Valery Grancher on Thu, 27 Mar 2003 19:44:25 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Re: institutions/politique/marché


Title: institutions/politique/marché
ben tout cela est bien vrai et il fallait le dire :
meme si en ce qui me concerne je n'ai pas a me plaindre, plusieurs acquisitions formalisées avec de grandes institutions:
berkeley art museum, fondation cartier, zkm, mep etc... et seulement avec des travaux en ligne sans parler des galeries qui me defendent ou m'ont defendus dont artcart.de:
paradoxalement art cart ne m'a rien rapporte, mais jeffrey deitch, incognito et d'autre m'ont bien nourris ...
mais rien de comparable en terme de visibilité egale avec un plasticien hors techno.
 
je pense que le marche est un marche qui reposaits sur une cible precise qui a disparu avec le e-crach en 2000 et comme ailleurs il se regule et s'assainit et arrivera a maturation si cette putain de guerre ne nous renvoit pas a un 'apres koweit'
maintenant les enjeux du marche ne sont pas ou on les place. Le net art n'a pas attendu les institutions pour etre valide et ni le marche, il s'est valide tout seul, apparu en 1994 - 95 recupere a dx kassel en 1997 et beaubourg qui tente quelque chose en 2001 - 2003, je pense que tout cela se passe de comentaires et que le debat ne se pose pas a l'endroit des institutions mais plus a l'endroit des artistes, de la presse et des diffuseurs operant pas forcement present sur la scene elctronique.
 
rien n'est simple, la meilleure solution pour les artistes est d'etre libre !
et que les chose existent.
alors organisez un festival c'est bien meme si ce n'est qu'une petite goutte d'eau dans cet ocean global
et au lieux de debattre sur ce qui doit etre a beaubour ou pas, je pense que les artistes feraient mieux de se poser des question sur leurs productions apres libre a eux de participer ou de ne pas participer ....
 
 
je n'ai jamais compris ces debats moralisateur sur les endroit ou montrer son travail ! du moment que ca fonctionne avec le travail ou est le probleme.
Beaubourg ce n'est rien, on peut exister sans alors si ils font quelque chose on ne va pas leur reprocher de s'appeler beaubourg !
la preuve ils se reveillent presque dix ans apres, apres la bagarre !
 
alors rien de mechant et pas de soucis, car l'histoire est deja passee
 
Valery Grancher
----- Original Message -----
Sent: Thursday, March 27, 2003 3:58 PM
Subject: [nettime-fr] institutions/politique/marché

"Il y a là une véritable réflexion à faire, qui peut effectivement commencer
lorsque des points de vues se révèlent, exemple ici sur cette liste. [...] S'il n'y avait pas eu de réactions, je n'aurais sans doute pas pris la peine de donner mon point de vue ici." (s.marquez)
"Elles touchent bien sûr à la politique culturelle de votre pays, à des
pratiques curatoriales, à la représentation d'un genre sur la scène
artistique "officielle"..." (N.Malevé)

Effectivement...ça rappelle le bon vieux temps des mailing lists (rhizome, nettime, etc) en 1995, 1996...mais en français, ce qui aide à réagir + spontanément et promptement...
Je ne suis en France que depuis qq mois mais il m'ait vite apparu qu'une certaine omerta règne en ce qui concerne des rapports art/institutions/politiques culturelles/marché. J'espère ne pas ennuyer les nettimers en dehors de France mais l'analyse de la situation française, même si elle reste spécifique, peut aussi servir, je l'espère, à comprendre les dynamiques internationales du milieu de l'art et les rapports de force qui s'y exercent. Tout cela peut sembler bien loin de notre Flash festival qui, finalement, nous aura livré un bon tremplin pour mettre le doigt sur cette zone de tension latente entre les artistes/curateurs/institutions...

En m'inspirant du très instructif rapport d'Alain Quémin "l'art contemporain international: entre les institutions et le marché (Le rapport disparu)", je voudrais soumettre quelques hypothèses ayant moi même eu à organiser des événements "nouveaux médias" dans des contextes divers et variés (festivals, institutions, centres d'artistes autogérés, etc..).
Le rapport Quemin a été commandé en 2001 par le Ministère des Affaires étrangères français sur le rôle des pays prescripteurs sur le marché et dans le monde de l'art contemporain international. Très peu de personnes ont pu le lire puisqu'il ne fut pas diffusé...et pour cause, l'extraordinaire déclin de la position de l'art français y est méticuleusement exposé et décortiqué.

Première hypothèse:
L'interdépendance entre les institutions (musées, biennales, centres d'art influents) et le marché de l'art à l'échelle internationale est la dynamique la plus puissante qui permet de faire émerger quelques artistes spécifiques (américains, allemands à 70% en 2001 par ex.) sur la scène internationale.

"Dans le monde international de l'art contemporain, quelques conservateurs de pointe, agissant solidairement, constituent des réseaux d'institutions qui procèdent aux mêmes catégories d'acquisitions et entre lesquels circulent les mêmes expositions. Le marché muséal s'agence autour des grands musées internationaux dont les sélections artistiques inspirent celles des musées suiveurs. On voit ainsi des segments du marché et des secteurs du champ culturel se recouvrir à peu près parfaitement." R.Moulin, 2000, Le marché de l'art. Mondialisation et nouvelles technologies, Paris.

Deuxième hypothèse:
Le computer art (net.art, ascii art, art algorithmique, software art et aussi art sonore) n'a pas adopté (pour quelles raisons? technique, idéologique, artistique??) la logique en place de valorisation des artistes/oeuvres (en terme de réputation et donc de prix) de l'art contemporain.
Même si les institutions s'y mettent: la dokumenta en 1997 avec le Hybrid Space (et la désormais célèbre sauvegarde du site dX par Vuk Cosik), biennale de Montréal, Walker art center, etc.,
certains artistes aussi (les ventes aux enchères de net.art sur ebay, la galerie artcard.de, la vente en ligne des "miniatures de la période héroïque"...), la validation de cette sphère artistique par le monde officiel de l'art contemporain ne semble pas avoir abouti...

Donc, un marché n'existant pas véritablement aujourd'hui pour ce type d'oeuvres, les institutions ne cherchent qu'à assumer leur responsabilités vis à vis des politiques en faisant la promotion de l'art numérique (parce que le numérique, c'est l'avenir donc c'est bien) mais ne cherche pas réellement à structurer ce milieu ni à propulser des artistes sur le devant de la scène.

bon, j'arrête là, ça devient trop long....

VP