Louise Desrenards on Wed, 26 Apr 2006 17:05:02 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] La "cote" d'azur des prisons en FR |
Conférence de la famille d'Eric Blaise à Montreuil (Région parisienne) aujourd'hui. Qu'est-il arrivé à Eric Blaise, arrêté le 9 novembre et jugé sans délai, entré en bonne santé à Fleury Mérogis le 12 novembre après une condamnation ridicule du Tribunal de Bobigny, au moment des émeutes, mis au mitard puis retrouvé mort par oedème cérébral, à l'infirmerie "spéciale" le 13 novembre? Le médecin lui-même aurait tenté de se suicider ensuite.. http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=8027 Le professionnalisme d'investigation et de répression du ministère de l'Intérieur FR sa responsabilité alliée à celle de la Justice portent deux morts sous leur responsabilité plus tous les suicidés et assassinés des prisons, souvent incarcérés pour peu de chose ou rien de nos jours (mais la preuve du rien peut durer plusieurs mois de préventive ou de condamnation avant l'appel). Dans ces conditions les prisons sont surpeuplées, les prisonniers traités comme des bêtes, et le personnel pénitentiaire et ses cadres, débordés, ou malades, se comportent comme des.... Voyez donc les messages suivants.. Le problème est que ce ministre est un futur candidat aux Présidentielles, et le ministre de la Justice un membre potentiel de son prochain gouvernement ; le problème, encore, c'est que monsieur de Villepin aussi a été ministre de l'intérieur, sous le gouvernement Raffarin qui a entrepris avec diligence les "réformes". Le problème enfin est que l'on ne voit pas le parti socialiste se dresser sur les causes de la pauvreté, de la liberté, du respect de l'Autre, ni, a fortiori, l'autre Palestinien à l'échelle européenne, car rien ne vaut davantage son "arabe" intérieur que son "arabe" extérieur. Étant bien connu que le PS ne peut monter aux Présidentielles sans l'apport du CRIF (on l'a vu aux dernières présidentielles). Ce n'est donc pas par prudence mais par engagement de convenance électorale. Toutes les infos sur les prisons FR http://www.prison.eu.org En bas, la pétition de front démocratique du Nouvel Obs Ilan Eric /////////////////////////////////////////// Une conférence de Presse par la famille d'Éric Blaise a lieu aujourd'hui à Montreuil "APPEL A TÉMOIGNAGE suite au décès d¹ÉRIC BLAISE... mercredi 1er février 2006. http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=138 Appel rédigé par la famille et les parents d¹Éric BLAISE, suite à son décès survenu dans des conditions mystérieuses le dimanche 13 novembre au bâtiment D1 de Fleury-Mérogis. Rappel des faits et chronologie des événements reconstitués d¹après les déclarations du substitut, des témoins et de la famille, ainsi que de la lettre rédigée par Éric avant sa mort : Éric Blaise a été arrêté le mercredi 9 novembre à EPINAY en compagnie d¹un de ses frères et de deux copains. Ils avaient un peu bu et s¹amusaient à tirer sur des canettes de bière à l¹aide d¹un simple pistolet à billes. Après les nuits chaudes des banlieues, des habitants avaient, semble-t-il, appelé la police. Le frère d¹Éric et un de ses copains furent libérés après 24h. de garde à vue. Éric et son copain passèrent en comparution immédiate après une garde à vue de 50h. : le copain fut condamné à 3 mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l¹épreuve ; Éric fut condamné à 4 mois de prison dont 2 ferme et 18 mois de soins pour alcoologie. Après sa condamnation Éric aurait été transféré à Fleury-Mérogis. Il y serait arrivé le samedi 12 novembre à 0h40. Le samedi après midi, il n¹aurait pas voulu regagner sa cellule et aurait été remis de force dedans. Là il aurait tout cassé. Un médecin et les pompiers seraient intervenus selon les déclarations du substitut. Dans une lettre écrite samedi Éric déclare : « (...) Le juge m¹a dit que j¹étais là pour 4 mois, mais si je ne fous pas le bordel j¹en ai pour 2 mois...je ne bois plus une goutte d¹alcool et je ne m¹en porte pas plus mal. En prison, aujourd¹hui samedi, il me donne des médicaments pour que ça continue (...) ». Ses parents ne comprennent pas le ton plutôt calme et raisonné de cette lettre qui ne cadre pas avec la suite des événements. Éric est retrouvé mort le dimanche 13 novembre à 7h du matin au quartier disciplinaire où il avait été placé. Ses parents sont avertis vers 17 h par un appel téléphonique leur apprenant que leur fils va être autopsié. Malgré ses demandes, la famille ne sera admise à voir le corps que le mercredi 16 novembre à 11h au funérarium de Ste Geneviève-des-Bois. Les vêtements d¹Éric seront remis à sa tante le jeudi 17 après avoir été lavés consciencieusement et pliés. Le substitut déclarera à la famille qu¹Éric est mort d¹un oedème cérébral après s¹être cogné seul dans sa cellule. La famille n¹a reçu aucun rapport ou renseignement par écrit concernant l¹incarcération d¹Éric : nom de la prison, numéro du bâtiment, étage, numéro d¹écrou. Sur le plan médical aucun rapport sur les médicaments donnés à Éric, le nom du médecin, le rapport d¹autopsie. Aucune réponse aux questions des parents...Pourquoi les pompiers sont-ils venus ? Éric a-t-il été surveillé... Était-il inconscient après les coups qu¹il s¹est soi-disant donné ? Aujourd¹hui ses parents, sa famille, ses proches, ses amis veulent connaître la vérité : de quoi et pourquoi Éric BLAISE est-il mort ? Ils lancent un appel pour que tous ceux qui l¹ont vu ou approché, médecin, pompiers, gardiens, détenus témoignent. Une plainte a été déposé pour connaître la vérité. Ses parents et ses proches en ont besoin pour pouvoir faire leur deuil. Quelques mots sur Éric : Éric était un jeune d¹Aubervilliers. Il travaillait dans la navigation fluviale, comme son papa. Il avait ses moments de faiblesse et picolait un peu avec ses potes pour faire la fête. Éric était aussi un héros à sa manière. Il avait aidé avec des voisins un couple de SDF à s¹installer dans une caravane. Il passait les voir régulièrement. Un soir la dame était tombé dans le canal... elle ne savait pas nager et coulait à pic. Éric n¹a pas hésité une seconde : il a plongé et a réussi à la ramener sur le bord. Connaissant la passion de son père pour les armes de collection il lui offrait de temps en temps des cadeaux... il aimait la vie, les animaux qu¹il confiait à ses parents. Il est mort pour un pistolet à bille, vendu en vente libre. Contacts : envolée radio, 43 rue de Stalingrad 93100 Montreuil mail : envoleeradio@yahoo.fr Tél. direct pendant l¹émission tous les vendredis de 19h à 20h30 sur 106.3 au 01.40.05.06.10 Tél. de la famille : 06.73.90.98.51 ///////////////////////////////////// Version Nouvel Observateur http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060414.OBS4057.html ENQUÊTE SUR LA MORT D¹UN DÉTENU --- Une information judiciaire a été ouverte après le décès d¹un condamné de 28 ans en novembre 2005 à Fleury-Mérogis. La thèse des coups est écartée. Une information judiciaire a été ouverte à la suite d¹une plainte de la famille d¹un homme de 28 ans, Eric Blaise, mort en novembre dernier à la maison d¹arrêt de Fleury-Mérogis, a-t-on appris vendredi 14 avril de source judiciaire. "Nous ne l¹avons vu que le mercredi, il n¹avait pas un coin du visage sans hématome", a déclaré la tante du jeune homme. L¹autopsie du corps d¹Eric Blaise a révélé un oedème cérébral. Néanmoins, une "enquête préliminaire poussée a permis d¹écarter la thèse de coups", a expliqué le procureur de la république d¹Evry, Jean-François Pascal. Envoyé au mitard Eric Blaise avait été condamné à deux mois de prison et à une obligation de soins pour sa dépendance alcoolique, par le tribunal correctionnel de Bobigny le 11 novembre 2005. Il était arrivé le samedi 12 à 0H40 à Fleury-Mérogis. Il se serait alors cogné la tête contre les murs et aurait conséquemment été envoyé au quartier disciplinaire de la maison d¹arrêt. Ce transfert aurait été effectué avec l¹accord du médecin de la prison vers 17H00. Inquiets, les surveillants auraient multiplié les rondes, mais ils ne possédaient pas les clés du mitard pendant la nuit, selon plusieurs de leurs collègues qui ont requis l¹anonymat. Le jeune homme avait alors été retrouvé mort, à l¹ouverture des portes, le dimanche au matin. Le médecin, s¹estimant responsable de cette mort, aurait tenté de se suicider début décembre, selon des sources concordantes. Le programme de prévention des suicides, "pas appliqué" "Ceci montre que le programme de prévention du suicide n¹est pas appliqué" a dénoncé François Bès, de l¹Observatoire International des Prisons (OIP). "Puisqu¹on savait qu¹il avait besoin de soins il n¹aurait pas dû être incarcéré, et surtout pas aller au mitard, ce qui est une punition", a-t-il ajouté. François Bès a ainsi annoncé que l¹OIP mène une enquête sur la permanence des soins en prison le week-end et la nuit. Source : le Nouvel Observateur ///////////////////////////////////////////// Un témoignage sur les abus répressifs à Fleury Mérogis http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=8023 Fleury, le 6 février 2005 Dimanche 30 janvier, aux alentours de 14 heures, c¹est la descente des promenades. Celles-ci s¹effectuent par rotations, pour des questions de sécurité. Nous ne sommes informés des horaires de descentes qu¹au tout dernier moment. Il en est de même pour chacun des étages. Une escouade de matons se déploie dans la coursive, les portes des cellules sont ouvertes à la volée. Des aboiements, des injonctions, des ordres, des cris... bruits métalliques de serrures percutées, maltraitées, agressées par ces clefs qui éventrent, pourfendent, fouillent et violent jusque dans nos âmes. Nous devons être prêts, habillés "en tenue correcte" dès l¹ouverture. Le cas échéant, le surveillant referme immédiatement ! Du même coup, la promenade est supprimée ! Une fouille par palpation est pratiquée par deux surveillants placés à la grille au bout de la coursive avant la descente. Rien ne doit quitter la cellule ou être échangé à l¹occasion de la promenade. Ce dimanche 30 janvier, le détenu Messaoud Mérini souhaite se rendre en promenade, il sort dans la coursive. Aux dire des gars présents, il était en train de parler à un codétenu resté en cellule, lorsqu¹un surveillant "chef" l¹a apostrophé tout en lui intimant l¹ordre d¹avancer en le bousculant. Ce dernier n¹a pas accepté, réaction légitime. C¹est alors que le surveillant gradé devait lui porter un violent coup de point au visage. Une bagarre s¹ensuivit entre le surveillant et le détenu. Bien évidemment, l¹alarme fut déclenchée, des renforts furent dépêchés, le détenu rapidement "maîtrisé"... traîné au cachot sous une grêle de coup... à la vue de nombre de détenus, contenus par d¹autres surveillants. "L¹incident clos", le mouvement de descente des promenade pouvait se poursuivre. En ce dimanche pluvieux et glacial, les détenus ne l¹entendaient pas ainsi. C¹en était trop. Spontanément les deux cents détenus sur la cours de promenade décidaient de ne pas remonter. De ne pas accepter. A la fin de l¹heure de promenade, les haut-parleurs nous intimaient l¹ordre de réintégrer nos cellules. Après maintes injonctions et appels furieux, menaces directes, la direction fut conviée à nous rencontrer. Comme aucun détenu ne souhaitait être désigné comme "meneur", ni même porte-parole. La sous-directrice de la maison d¹arrêt des hommes, madame Marion, fit appeler au micro un détenu. Celui-ci devait se rendre auprès d¹elle avec un petit groupe de détenus, suivi bientôt par tous les autres. La sous-directrice et tout son staff était retranché dans un couloir ; nous communiquions à travers un vasistas ! Le groupe de détenus devait lui exposer les raisons de ce mouvement principalement lié à l¹agression du détenu Messaoud Mérini par le surveillant gradé. Cette dernière rétorqua que ce n¹était pas la version que lui avait transmise son personnel. Selon elle, il n¹y avait aucun doute possible... c¹était le détenu qui avait agressé son surveillant chef. Nous lui rétorquions que nombre de détenus présents étaient témoins de la scène, qu¹il ne tenait qu¹à elle de les entendre ! Elle s¹y "engageait", à condition que nous réintégrions nos cellules. De même qu¹elle refusait de ramener le détenu Messaoud Mérini dans cellule. Nous lui avons fait observer que le rapport de force, c¹était elle qui l¹instaurait. Dans ces conditions, le pseudo dialogue devenait improbable ! Ce fut l¹occasion de transmettre une plate-forme de doléances basée sur les violences et autre atteintes à la dignité des personnes, sur l¹insalubrité des cellules, leur crasse. Nombre de cellules sont sans vitre, alors que nous subissons les rigueurs de l¹hiver ; c¹est indigne. La crasse des douches, vectrices de toutes sortes de champignons et autres saloperies ! Pour obtenir un filet d¹eau tiède, il nous faut nous munir d¹une fourchette pour bloquer la bobinette d¹arrivée d¹eau au plafond. La durée des parloirs est d¹une demi-heure à Fleury, alors que sur toutes les maisons d¹arrêt de la région parisienne, elle est de trois quarts d¹heure. Pour toute réponse, à 19 heures, ils sont arrivés ! Casqués, harnachés, avec matraques et boucliers, en nombre ! Une marée noire, un océan bleu marine... La bave au lèvres derrière leurs visières... Leur chef nous intima l¹ordre de remonter, dans son porte-voix, il nous faisait remarquer que nous étions en contravention. Certains détenus souhaitaient en découdre avec cette compagnie républicaine de sécurité. Le plus grand nombre devait remonter. Ce face à face devait durer une demi-heure. Le but n¹étant pas de nous faire piétiner, nous avons réintégré nos cellules au milieu d¹une haie de CRS, d¹ERIS et autres matons en nombre, déployés tout au long des escaliers et couloirs. La gamelle fut distribuée à vingt heures par les matons de jour... rude journée pour eux. Le lendemain, la direction appelait plusieurs détenus afin de prendre la température du bâtiment. Quatre détenus considérés comme meneurs potentiels furent transférés dans d¹autres bâtiments de Fleury. Messaoud Mérini, n° 336690 - bâtiment D3 - QD 13, a pris 45 jours de cachot. Il va devoir passer pour agression sur un agent en exercice et écoper d¹une nouvelle condamnation avec toutes les conséquences quant à d¹éventuel aménagement de sa peine. Précisons que ce surveillant chef "brigadier" serait coutumier de ces agissements. Pas anodin non plus que ce genre d¹exactions se produise un dimanche ! Les week-ends seul un surveillant chef brigadier est responsable du bâtiment. La direction ne peut pas ne pas en être informée. Nous non plus. À suivre. (...) incarcéré en février 2005 à Fleury-Mérogis au bâtiment D1 Témoignage publié dans l¹Envolée //////////////////////////////// ====> Prisons la honte ! LA PETITION http://permanent.nouvelobs.com/societe/20051102.OBS4030.html "Prisons de la honte" : l'appel de l'Obs NOUVELOBS.COM | 21.02.06 | 14:56 NOUS, citoyens français et européens, responsables politiques, professionnels de la justice, personnalités du monde du spectacle ou de la société civile, surveillants, anciens détenus, victimes d¹erreur judiciaire, parents de victimes ou familiers de personnes écrouées, nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays. Sans jamais oublier le respect dû aux victimes et à leurs proches, nous voulons rappeler haut et fort que, dans la peine d¹emprisonnement, la privation de liberté est la seule punition prévue par la loi. L¹humiliation, l¹abaissement de la personne, l¹abandon des détenus à la violence et à la loi du plus fort, bref, la négation de l¹homme dans le prisonnier, qui ont cours dans le monde carcéral, sont des châtiments arbitraires et inhumains. Ils sont de plus inefficaces : la destruction psychologique de tant de détenus contredit aussi le légitime souci de la sécurité publique. Quand elles sont lieux d¹injustice, les prisons sont l¹école du crime. La protection des citoyens, premier devoir de l¹Etat, suppose des prisons qui amendent le condamné et non, comme trop souvent, des cloaques surpeuplés sans règle ni merci qui provoquent la récidive. Souvent des justes ont crié leur indignation et alerté l¹opinion. Parfois les responsables ont répondu par des diagnostics lucides et des promesses précises. Les bonnes intentions se sont rarement concrétisées. Alors que des mesures peuvent et doivent être prises immédiatement. Nous, citoyens d¹un pays qui se veut exemplaire dans le combat pour les droits de l¹homme, réclamons la mise en ¦uvre immédiate d¹une politique de modernisation favorisant les peines alternatives et le suivi et d¹humanisation de la prison mettant en accord les actes de la France avec ses principes. ------- Il n'est pas trop tard pour signer. Signer la pétition Et la liste des signataires citoyens (je l'ai signée mais apparemment le report n'est pas fait et de toutes façons, pas de pseudos ? je n'ai pas signé sous pseudo) http://permanent.nouvelobs.com/php/petition9/index.php Les signataires représentatifs http://permanent.nouvelobs.com/societe/20051031.OBS3821.html L'édition spéciale de février http://permanent.nouvelobs.com/special/20051102.UNE0027.html ///// Épilogue http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=8026 Etc... < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net