anna.lafond on Tue, 10 Dec 2002 20:31:43 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Urgent - Chasse aux marginaux en Ariege


Le mardi 29 octobre, à Foix, derrière l'arbre de la liberté, la zone se réunit 
comme tous les jours. La police reçoit un coup de téléphone comme quoi 
les boulistes se plaignent d'être importunés par une dizaine de 
marginaux. Après nous avoir demandé de déguerprit agressivement, les 
flics nous menacent avec les matraques et leurs lacrymos, l'une d'entre 
nous, Audrey, s'est assise par terre en levant les mains et en protestant. 
Sur cet outrage, un flic l'attrape par les cheveux et la traîne par terre, ses 
collègues viennent ensuite la matraquer. Julien s'interpose, il est tout de 
suite mis à terre, tabassé et embarqué, ainsi qu'Audrey. Ils passent en 
comparution immédiate et prennent quatre mois pour « outrage et 
rébellion ». Julien est actuellement à la maison d'arrêt de Foix et Audrey à 
celle de Cahors.

Cette histoire est le dernier épisode dans la guerre des autorités contre 
la zone, le fait que Julien et Audrey soient emprisonnés n'est pas un 
hasard. Au squatte de Tarascon, nous nous sommes fait tirer dessus par 
un voisin, ce qui nous a mené au tribunal, accusés de dégradations et 
infractions de domicile sur un lieu classé insalubre et sans portes. Une 
parodie de justice sert la volonté politique de nettoyer l'Arière des 
marginaux: huit mois ferme demandé pour trois personnes, transformés 
en quatre mois avec sursis à condition de partir du squatt, ce que nous 
avons fait. Le tireur qui aurait pu comparaître aux assises n'a pris que 
deux ans avec sursis.

Le 13 août, Didier, l'oncle de rue, meurt (« suicide ») à la prison de Foix 
une semaine avant sa sortie. Suite à cela, nous avions demandé une 
autorisation de manifester pour l'ouverture d'une enquête au préfet de 
Foix, autorisation qui a été rejetée. Un collectif de soutien a organisé une 
manifestation devant la prison qui a réuni 200 personnes le 17 
septembre à Foix.

Après cette manifestation, nous avons subi des provocations et des 
menaces policières: « heureusement que vous aviez 200 personnes 
derrière vous, sinon on vous aurait fracassés ».

Audrey et Julien moisissent au trou, lequel d'entre nous sera le prochain?

Nous demandons au procureur de foix l'ouverture d'une enquête sur les 
agissements des forces de police. Nous renouvellons notre demande 
d'ouverture d'enquête sur le décès de Didier à la prison de Foix.

Une lettre adressée au procureur, au préfet et au directeur de la prison de 
Foix est jointe, il faut la diffuser autour de vous et l'adresser au Tribunal 
de grande instance, 09000, Foix

=========================

Lettre ouverte à M. le procureur, 
M. le juge d'instruction 
et M. le directeur de la prison

Le 13 août 2002, Didier mourait à la prison de Foix - une mort suspecte 
tous les trois jours dans les prisons françaises, selon une enquête 
demandée récemment par Mme Bouttin. Didier était l'oncle de rue d'un 
groupe de jeune punks. Ceux-ci ont sollicité auprès de la préfecture 
l'autorisation de faire une manifestation pour demander l'ouverture d'une 
enquête suite à ce suicide. Autorisation refusée.

Un collectif de soutien s'est constitué et a organisé le 17 septembre une 
manifestation devant la prison de Foix qui a réuni 200 personnes. A ce 
jour, pas de nouvelles d'une enquête en cours.

Par contre, le 29 octobre, Audrey Fraysse et Julien Chandezon sont 
violemment interpellés sur le lieu de rencontre habituel, l'arbre de la 
liberté à Foix. Ils passeront le lendemain en comparution immédiate et 
écoppent de 4 mois de prison ferme chacun, pour outrage et rébellion. A 
l'occasion de cette interpellation, la police leur a rappelé que c'était là une 
réponse à la manifestation pacifiste du 17 septembre où ils avaient été 
protégés par les autres manifestants.

Au tribunal de Foix, avocats et juges emploient le terme générique de « 
marginaux » pour désigner un groupe de gens reconnaissables à leur 
look. La justice aurait-elle reçu la mission de débarrasser l'Ariège de ces 
dits marginaux. l'Observatoire des libertés publiques constate que la 
police porte de plus en plus souvent plainte pour rébellion et outrage dès 
qu'elle intervient sur un lieu.

Nous demandons l'ouverture d'une enquête sur les agissements des 
forces de police de Foix

Nous renouvelons notre demande d'ouverture d'une enquête sur le décès 
de Didier à la prison de Foix

          nom:
          prénom:
          adresse:
          signature:

A adresser à M. le procureur de la république du tribunal de grand 
instance de Foix, 09000 Foix

Le procureur a paraît-il reçu déjà beaucoup de lettres ouvertes, ça le 
dérange. Continuons à le déranger.
 
 
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