Louise Desrenards on Fri, 10 Sep 2004 14:43:29 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] de la fausse femme de ménage et de la poïétique des musées comme acteur de l'art


Nous ne sommes pas les derniers en matière kantienne mais ce n'est pas
tout... voici l'édito de la newsletter non signé du site intitulé
www.paris-art.com et que je reçois ordinairement sans d'éveil après les nuit
blanches...



Des réactivateurs de révolution cul-turelle :


 "   Désespérer Kant

     Les thèses de Kant sur le jugement de goût ont mieux résisté aux
discours savants qu'à la brutale éloquence des faits. En jetant par erreur
un sac poubelle qui faisait partie d'une exposition de la Tate Britain à
Londres, une femme de ménage vient, sans le savoir, de défier la doctrine
développée dans la Critique de la faculté de juger (1790), et de prendre
part, en acte, à plus de deux siècles de débats esthétiques.

Le sac poubelle, qui a été récupéré dans les ordures du musée avant de
disparaître définitivement, était une ouvre de l'artiste allemand Gustav
Metzger intitulée Nouvelle création de la première présentation publique d'
un art auto-destructif (1960). Placé sous une table recouverte de débris
divers, le sac contenait des morceaux de carton et des vieux journaux.

Selon Kant, « est beau ce qui plaît universellement et sans concept ».
Autrement dit : le jugement esthétique serait subjectif et universel ; sans
concept, le beau plairait indépendamment de tout savoir préalable, il se
situerait dans le sujet, et non dans l'objet.

Nombreux sont aujourd'hui ceux qui considèrent que Kant est d'une pleine
actualité en ce sens qu'il aurait posé les bases d'une esthétique autonome,
avant même que l'art moderne ne cherche à conquérir son autonomie contre la
ressemblance et à rebours d'un faisceau de contraintes morales,
scientifiques, religieuses ou politiques. "



     De deux choses l'une où il s'agit d'une fausse femme de ménage, ou
d'une novice qui n'avait pas fini son cycle d'initiation, car comment
imaginer qu'une femme de ménage pro - comme on dit de tout techno -
attribuée à un musée n'ait pas acquis pour possible que de telles choses
releva-ss-ent de la valeur marchande et représentative de l'art moderne post
moderne et contemporain dans nos sociétés. Et je le dis sans ironie en
matière d'art ou alors l'article, il est vachement raciste contre les femmes
de ménages :-)

L'autre hypothèse est simplement que la femme de ménage fut l'acteur
poïétique de l'oeuvre attendu par Metzger pour prolonger son geste créatif,
voué à l'inachèvement jusqu'à ce que pareille aventure arrivât à son
installation.

Quel désintéressement de l'argent ! nous pouvons saluer les petites femmes
de ménage face aux femmes de ménages supérieures que sont certains
personnels loin du nettoyage liés au contraire à la conservation du
patrimoine des musées ou des bibliothèques nationales en France (je ne
voulais pas reparler de ladisparition des manuscrits hébreux dévoilée
récemment quoiqu'envolés au long d'une période de "tourmente" prolongée mais
zenfin), éradicateurs ponctuellement aussi radicaux...

La question venant alors est celle-ci : dans le dernier cas et après tous
les réalismes possibles au delà de l'hyper, s'agit-il d'une vraie ou d'une
fausse femme de ménage - selon la réponse tout le statut populaire en
matière d'art s'en trouve changé - entre idéalisme kantien et real
révolution - et même le statut des musées eux-mêmes (serait-il imaginable
que de tels actes héroïques pussent devenir la manifestation admise et donc
permise du goût trans-révolutionnaire apolitique concernant les collections
et les achats des musées nationaux pour succéder à la disparition du statut
de l'insoumission ?)

Je connais un Christoffel qui va beaucoup s'amuser de ce jeu des
circonstances "bien après Kant" en pleine "Résistances"...



Louise/ A.



 
 
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