Louise Desrenards on Tue, 24 Apr 2007 01:10:29 +0200 (CEST)
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[nettime-fr] La question du travail et les ressources sous les élections
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Le travail est la clé de voûte de l'extrême gauche à l'extrême droite;-)
Il est probable que dans les 10% en trop du plein de Sarkozy, ce sont 5%
de centre droit antiraciste qui allait au PS depuis 1981 et qui a eu
peur de la 6è république et des impôts, et 5% d'emplois à faible salaire
(coursiers, serveurs, vendeurs, par exemple) contre la solidarité
sociale, au nom de ce que, se forçant à travailler avec des salaires
bas, ils considèrent anormal d'être prélevés pour contribuer à ceux qui
ne travaillent pas. Les Rmistes sont ordinairement considérés, dans ce
cas des travailleurs, comme des paresseux, non comme des demandeurs
d'emploi, ni comme des personnes ayant atteint un niveau de
désadaptation social irréversible.... Il est probable qu'il n'y aura pas
d'issue à la montée des droites extrêmes, y compris dans les partis
traditionnels suivant le populisme, sauf à recréer des gisements de
travail et de ressources, et peut-être davantage faudra-t'il, même dans
le camp conventionné avec l'Europe et l'OMC, s'insurger comme pouvoir
rejoignant les anti-libéraux, pour rétablir l'autonomie locale de fonder
de nouveaux gisements de ressources, et des micro-économies, selon la
dé-plannification et les moyens trouvés sur place (il faut penser à la
Chine des Cent fleurs). Ceci répondant également en partie à la question
écologique.
Ce petit peuple au travail du service qui est précaire par la ressource
mais stable par l'offre et la demande sans cesse renouvelées, est
celui-là même qui s'est aujourd'hui substitué au prolétariat et que le
parti communiste sur la base de l'économie politique des sociétés
industrielles était incapable de rejoindre théoriquement en société
post-industrielle, une fois la grandeur des syndicats révolue.
Aucun parti de gauche n'y répond concrètement, s'adressant toujours à un
prolétariat et des classes sociales exploitées idéales - mais qui
n'existent plus.
Il semble que ce soient deux des principales causes pour lesquelles des
voix de droite républicaine d'une part, et des voix qui normalement
devraient voter radicalement à gauche d'autre part, ont généralement
bondi vers Sarkozy.
L'incapacité circonstancielle des partis actuels dans le pacte de la
globalisation européenne, de soulever la fondation de nouvelles
ressources et du travail selon l'initiative locale, et de soumettre les
banques à la raison sociale du revenu minimum pour tous, fait que la
gauche ne peut plus tracer qu'au profit de la droite qui protège et
privilégie. Seule la gauche anti-libérale du "non" au référendum, en
France, tient la capacité d'insoumission idéologique qui nourrisse
l'espoir du renouveau solidaire de l'énergie populaire, dans le cadre
du droit au projet d'entreprendre en micro-économie : non par force ni
par loi, mais spontanément à l'acte même (oser le faire : le réaliser).
Sinon nous verrons la haine civile et la criminalité antisociale
s'accroitre avec une violence et un désarroi non moins extrêmes que la
difficulté des uns sans ressource, et la difficulté des autres à s'en
procurer, égale à la radicalisation d'extrême droite des partis
populaires devenant populistes ou disparaissant (le parti communiste),
et de toute la société du pacte symbolique commun.
L'appel de Ségolène Royal à la solidarité sociale d'un pays qui
s'appauvrit, sans projet dynamique de micro-économie, est un appel
adressé à la bourgeoisie et à la petite bourgeoisie conservatrices ou
pieuses pour les plus riches, pieusement sacrificielles pour les moins
riches : un appel à la pitié d'une part, et une démagogie adressée
simplement aux demandeurs d'assistance d'autre part (les pauvres des
pieux bourgeois nationalistes - la dialectique du maître et de l'esclave
où ne pas donner la mort accomplit le pouvoir) ; en aucun cas cet appel
ne peut trouver d'agrément populaire électoral chez ceux des plus bas
salaires qui ont gardé l'espoir de se procurer leur ressource par le
travail, pour leur dignité, car cette ressource certaine leur est
pourtant insuffisante pour vivre en période de raréfaction de l'offre.
Par conséquent, Ségolène Royal exclut l'autonomie de la population
précaire qui constitue le fond populaire défavorisé au travail, et qui
est la base même du peuple le plus exploité aujourd'hui dans notre pays,
base active, pourtant globalement passée à l'extrême droite, à force de
vivre dans la rareté et la necessité.
Enfin, l'absence de démocratie de l'appareil du parti qui nourrit un
projet de société et de réforme constitutionnelle non partagé avec
d'autres mouvements à la source même de sa conception : projet
dogmatique et intransigeant incompatible avec la plasticité requise par
le moment de restructuration général et particulier où nous nous
trouvons, et d'autre part incompatible avec des alliances sinon des
alliances qui seraient passives et soumises. Ceci fait que le parti
socialiste est aujourd'hui menacé par sa propre volonté de puissance et
sa façon d'exercer le pouvoir sur les autres partis avant même qu'il
soit élu... , parce qu'il exclut les synergies solidaires au niveau des
idées, ce qui complique sa situation a vec Bayrou qui pourtant n'en
manque pas dans un même camp divers.
Que le PS ne s'étonne donc pas que son "pacte présidentiel" n'intéresse
que lui-même car il est à tort appelé pacte - sinon avec le parti
communiste et Dominique Voynet qui l'ont adopté par principe en amont du
premier tour électoral, mais dont le nombre de voix est tellement faible
qu'il ne peut compter dans lezs alliances déterminantes permettant
d'assurer rle succès au second tour... pacte qui ne pourrait trouver
d'alliance avec Bayrou qu'à pouvoir être modifié selon les idées de son
clan. Il ne faut pas attendre de Bayrou qu'il accepte d'être un premier
ministre soumis à la réalisation du pacte présidentiel auquel il n'a pas
participé. A moins que... diverses choses à ce propos ne changent entre
les deux tours. Comme le parti communiste ne veut pas du centre de
Bayrou, on se demande bien ce qui va se produire sinon par la bonne
volonté spontanée des électeurs;-)
Etant donné que la gauche française a raté la couche sociale qui succède
au prolétariat, à ce jour, si le parti socialiste ne récupère pas une
partie de son électorat traditionnel de droite depuis 1981, comme le
lobby sioniste s'étant radicalisé à droite depuis cette époque, dans le
cadre américain et des circonstances au Moyen Orient, qui avait
principalement soutenu Mitterrand après l'attentat de la synagogue de la
rue Copernic, pour les élections qui le menèrent à la victoire, mais
avait lâché Jospin sur le soutien à la Palestine un mois avant le
premier tour en 2002, n'est pas revenu : c'est une autre raison que le
PS ne puisse passer cette fois au second tour...
Car ces voix de gauche perdues dans l'extrême droite ne pourront pas
être rattrapées sur la base du programme proposé, ce programme étant :
une société solidaire ou chacun contrôle l'autre pour qu'il ne ruse pas,
dans le cadre d'un accroissement de la raréfaction des ressources, et
pour l'autre catégorie au travail à un niveau plus conséquent de revenus
censée soutenir la première : que l'impôt de la couche moyenne comme
rente prélevée par l'Etat sur son travail ne suffira pas à pourvoir,
faute d'un environnement de ressources renouvelables...
Enfin, Bayrou veut reconstruire une partie du service public (dont la
poste), et là non plus je ne vois pas de réponse socialiste possible, le
parti socialiste étant à l'origine des premières conventions européennes
de la privatisation du secteur public.
Sans parler de la question du nucléaire civil lié à la privatisation
d'EDF et à EADS.
La gauche est moins nombreuse et la droite éprise de libertés s'est
convaincue de devoir s'en priver... Il faudra beaucoup de sacrifices de
la raison pour que Ségolène soit finalement élue par le peuple français
contre son aspiration propre - celle du non au référendum de 2005, un
non de gauche à 40% sur 51% ilne faut pas l'oublier -, ou alors quelques
sacrifices non négligeables de la part du parti socialiste et de ses
lobbies sans différer, entre les deux tours :
Est-ce impossible ?
Mais il est certain que pas une seule voix restée à gauche ne doit
manquer le report, du moins même si aucune ne manquait, cela ne suffira
pas. nous allons nous y mettre... c'est peut-être enfoncer plus encore
dans le puits la gauche entière si elle perd d'avoir été entraînée par
un partenaire qui ne veut/ ne peut pas partager son pouvoir.
A défaut d'être pour le programme de Ségolène qui n'est qu'un programme
de pénurie et de crise, sans révolte, nous devrons l'être par révolte
pour défendre quelques libertés ultimes contre le totalitarisme
liberticide accompli par Sarkozy la suite qui l'accompagne prolongeant
son pouvoir, et tout ce parti qui nous dilapide et détruit les
consciences civiques beaucoup plus, depuis 2002.
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