liz@no-log.org on Thu, 25 Mar 2004 11:41:34 +0100 (CET) |
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[nettime-fr] Fwd: Internet comme ils en révaient, Raffarin le fait |
>From: www.virtualistes.org >Subject: Internet comme ils en révaient, Raffarin le fait > >Bonsoir > >Un texte à prendre le temps de lire si vous pouvez et à faire circuler si >vous le souhaitez > > >En résumé pour ceux qui n'auraient pas le temps de lire > >------------------------------- > > > Les internautes ont-ils des droits ? > Le projet de loi LEN de Raffarin ne leur en laisse aucun. > Il nie la vie privée, la confidentialité des communications, > le droit à la diversité de l'information et à la libre expression des > opinions. > Pour traquer les "pédo-nazis" et les "pirates" dit-on. Mais nous savons, > et ils savent, que celà sera inefficace et dangereux > La LEN donnera simplement aux censeurs et aux multinationales les moyens > légaux de museler, si et quand ils l'estimeront nécessaire, tous ceux > qui atteindraient à leur droits de propriété, ou s'élèveraient un peu > trop contre les visées globalitaires des multinationales et de leurs > chiens de garde. > > Le projet doit passer en dernière lecture au Sénat et vraisemblablement > être bouclé le 7 avril, au mépris, si ce devait être le cas, des règles > législatives qui exigent une commission paritaire mixte. > > D'autres projets lois sont passés qui verrouillent le dispositif : Loi > Sécurité Intérieur (rétention des données de communications), paquet > télécoms (télés et radios du net sous contrôle). > D'autres arrivent en Mai : projet de loi sur les droits d'auteur > (pénalisation de la copie privée, et des logiciels "non autorisés"), la > révision de la loi Informatique et Libertés (fichiers des contrevenants > et des contrefacteurs), > > Allons nous laisser faire sans rien dire, ou nous mobiliser avant que la > LEN ne soit filée, pour exiger le retrait de ce texte et > l'organisation, avant toute autre modification législative touchant à > ces sujets, d'un débat public sur la protection des libertés > individuelles et publiques dans la "société de l'information" ? > > Je me pose la question. Et je vous la pose. > > merci de votre attention > > une internaute en colère > cdkATrezo.net > >-- > > INTERNET ZONE DE NON DROIT > CERTAINS EN REVAIENT, > RAFFARIN L'A FAIT ! > > > > >"Si une loi stupide menaçait la liberté d'expression, d'information et >d'opinion sur le net, il faudrait par tous les moyens s'y opposer." ANONYME > > > Plus de dix ans que les internautes se battent régulièrement pour > empêcher les >législateurs de droite ou de gauche de faire passer des lois qui feraient >d'internet un espace public où il ne serait plus possible ni d'exprimer >librement ses opinions et ses dissenssions, ni de s'informer librement. >Plus de >dix ans qu'ils se battent pour dire que le réseau est déjà un espace où des >centaines d'yeux et d'oreilles indiscrets les observent et les écoutent, sans >qu'ils y puissent rien. Où leurs données personnelles sont allègrement vendues >et re-vendues par les marchands du temple. Et où le secret des correspondances >n'est plus qu'une hypothèse invérifiable. > > Une bonne loi, prendrait en compte la protection de la vie privée des >internautes, et ferait en sorte d'encadrer voudrait ces pratiques intrusives, >illégales ou à la limite de la légalité. Au lieu de cela, aujourd'hui, une >sinistre association de malfaiteurs - Mr Raffarin, Mme Fontaine, Mr Dionis du >Séjour - veut donner officiellement pouvoir aux délateurs, aux surveillants, >aux détectives et aux milices privées pour qu'ils fouillent les boites aux >lettres, posent des micros, installent des caméras, et prennent en filature >tout internaute dont ils auraient de bonnes raisons de penser qu'ils sont >suspects, ou capables du fait...autrement dit potentiellement tout le monde. >Quelle curieuse conception de la république numérique. > > On murmure en coulisse que le gouvernement, pressé par on ne sait quelle >urgence d'état, aurait l'intention de boucler ce projet de loi coute que coute >au Sénat le 7 avril. Ce qui impliquerait un très grave manquement au >fonctionnement des institutions. Il leur faudrait en effet prétendre que le >texte qui sera voté au Sénat est conforme à celui voté à l'Assemblée. Ce qui >n'est pas le cas. Si ils opéraient dans les règles, ce qui serait souhaitable, >une commission paritaire mixte composée de membres des deux chambres >devrait se >réunir après la lecture au Sénat, pour gommer les différences et parvenir à un >texte commun. Que l'assemblée validerait. Ce qui laisserait encore du >temps aux >internautes pour convaincre de la nocivité de cette loi. Assez de temps, >peut-être, pour que les politiques et les médias entendent enfin la question >qu'ils ne cessent de poser depuis des années et que tous font mine de ne pas >entendre : > > Les internautes ont-ils des droits ? > > Si oui, pourquoi s'obstine-t-on à faire voter une loi où ce qui protège ces >droits - les lois de la république, la Constitution et les chartes des droits >de l'homme - est remis en cause par un régime de droit et de contrat privé ? > > Internet catalyse et amplifie la voix montante de la société civile > et de tous ceux qui entendent se mêler de la « chose publique » > et s'opposer à la destruction libérale en règle du social, de > l'environnement >et de l'humain, > Fait-il si peur qu'il faille lui appliquer un régime d'exception ? > > > Sacrifier les libertés individuelles et publique devient, en ce troisième >millénaire, monnaie courante. Peut-être est-ce même sa caractéristique. Moins >de libertés pour plus de sécurité. Pour raison supérieure d'état. Pour lutter >contre le crime et le terrorisme, contre le risque migratoire. Et depuis peu, >quasiment sur le même pied, pour défendre le commerce et son indispensable >levier économique , la propriété intellectuelle. > > La dynamique de sacrifice est telle qu'il n'est même plus besoin de débat >public pour en décider. C'est implicite. Les droits des internautes - ce qui >leur en reste devrait-on dire - doivent s'effacer devant les intérêts >supérieurs - et contradictoires - des acteurs concernés . Ceux des industries >culturelles dont l'industrie du disque n'est que la pointe visible , des >opérateurs de télécoms et des fournisseurs d'accès, des éditeurs de contenus >professionnels, des entreprises ou des associations pro-censure. C'est >désormais chacun pour soi pour la captation des rentes mais main sur le coeur >et tous solidaires face aux hordes de pirates et de criminels tapis derrière >chaque site de ce réseau-cour-des-miracles. Laissez nous faire. Laissez nous >surveiller, filtrer, fouiller vos communications, ficher les sites que vous >fréquentez et nous vous protégerons malgré vous des dangers de cette jungle >effrayante. A une condition toutefois, que les internautes se soumettent aux >nouveaux pouvoirs de justice et de police concédés à ces ardents défenseurs de >l'économie numérique. > > Et c'est entre autre ce qui pose problème. On ne fait déjà pas une confiance >confiance aveugle à la police et à la justice, et c'est pour cela que la >démocratie encadre (ou encadrait) soigneusement leurs fonctionnement. Mais >faire confiance à des fournisseurs/hébergeurs privés collaborant avec les >indicateurs des officines de chasseurs de pirates ou les agents de maintien de >la propriété de l'industrie culturelle pour faire le boulot du juge et de la >police, dépense totalement l'entendement. Imaginez deux secondes que la Poste >puissent décider, après les avoir consultés bien sur, si les contenus de vos >courriers sont licites ou non ! Tout pouvoir de censure non encadré par la >justice va inévitablement générer des effets de bord désastreux. Certains en >profiteront forcément pour demander au censeur de supprimer ce qui les >"dérange" dans les sites, pages, listes ou forums publics. Et comme si il >ne le >fait, la loi le déclare responsable, à votre avis que fera-t-il ? Au vu des >procès internet de ces cinq dernières années, on n'a pas de mal à idnetifier >les futures victimes : les consommateurs/administrés/électeurs - vous et moi - >en pétard, les syndicalistes un peu trop combattifs, les ONG trop radicales, >les détracteurs politiques et défenseurs des libertés trop virulents, et bien >sur tous ceux qui porteraient atteinte aux intérêts économiques ou à l'image >des multinationales et des entreprises en général. Vous ne vous sentez pas >vaguement concernés? > > Sacrifier la vie privée et les libertés publiques aux impératifs, > louables, de >la protection de l'enfance et de la lutte contre le racisme n'est pas >concevable non plus. Car le sacrifice est, on le sait, inefficace; censure et >filtrage ne font que différer sans le régler le problème des sites >pédo-nazis-racistes. Faire cesser le trouble, c'est arrêter les auteurs. C'est >le travail des services de police et des magistrats instructeurs. Et les >coopérations policières trans-frontières sont suffisamment développées >aujourd'hui pour qu'on ne vienne pas nous dire que les dites frontières >sont un >problème insoluble. A moins qu'on ne considère bien sur que la police est >appelée à de plus hautes tâches répressives et qu'il est besoin aujourd'hui >d'auxiliaires officieux, de citoyens-relais et de justice expéditive, pour les >décharger de cette besogne. > > Alors pourquoi depuis des années certains politiques s'évertuent-ils à >légigérer pour restreindre les libertés sur internet, sans souci de >l'arbitraire et des injustices qu'elles génèreront inévitablement ? Pour >défendre d'autres intérêts, supérieurs, qui exigent eux aussi cet abandon de >liberté et de vie privée. Comment ne pas remarquer que ce civisme exigé >vient à >point pour restreindre une vague de contestation citoyenne dont le média de >prédilection est précisément internet. Qu'il tombe à pic pour juguler cette >incontrôlable agora numérique dont les revendications émergent, de plus en >plus >audibles, de plus en plus globales et de plus en plus dissidentes à l'égard du >modèle unique de société qui est le nôtre. > > Il est urgent de dire que cette loi qui appelle la « confiance », est un > texte >inepte et dangereux, bricolé pour répondre à des impératifs >sécuritaro-économiques opportunément masqués derrière le « commerce sur >internet » et les vociférations médiatiques des maisons de disque. Le >gouvernement a beau peindre sa LEN aux couleurs de la république numérique, il >ne parvient pas à masquer son véritable objectif : cloturer cet espace >collectif d'échange de connaissances qu'est internet, comme les lords angais >ont cloturé les paturages communaux au17ème siècle pour y faire produire >intensivement une autre laine nécessaire à l'essor industriel. Comme les >lords, >les seigneurs de l'industrie d'aujourd'hui brandiront la loi pour exproprier >tous les indigènes indésirables les accusant d'atteinte à la prospérité du >grand ordre de la marchandise. Les réfractaires qui ne plieraient pas à ce >dessein sont prévenus : ils y seront tenus en permanence sous l'oeil vigilant >des gardiens de l'ordre, de la morale et de la propriété et censurés sans >autre >cérémonie. D'autres textes sont là pour verrouiller le dispositif : loi >sécurité intérieure et paquet télécoms (déjà passées), et avant l'été >projet de >loi sur les droits d'auteurs et révision de la loi informatique et libertés. >L'urgence dans laquelle passe ces textes dit bien l'importance des enjeux. Il >faut aller vite, avant que les gens ne comprennent ce qui se passe vraiment. > > Alors, il faut faire quelque chose bien sur. Et vite. La LEN passe au > Sénat le >7 avril. Le problème, oserais-je dire, est que tous ces micro-réseaux qui >peuplent le net, tout à leurs préoccupations et leurs luttes, ne percoivent >peut-être pas suffisamment les tenants et aboutissants de la LEN que nous file >Fontaine, Raffarin et les autres. En s'abritant derrière la défense des >impératifs propriétaires et financiers des multinationales - dont la majorité >est, rappelons le, américaine - l'état est en train de se donner les moyens >de surveiller et punir, si et quand ce sera nécessaire, ces multitudes de >militants, activistes, désobéissants, empécheurs de commercer en rond et >prosélytes d'une raisonnable décroissance et d'un monde différent. > > Il est grand temps que tous ceux qui utilisent ou utiliseront demain le net, >disent haut et fort qu'ils refusent toute loi et toute république >numérique qui >ne protégerait et ne respecterait pas d'abord leurs droits. > > > > > Quelques droits élémentaires dont il n'est jamais question > Les internautes ont droit au respect du contrat de services passé avec les >fournisseurs/hébergeurs. Ils payent accéder au réseau mondial et pour >s'exprimer sur ce réseau. Pas pour accéder à une version expurgée et >filtrée au >gré des demandes des uns et des autres. Pas pour se faire sur-taxer , >surveiller et censurer. > > Les internautes ont la possibilité de consommer sur le net, mais ils ont le >droit de dire publiquement quand ils sont trompés sur la marchandise, >quand les >produits sont fabriqués dans des conditions honteuses ou quand le e-commerçant >est malhonnête. Sans être censurés pour un soi-disant préjudice commercial, >diffamation ou atteinte à l'image des marques . > > Les internautes sont des citoyens responsables, libres d'exprimer leurs >opinions, leurs critiques et leurs points de vue divergents. Sur internet >comme >dans tout espace public. Aucun prestataire technique, hébergeur, fournisseur >d'accès n'est habilité à juger ou censurer de tels propos, quand bien même ils >concerneraient des personnalités, des hommes et des femmes politiques ou des >multinationales qui s'en plaindraient. Le juge seul doit juger. Il doit aussi >pouvoir sanctionner de telles censures si elles étaient pratiquement >abusivement. > > Les internautes soutiennent les auteurs et la création, mais ils ont le > droit >de ne pas être d'accord avec les pratiques anticoncrrentielles et >monopolistiques des industries culturelles. Ils ont sinon le droit , du moins >la possibilité, offerte par la technologie numérique et le réseau, d'exprimer >leur désaccord en copiant les produits qu'ils ont acheté, et en les échangeant >entre eux. Que cet acte politique, ou cette réalité technologique soit ou non >un abus de propriété reste à discuter. Mais ne justifie aucunement qu'on donne >aux usuriers de la production culturelle des pouvoirs de police et de >coercition . L'échange de mp3 n'est ni du terrorisme, ni même du crime >organisé. Revenons à la raison ! > > Les internautes ont droit - sauf affaire touchant à la sureté d'état, ou >demande justifiée d'un magistrat - à l'absolue confidentialité de leurs >communications et au secret de leurs correspondances. Aucun >fournisseur/hébergeur ne peut, sans enfreindre le Code Pénal et le Code des >Télécommunications, prendre connaissance, utiliser ou communiquer à quiconque >ces données éminément personnelles. Pas plus que les opérateurs de >téléphone ne >peuvent s'immiscer dans les conversations de leurs abonnés, sous prétexte >qu'ils pourraient y parler de choses "illicites". Aucune suspicion, aucune >raison économique ne prévaut sur la vie privée, et tout écart doit être >lourdement sanctionné par la loi. > > > > Liens utiles pour mieux comprendre : > > La Ligue Odebi : Pétition, Informations et Actions contre la LEN : > http://www.odebi.org > > La LEN pour les nuls : > http://www.odebi.org/modules.php?name=Downloads&d_op=getit&lid=1 > > Le texte de loi présenté au Sénat http://www.senat.fr/leg/pjl03-144.html > > Revue de presse > http://www.odebi.org/deputes/epresse.html > Fédération Informatique et Libertés http://www.lafil.org > > Pétition et dossier de l'association IRIS - http://www.iris.sgdg.org > Pétition du collectif SOSLEN - http://soslen.free.fr/ > LEN : la liberté, le crime qui contient tous les crimes >http://infos.samizdat.net/blog/page.php?p=193 > > < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net