Louise Desrenards on Fri, 24 Mar 2006 08:56:39 +0100 (CET)


[Date Prev] [Date Next] [Thread Prev] [Thread Next] [Date Index] [Thread Index]

[nettime-fr] "Libération" revient à propos de l'AFP ?!!


Voici l'agence de Presse exclusive de la voix française à l'étranger - et au ministère de l'intérieur... Agence France Presse (groupe Dassault).
On voit ainsi revenir à la raison le journal Libération...



http://www.liberation.fr/page.php?Article=369267


L'AFP trop zélée ? par Olivier COSTEMALLE QUOTIDIEN : jeudi 23 mars 2006

L'AFP disposait dès lundi soir de témoignages ­ celui de deux photographes et d'un vidéaste amateur ­ mettant en cause les forces de l'ordre dans l'affaire Cyril Ferez, le syndicaliste blessé samedi place de la Nation. L'agence n'a pourtant diffusé ces témoignages que 18 heures plus tard, le lendemain mardi en début d'après-midi. Pourquoi pareil retard ? «L'AFP n'a subi dans cette affaire aucune pression du ministère de l'Intérieur ou de qui que ce soit», assure Denis Hiault, directeur de l'information. En fait, lundi soir, le rédacteur en chef, Robert Holloway, a voulu s'assurer de la fiabilité des témoignages et de l'identité de la victime. Il a donc retenu la dépêche , qui était prête dès 20 heures.

Denis Hiault reconnaît qu'elle aurait dû être diffusée dès les vérifications d'usage achevées, soit lundi en fin de soirée. D'autant que d'autres dépêches, reprenant notamment la version de la police, ont été diffusées sans retard. «L'AFP s'est privée d'un témoignage important, déplore la société des journalistes (SDJ) dans un communiqué interne. Elle n'a diffusé que le lendemain après-midi, bien après les autres médias, une information dont elle avait à l'origine la primeur, sur un aspect aussi sensible que l'existence ou non de violences policières.» Explication d'un journaliste de l'AFP : «C'est un excès de prudence, dans un climat marqué par les erreurs de l'AFP, et des médias en général, dans les affaires d'Outreau et du RER D.»

__________________________________________________________


http://www.liberation.fr/page.php?Article=338722

Des photos remises à la police ouvrent une crise de confiance à l'AFP
Les journalistes de l'agence reprochent à la direction d'avoir livré aux enquêteurs des clichés d'une agression en Corse.
par Olivier COSTEMALLE
QUOTIDIEN : mercredi 16 novembre 2005




Photographe à l'AFP, Olivier Laban-Mattei n'imaginait pas se retrouver au centre d'une pareille tourmente. Le 1er octobre dernier, il réalisait une série de clichés montrant un policier en civil en train de se faire tabasser sur le port de Bastia par un petit groupe de jeunes gens, presque tous cagoulés, en marge d'une manifestation contre la privatisation de la SNCM (Libération des 22 et 23 octobre).

Accusée d'avoir remis sans grande résistance ces photos à la police qui les réclamait afin d'identifier les agresseurs, la direction de l'AFP est aujourd'hui confrontée à une motion de défiance que les syndicats (CGT, FO, SNJ, CFDT et CGC) appellent à «voter massivement». La Société des journalistes (SDJ) de l'AFP estime elle aussi que la décision de la direction est «suffisamment grave pour justifier une motion de défiance à son égard».

«Faute». Fallait-il remettre ces clichés à la police ? Les syndicats estiment qu'il s'agit d'une «grave manquement aux règles déontologiques (...) de l'agence». Cette «faute», écrivent-ils dans la motion de défiance, «conduit à présenter les journalistes comme des auxiliaires de police et à mettre ainsi gravement en cause leur sécurité sur le terrain et leur crédibilité». Auteur des photos, Olivier Laban-Mattei s'est opposé, en vain, à ce qu'elles soient remises à la police. Circonstance aggravante : alors qu'il avait pris la précaution de «flouter» les visages des agresseurs, les photos transmises aux policiers n'étaient pas floutées. «Je ne peux plus retourner en Corse, où j'ai travaillé pendant six ans pour l'AFP», regrette-t-il.

Directeur de l'information de l'AFP, Pierre Taillefer «assume» sa décision. «Je comprends la sensibilité de la rédaction dans cette affaire», ajoute-t-il, sans cacher un certain embarras. Selon lui, l'AFP s'est pliée à une «injonction judiciaire» (une «réquisition à personne» prévue par la loi Perben 2 pour faciliter le travail de la police). «De toute façon, précise-t-il, les enquêteurs étaient déterminés à aller jusqu'à la perquisition.»

Perquisitions. Mais c'est justement ce qu'auraient souhaité les syndicats et l'auteur des photos. «Tous les journaux, toutes les agences refusent de donner leurs sources ou des photos, en usant de tous les moyens de droit», fait remarquer Olivier Laban-Mattei. Un syndicaliste rappelle que, récemment, le Point et l'Equipe ont subi des perquisitions pour avoir «couvert» leurs journalistes qui refusaient de divulguer leurs sources.

Des journalistes s'interrogent maintenant sur d'éventuels précédents. La direction a-t-elle déjà remis d'autres clichés à la police ? Si c'est le cas, le travail des photographes de l'AFP sur le terrain, déjà difficile, risque de devenir impossible.






< n e t t i m e - f r >

Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes.

<> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net
<> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org
<> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr
<> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net