gilbert quélennec on Thu, 9 Feb 2006 01:26:21 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Fwd: [musiSorbonne] APMESU : Lettre ouverte le Ministre de l?Éducation nationale




Début du message réexpédié :
Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l?Éducation nationale

Monsieur le Ministre,

Le nombre de postes offerts aux concours de recrutement 2006 des CAPES
et agrégation a été publié le 21 décembre 2005, soit quelques jours
avant Noël et moins d?un mois et demi avant les épreuves écrites de
certains de ces concours. Nous avons découvert avec stupéfaction une
nouvelle baisse considérable du nombre de postes en musique ? moins
40% par rapport à 2005, comme cela avait déjà été le cas il y a deux
ans (1) ?, alors que la logique d'économie ayant présidé à la
fermeture du CAPES interne 2006 dans notre discipline permettait de
supposer qu?un redéploiement de postes allait s?effectuer au bénéfice
du concours externe. La conjonction d?une annonce aussi tardive et
d?une baisse aussi importante du nombre de postes suscite une grande
émotion, les conséquences de cette situation ? partagée par de
nombreuses disciplines ? étant dommageables à la fois aux plans
humain, financier et au plan des formations universitaires.

En effet, comment justifier auprès des candidats qui suivent une
préparation depuis le mois de septembre et qui ont dû s?inscrire
administrativement au CAPES ou à l?agrégation avant la mi-novembre une
telle modification de leurs chances de réussite ? Certains d?entre eux
auraient pu s?orienter différemment s?ils avaient eu connaissance en
temps voulu de ce qui les attendait, puisque cette brutale baisse
quantitative de postes affecte la difficulté même des concours. Cela
équivaut à modifier les règles du jeu en cours de route, et nombre
d?étudiants ont le sentiment légitime d?être floués. Mesure-t-on les
dégâts humains provoqués par cette annonce ? Colère ou découragement,
remise en question de leur engagement dans le cursus choisi... À
quelques semaines du concours, le désarroi de candidats hier motivés
est visible : « Je rêve de faire ce métier depuis l?âge de quinze ans,
j?aurais mieux fait de choisir d?autres études »... Est-ce bien le
moment de décourager les vocations ?

Au plan financier, une annonce aussi tardive n?est pas sans
conséquences, à la fois pour nombre de candidats qui s?engagent dans
leur formation en faisant des sacrifices, mais aussi pour la
collectivité : une préparation de ce type est coûteuse, notamment en
termes de congés de formation et de bourses. Dans ces conditions, cet
investissement risque de se présenter comme un gâchis. De plus, les
jurys de concours sont déjà constitués... Comment ne pas prendre
également en compte ces aspects financiers en cette période
économiquement difficile ? Enfin, l?organisation même des formations
s?en trouve fortement perturbée. Les moyens mis à disposition sur le
terrain le sont en adéquation avec la demande : ils ne peuvent donc
subir des à-coups en « dents de scie » sans conséquences fâcheuses
pouvant aller jusqu?à déstabiliser les formations universitaires
existantes. Les statistiques de la Direction de l?évaluation et de la
prospective montrent que le nombre de candidats est proportionnel à
celui des postes mis aux concours avec un décalage de quatre ans (le
temps d?études y conduisant). La parution annuelle d?une fourchette de
prévision de postes pour quelques années à venir permettrait une
orientation moins aléatoire des étudiants dans les filières des concours.


Aussi, pour toutes les raisons invoquées plus haut, demandons-nous
instamment une planification pluriannuelle du nombre de postes offerts
aux concours. Une telle disposition existait déjà dans la Loi
d?orientation du 10 juillet 1989 (J.O. du 14 juillet 1989), article
16, Titre II : « Un plan de recrutement du personnel est publié chaque
année par le ministre de l?éducation nationale. Il couvre une période
de cinq ans et est révisable annuellement. » Quinze ans après, en
2004, le Conseil économique et social note que le problème est
récurrent : « Cet article n?a trouvé d?application qu?une seule fois.
Et encore, le plan de recrutement, prévu sur une période de trois ans
seulement, a été abandonné avant son terme » (2).

On peut comprendre qu?une prévision à cinq ans se fasse avec une marge
d'incertitude. Mais comment justifier cette totale absence
d?anticipation ? Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le
Ministre, l'assurance de notre haute considération.

31 janvier 2006

APMESU apmesu@yahoo.fr
(Association des Professeurs de Musique et Musicologie de
l?Enseignement Supérieur) avec les Directeurs d?U.F.R*, de
Départements, et les responsables de Sections (ou de Licence**) de
Musique et/ou Musicologie des universités suivantes:

Aix-Marseille I (U. de Provence)
Angers (U. Catholique de l'Ouest)
Besançon (U. de Franche-Comté)
Bordeaux 3 (U. Michel de Montaigne)
Dijon (U. de Bourgogne)
Evry - Val d?Essonne
Grenoble II (U. Pierre Mendès-France)
Lille 3 (U. Charles de Gaulle)
Lyon II (U. Louis Lumière)
Marne La Vallée**
Montpellier III (U. Paul Valery)
Nancy 2
Nice - Sophia Antipolis
Paris 4 - Sorbonne (*UFR de Musicologie)
Paris 8 (U. de Vincennes - Saint-Denis)
Poitiers
Reims (U. de Champagne - Ardenne)
Rennes 2 (U. de Haute Bretagne)
Rouen
Saint-Etienne (U. Jean Monnet)
Strasbourg II (U. Marc Bloch)
Toulouse II (U. Toulouse Le Mirail)
Tours (U. François Rabelais)




1 Pour mémoire, nombre de postes offerts au CAPES externe de musique en 2002 = 303, 2003 = 280, 2004 = 168, 2005 = 150, 2006 = 90...

2 Avis et rapport du Conseil économique et social - 2004 :
  Contribution à la préparation de la loi d'orientation sur l'avenir
  de l'école.









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