nicolas malevé on Tue, 31 Oct 2006 10:55:26 +0100 (CET)


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Re: [nettime-fr] a propos des reprises de brassens


C'est bien le problème de ce genre d'affaires: 
pourquoi lui et pas moi? pourquoi une reprise, une réappropriation est
acceptée par les ayant-droits et pas une autre?
Souvent, la justification qui est apportée est celle du droit moral:
"Vous ne voudriez pas qu'un (choisir selon la peur du moment: nazi,
terroriste, fanatique religieux, richissime artiste commercial...)
utilise une noble création pour en faire(choisir encore:un message
haineux, un appel au meurtre, une fatwa/appel à l'inquisition, un succès
interplanétaire vide de contenu)". C'est bien entendu discutable et
devrait faire l'objet d'un débat culturel intense. Ce qui est déplorable
dans ce cas, c'est que les premiers intéressés ne jugent plus important
ni d'expliquer pourquoi ils refusent ni de tenir bon face au refus. Tout
se résume à des tractations d'alcove et à une gestion
juridico-bureaucratique du conflit dans un pli adressé par Sony aux
fournisseurs: on change le contenu du CD mais on garde le titre, passons
à autre chose.

Ce qui manque manifestement dans des pays comme la France ou la
Belgique, ce sont des instances capables de donner une dimension
d'intérêt public au problème de l'appropriation/reprise et de ses liens
avec les exceptions au droit d'auteur.
J'ai récemment rencontré Gordon Duggan qui a créé au Canada une alliance
pour l'Appropriation Artistique qui regroupe plus de 600 artistes
auxquels sont associées des galeries, musées, écoles, associations, etc.
http://www.appropriationart.ca/fr/?cat=1 Ils sont devenus en quelques
mois des interlocuteurs écoutés par le gouvernement canadien. Leur
position est la suivante: l'appropriation artistique est un acquis
culturel et ne souffre pas de discussion. Dès lors, les productions
culturelles doivent être accessibles pour être reprises, la protection
des oeuvres ne doit jamais empêcher leur circulation/disponibilité. Ils
font valoir en outre que 90% des oeuvres détournées proviennent de la
colonisation culturelle américaine et qu'il s'agit de pouvoir s'en
libérer; ce qui leur donne un argument très apprécié d'une large
audience fatiguée de vivre dans l'ombre de leur voisin.

On peut voir çà et là différentes initiatives qui vont dans ce sens.
Par exemple, cette même idée a été reprise par Felix Stalder avec
Kunstfreiheit http://www.kunstfreiheit.ch/serendipity/ en Suisse.
Ou bien, le Brennan Center For Justice à New York a créé un programme
duquel est issu le fairuse network http://fairusenetwork.org/ qui est un
réseau de juristes qui suivent l'évolution de ces problématiques, font
des rapports, disséminent de l'information, etc.

Des alliances entre juristes et artistes nous restent donc à construire.
Et malheureusement dans un climat qui n'est pas favorable au vu des
dernières législations passées en la matière ...

,n

sylvain@cocazine.com a écrit :
> et que penser de ceux-là ???
>
>
> http://label.electrobel.info/rel/2
>
> réalisé avec l'aide de la ville de Sète
> sortie cd prévue mi-novembre
>  
>  
> < n e t t i m e - f r >
>  
> Liste francophone de politique, art et culture liés au Net  
> Annonces et filtrage collectif de textes.
>  
> <>  Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net
> <>  Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org
> <>   Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr
> <>  Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net 
>
>   

 
 
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Liste francophone de politique, art et culture liés au Net  
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