Louise Desrenards on Wed, 21 Mar 2007 21:30:53 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Re: de l'appel à la désobéissance civile par des intellectuels radicaux


Sur le salon du livre de Tanger je te suis ; sur les élections je ne te suis
pas. Non que je sois une adepte du vote. Je respecte et envie les anars et
les radicaux républicains conseillistes organisés ou non organisés qui sont
allés jusqu'à ne jamais s'inscrire sur une liste électorale de leur vie, car
en somme, leur désaffection des urnes ne pourrait pas jouer sur le destin
non plus politique, puisque nous avons maintenant dépassé de loin la
philosophie politique dans les post-démocraties et les post-républiques,
face à la déferlante qui arrive :

Le Krach, et la guerre d'Iran - et leurs conséquences planétaires pour ne
pas parler d'une catastrophe climatique largement attendue pour résoudre des
problèmes de surpopulation dans l'Asie du Sud et Pacifique Sud, de la bouche
même de madame Rice.

Et sous les armées, toutes les polices et les services secrets ingérents
confondus, contre les populations (voir le dernier film de Scorcese primé
aux oscars, car tel est exactement son sujet en ellipse), le détail de petit
combat de la gauche pour Battisti n'étant que l'émergence de l'iceberg de
cette alliance en Europe édifiée par le silence majeur des gauches
parlementaires complices parce qu'alliées des droites (sauf singularité d'un
ou deux Verts de la Ville de Paris en contradiction avec leur maire).

Bref : je pense que si l'Etat n'est plus représentatif de la philosophie
politique, hélas la citoyenneté non plus. Dès lors il faut voir les choses
autrement que dans le cadre de l'héroïsme intellectuel qui appelle à
l'abstention au nom de valeurs : lesquelles ? - sinon has been vu la fin des
rapports politiques symboliques du pacte moderne et par conséquent dans le
même mouvement que l'aberration de la proposition techno-électorale.

C'est-à-dire quant à moi et pour l'instant, je ne sais pas ce qu'il faut
faire pour qui hélas a investi le système électoral en étant sur les listes
des électeurs - dont l'abstention ne pourrait pas ne pas avoir des effets
terribles sur l'arrivée au pouvoir, de la même façon, par inversion du
plébiscite de 2002, le pire. Lequel ? J'en sais rien : mais certainement et
de toutes façons le pire des trois. Vu que Le Pen alors n'avait pas de
chance d'y parvenir et par conséquent ceci nous ayant fait choisir par
alliance le pire en toute conscience de le vouloir... Vu la suite.

C'est-à-dire le pire même pas au plan économique - tous les trois les mêmes
néo-libéraux et dans le même pacte européen et dans le même pacte de l'OTAN
fait pour protéger ces intérêts mondialement - mais le pire contre les
libertés de se mouvoir, et de vivre pour tout être, et je pèse bien mes mots
quand je dis que demain, dans la tourmente du Krach et de la poursuite des
guerres au Moyen Orient, tu auras trois flics réels/ virtuels dans ta propre
maison pouvant te jeter en prison ou te faire mourir pour un impayé à l'EdF,
au syndic de la copropriété, ou au service des eaux - ou par délation de tes
voisins.

Par conséquent, je pose simplement cette question aux signataires : OK mais
après vous faites quoi ? Vous vous insurgez le flingue à la main, ou vous
retournez à vos revues après avoir participé de livrer la masse des pauvres
et des classes moyennes réfractairs aux flics et aux banques d'organes ?

Le ghetto de Varsovie s'est soulevé trop tard, il y avait déjà trop de
morts.

C'est juste une question que je pose contre tant d'énergie volontaire, non
ma réponse : car je n'ai pas de réponse collective ni même individuelle à
déclarer, face à la situation inouïe qui nous arrive.

Du moins pour l'instant, entre la mort de Baudrillard et l'arrestation
félonne de Battisti, la réclamation par les syndicats d'infirmières de la
deuxième loi sur l'euthanasie au nom de l'humanité, non pas comme tolérance
car la première loi suffisait, il n'y avait qu'à la rendre exécutive par les
juges de sorte à ne pas les autoriser à déployer à leur intégrisme ! car
cela, la mort décidée par un comité d'éthique, ne pourrait pas prendre
d'autre forme dans le contexte, que celui du règlement économique du trou de
la sécu et de l'encombrement hospitalier, au nom du confort du personnel
soignant et des autres patients (les survivants contre les morts vivants),
(de sorte qu'il n'y plus de concept de destin existentiel valide pour
quiconque), plus les déclarations de la police italienne d'être autorisée à
poursuivre en France le réseau de soutien au bonhomme, et de demander par
voie de presse populiste leur pénalisation par la justice française : alors
là, j'avoue que je commence à me demander si parmi tous ceux à la conception
collective desquels je n'adhère pas - loin s'en faut - je ne vais pas
choisir pour le seul qui ait réclamé un nouveau procès, plutôt que je vote
blanc si Bové n'a pas ses signatures, au premier tour... Puisque je suis de
ceux hélas qui ne peuvent plus retirer leur main de l'engrenage sans nuire à
la collectivité.

Si cela signifie l'insurrection réelle : viser moins de 25 % de
représentation au candidat élu de sorte que les élections n'aient pas lieu,
je veux bien. Mais si je croyais cela possible contre Le Pen, je ne le crois
hélas pas possible contre Bayrou, même centre droit, dans le cas où il en
resterait un bon nombre à droite et à droite gauche qui ne veuillent
absolument pas de monsieur Sarkozy au pouvoir, ni même peut-être de madame
Royal qui s'entête à ne pas vouloir comprendre que la majorité de gauche
(celle des 40% de gauche sur la majorité de 53% qui n'a pas voulu de la
constitution européenne et qui pouvait sortir largement victorieuse de ces
présidentielles avec un candidat unique pour en représenter les tendances
diverses) ne veut pas d'elle PARCE QU'ELLE PROPOSE D'ACCROITRE LE NOMBRE DES
FLICS PAR DES GROUPES CITOYENS DE VIGILANCE CITOYENNE ARMES DE POPULISME
POUR DECIDER A NOTRE PLACE ABSTENTIONNISTE COMMENT BIEN VIVRE DANS NOTRE
QUARTIER SANS FAIRE SALE AVEC LES PAUVRES, la post-vichyste qui propose la
gestion sécuritaire collective de la pénurie et de la disparition des
gisements de ressources - sauf EPR - (Varsovie pour le ghetto français 60
ans plus tard), et donc qui divisera fatalement la gauche qu'elle ne
représente pas, malgré les consignes de vote - dont tout le monde se fiche
éperdument toute valeur électorale étant devenue une pléiade de signes
flottants.

ELLE N'A RIEN COMPRIS LA PAUVRE, NOTAMMENT QU'ELLE RENFORCE SARKOZY !

Je HAIS le projet européen de Bayrou, et je désapprouve profondément son
projet de réforme constitutionnel parlementariste : cela ne changera
absolument rien vu que ce sont les mêmes lobbies que ceux du pouvoir qui
traversent les représentants élus une fois qu'ils le sont, mieux cela
creusera encore plus de vide (le puits de la fin des Etats symboliques est
sans fond) - à défaut de réaliser les conseils in "situ", je préfère les
réformes à minima : qu'on rétablisse le vote blanc comme suffrage exprimé et
le devoir d'insoumission du citoyen contre l'infamie.

Plus la réforme est grande plus elle sera terriblement fausse et inadaptée
au mécontentement fondamental qui règne dans les consciences, car elles
savent ce qu'on leur a fait perdre et ce qu'elles perdront davantage non pas
de leurs biens - elles savent déjà que si on leur laisse la propriété c'est
qu'elle ne vaut plus rien de bien intéressant par rapport aux richesses
valides - mais de leurs derniers droits hérités des Lumières et de la
Commune - elle s'inquiètent du solde de ce qui leur reste, à entendre les
bottes à la porte. 

Seulement qui d'autre que lui ne recule pas à parler de liberté possible
pour Battisti - ce cas étant devenu exemplaire par défaut des libertés, et
pour mémoire de ce qu'elles furent d'autre que la sécurité imposée par la
surveillance et la fin de la présomption d'innocence.

Franchement, je ne sais pas là, mais que ce geste grandiose d'appel à
l'abstention soit absurde car autant dépourvu de sens que le contexte qu'il
dénonce, ça j'en suis bien certaine, par contre puisque le système de
référence au nom duquel cela s'installe n'est globalement plus. Au fond,
est-ce que le sens dans cette affaire a vraiment d'importance d'ailleurs, je
n'en suis même pas sure même si je suis sure que c'est important pour ma
peau... 

Relire Philip K. Dick.

Ce n'est pas le choix de vie d'une société en développement qu'on décide
ici, mais celui de l'oppression en temps de pénurie et de catastrophe y
compris locale :

TOUTE L'INTELLIGENCE CONTRE SARKOZY ET SES MARGES EXOGENES ! (C'est tout ce
que je sais - mais je sais pas l'être non plus : nous devons devenir froids
oublier nos passions et comme dit Virilio mettre notre coeur dans notre tête
et oublier sentiment et opinion). Déjà la lutte commence. Certes c'est aussi
cela que nous dit l'appel à l'abstention : les prochaines insurrections -
faudra-t-il qu'elles soient réprimées dans le sang ?

Postface par ailleurs :

La France est un des pays où l'on consomme le plus de médicaments, le
cannabis causerait des accidents : alors on le re-PEN-alise... Mais : les
tranquillisants, les neuroleptiques, et tous autres accablants moyens de
plaquer au sol les citoyens stressés par la pression des prélèvements
bancaires pour qu'ils ferment leur gueule en attendant de tomber malades :
c'est pas dangereux au volant des voitures ça ? Un demi verre de vin en plus
de ta pilule et tu t'endors sans même t'en rendre compte dans la lumière des
phares ou dans la langueur de l'après déjeuner.. Ça fait pas des accidents,
ça ?

Je ne fume pas, mais faut pas dec... Quand même et même si !

Je suis pour la dé-PEN-alisation des drogues dans le monde des drogués : à
bas les mafieux et les flics de l'ordre et du bon goût et la problématique
de gauche qui dit que le petit deal permet à des pauvres de s'en sortir,
rien qu'en finissant par les envoyer en taule ou devenir indic le jour où ça
le fait plus aussi simple, ce genre de projet du néant politique, c'est pas
ma tasse de thé. DE-PEN-ALISATION.

En attendant Godot.

 
(...)

Oui dans la liste des articles dessous, il en est certainement qui n'ont
jamais voté : je les salue. Pour autant, qu'en déciderai-je quant à moi ?
Sûrement pas la croyance prolongée dans l'utopie. Mais je ne me considère
pas comme nihiliste. Il n'y a plus de démocratie, ce sont les minorités qui
règnent en se déclarant la majorité qualifiée ; et d'ailleurs, je n'ai
jamais été démocrate mais républicaine - en république de fr avec devoir
d'insoumission, et capacité d'amnistie car rien n'est prie que le règlement
des problèmes par la vengeance en l'absence du politique.

 
> Voter, pourquoi ? C'est la question. Voter, pour qui ? Ce n'est pas
> la question. La vérité est celle-ci : tous les candidats aux
> élections présidentielles veulent vous voir voter et vous savoir
> votants. Ils veulent tous que vous y alliez. Car voter est un devoir,
> disent-ils, car c'est un droit, poursuivent-ils. Autrement dit : le
> droit de vote est un fait. Alors faites ! Pourtant jamais le droit ne
> dit le fait : le droit est ce que vous en faites ou ce que vous n'en
> faites pas.
> 
> La question est : désirez-vous voter ?
> 
> Notre réponse est : pourquoi , cette fois-ci, ne pas y aller.
> 
> Français, encore un effort pour être la démocratie, absolument ! Nous
> sommes, vous êtes la démocratie, contre tous ceux qui la rappellent à
> leur ordre, contre tous ceux qui n'attendent que la confiscation
> totalitaire de votre puissance populaire et constituante !
> 
> Ne pas voter, aujourd'hui, c'est continuer à être le pouvoir, toujours.
> 
> 
> 
>       Alain Jugnon
> 
> 
> Ni « mouvement », ni « courant », c'est un geste pluriel d'un autre
> type qui se déclare ici : le refus, blanc de tout vote, comme seul
> préalable nécessaire et indispensable à tout nouvel inspire de
> l'Agora, comme un Contre-Cour d'abondance face à la complaisance
> tragique du « nihilisme contemporain », car tout peut être autrement,
> et le sera forcément, tôt ou tard, mais qui, quoi, comment ? Cet
> inconnu seul s'offre comme le premier et le dernier défi d'habitation
> de nos souffles pour un respire plus léger de nos vies.
> 
> 
>       Cyril Loriot
> 
> SOMMAIRE
> Alain Jugnon
> 
> « Avril-22. Je préfère ne pas ou la vraie vie politique » p 13
> 
> Jean-Clet Martin « On voudrait bien préférer » p 23
> 
> Michel Surya « Jamais » p 27
> 
> Alain Brossat « Contre la religion du moindre mal » p 31
> 
> Bernard Sichère «Cette fois-ci, je m'abstiendrai » p 41
> 
> Bertrand Bonello
> 
> « Nous avons décidé de rester imprenables » p 47
> 
> Jean-Luc Moreau « Pas plus de raison » p 49
> 
> Malek Abbou « Peur blanche » p 57
> 
> Christophe Spielberger « Gigot d'agneau » p 61
> 
> Thierry Acot-Mirande
> 
> « 2007, ou le mariage de Faust et d'Hélène » p 63
> 
> Nathalie Quintane
> 
> « À la recherche de l'Empire du Juste Milieu » p 71
> 
> Mehdi Belhaj Kacem
> 
> « Que peut-il se passer ? Rien du tout » p 75
> 
> Sylvain Courtoux « La conspiration cut-up » p 81
> 
> Alain Jouffroy « Déclaration en noir sur blanc » p 91
> 
> Laurent De Sutter
> 
> « Français, encore un effort pour ne plus être républicains ! » p 93
> 
> Sarah Vajda « Je n'irai plus voter, les lauriers sont coupés » p 101
> 
> Ollivier Pourriol « La parole est aux devinettes » p 113
> 
> Philippe Boisnard
> 
> « Quelques propositions à l'usage d'un sujet qui ne veut plus
> 
> déléguer sa volonté » et « schémas_X_pensées » p 117
> 
> Éric Arlix « Bienvenue à la réunion 359 » p 141
> 
> Alain Badiou « Élections, piège à quoi ? » p 155
> 
> François Cusset « D'un fil » p 159
> 
> Laurent Jeanpierre « Ne pas voter, et après ?
> 
> Questions pour la décision collective » p 169
> 
> Cyril Loriot « La révolution vide » p 179
> 
> Jean-Pierre Depétris « La démocratie, ça sert à quoi ? » p 195
> 
> Le laboratoire des proches
> 
> Gilles Châtelet
> 
> « Relire Marcuse pour ne pas vivre comme des porcs » p 205
> 
> Bernard Stiegler « Le plan qui m'enchante » p 213
> 
> Pierre Audard « La proie du vide » p 217
> 
> Alain Jugnon « L'individuation contre la nation » p 223
> 
> Titre Avril : 22, ceux qui préfèrent ne pas
> Auteur : Alain JUGNON
> ISBN 13 : 978-2-916492-31-5
> Format : 14 x 22,5
> Nombre de pages 252 p.
> Inédit
> Broché.
> Prix public : 13, 40 euros TTC
> 
> 
> 
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> F
> r O u t s i d e F r .
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