Louise Desrenards on Sat, 28 Oct 2006 14:08:16 +0200 (CEST)


[Date Prev] [Date Next] [Thread Prev] [Thread Next] [Date Index] [Thread Index]

[nettime-fr] Là-bas si j'y suis


Si vous avez des difficultés à lire ce mail, vous pouvez en consulter une
version plus graphique en cliquant ici :

http://mailing.la-bas.org/redirect.php4?id=5676&t=1


Chers amis

Chers AMG ,

Toute l¹histoire du capitalisme français contenue dans une goutte d¹eau
sortant d¹un robinet. Voila ce que nous avons découvert cette semaine avec «
La bataille de l¹eau », comment depuis Napoléon III, les « trois s¦urs » ont
étendu leur empire en pleine connivence avec le monde politique, médiatique,
syndicale et intellectuel, « tous pouvoirs confondus ».

C¹est par l¹action têtue de petites associations que la contestation s¹est
installée, reprise par des élus. Alors que la privatisation nous est
présentée comme aussi moderne qu¹inéluctable, aujourd¹hui la «
remunicipalisation » est en route.

Le contre-feu de l¹eau en somme. A écouter impérativement, ça regonfle !

Vendredi c¹était un autre élu qui tenait la vedette, le maire de Béziers lui
aussi un résistant qui s¹oppose à la scolarisation d¹enfants Rom vivant dans
sa commune. Une occasion de traduire un mot allemand « Zigeunerplage ».

Nina, une AMG nous demande pourquoi nous ne donnons pas le programme « à
l¹avance ». Impossible, Nina ! « Là-bas » c¹est du flux tendu ! Sauf cette
semaine où nous partons pour l¹Afghanistan cinq ans après.

Une autre question revient dans vos courriers, qui est Sally Mara ?

C¹est celle qui dit : « Tiens bon la rampe » !

Un retour en Afghanistan

afgha.jpg

Là-bas si j¹y suis

Du lundi 30 octobre au jeudi 10 novembre.

A 15 heures, eh oui.

Reportage : Daniel Mermet et Giv Anquetil

Traducteurs/fixeurs : Ehsan Mehrangais (Dari) et Akbar Khan (Pachtoun)

Montage : Raphaël Mouterde. Assistante : Pascale Pascariello.

Réalisation : Yann Chouquet et Khoï NGuyen

En novembre 2001, lors de la chute des talibans et de la libération de
Kaboul nous avons proposé une suite de reportages : « Un carnet de route
dans le nord de l¹Afghanistan en guerre ». Cinq années après nous revenons.
Sur nos pas mais aussi pour découvrir des zones alors difficiles. Après
l¹euphorie, la mobilisation pour l¹aide, le désarmement et les premières
élections, aujourd¹hui, désillusion et ressentiment sont la paille et la
poudre qui attendent l¹étincelle. L¹Afghanistan s¹enlise dans un bourbier à
l¹irakienne.

A partir du 30 septembre, de Kabul à Jalalabad, de Golbahar à Kandahar, nous
proposons un itinéraire dans un pays qui reste l¹un des plus pauvres et où
les enfants sont les plus habiles lanceurs de cerf-volant du monde.

Il y avait alors tant de journalistes que le pays avait été rebaptisé le «
Journalistan ». A peine quatre semaines après les attentats du 11 septembre
2001, les forces américaines bombardaient l¹Afghanistan afin de chasser les
talibans et en finir avec le mollah Omar et Oussama Ben Laden. « Cette
guerre est la notre ! » s¹exclamait un hardi peloton d¹intellectuels
français. Il faut dire qu¹alors le quotidien le Monde proclamait « Nous
sommes tous américains ».

Aujourd¹hui cinq ans plus tard, Ben Laden et le mollah Omar sont toujours
introuvables et les talibans sont de retour en force. Cinq années qui auront
coûté 800 milliards de dollars en dépenses militaires, soit plus de cent
fois l¹aide consacrée à la reconstruction du pays. Cinq ans après la chute
des talibans et la mise en place d¹un régime pro-occidental, l¹Afghanistan
retourne au chaos. On se souvient pourtant de l¹euphorie lors de la chute de
Kaboul ; des femmes enlevant leur burqa devant le portrait du romantique
Massoud, une chaîne de télévision qui allait diffuser la Star¹ac version
locale, pour la première fois des élections, et les barbiers rasant les
barbes. Pas de doute, la civilisation l¹emportait sur la barbarie. On allait
reconstruire le pays, un des pays le plus pauvre du monde, exsangue au bout
d¹un quart de siècle de guerre. Les 4X4 rutilants de l¹aide internationale
sillonnaient Kaboul. Le libéralisme compassionnel explosait. Plus de 2 000
ONG fleurirent ! Des compagnies de sécurité privées (PMC) employant des
milliers de mercenaires de tous les pays arrivèrent en terrain conquis.

Mais ces temps derniers la « communauté internationale » fait discrètement
ses valises. Pas un jour sans un attentat, dont beaucoup
d¹attentat-suicides. La très efficace stratégie de la terreur s¹est mise en
place. Dans la zone pachtoune, la guérilla des nouveaux talibans s¹étend
chaque jour face aux forces de l¹Otan réduites au rôle d¹une armée
d¹occupation.

Au 19ème siècle l¹Afghanistan était le terrain de bataille où s¹affrontaient
les grandes puissances, Russie et Angleterre. L¹Afghanistan était le terrain
de ce qui fut appelé « Le Grand Jeu ». Aujourd¹hui à nouveau c¹est un
terrain de jeu. La Pakistan y joue ses cartes, la Russie, la Chine, l¹Iran
sont impliqués. Mais les Etats-Unis d¹abord pour qui les attentats du 11
septembre ont été l¹aubaine qui a permis aux forces américaines de
s¹installer durablement en Afghanistan. Si proche de l¹Iran, si proche des
ressources en gaz et en pétrole de l¹Asie centrale. Qui peut encore
sérieusement croire à la sincère volonté politique d¹aider un Etat afghan à
exister et à se construire ? Certainement pas les afghans eux-mêmes. La
désillusion est totale. Avec Ehsan et Giv nous nous souvenons de ce que nous
disait en octobre 2001 un ancien moudjahidin rencontré dans le Panshir alors
que les B 52 au dessous de nous traversait la nuit, « Si les américains
restent nous leur ferons ce que nous avons fait aux russes ».

Mais surtout, cinq ans après jamais le trafic de l¹opium n¹a été aussi
prospère. Avec plus de 6 000 tonnes l¹Afghanistan devient le premier
producteur d¹opium, soit 90% du marché mondial. Trafic et corruption ont
gagné jusqu¹au sommet du pouvoir, l¹argent coule à flot mais le pays reste
aussi pauvre. Cinq ans après l¹Afghanistan est devenu un narco-Etat soutenu
par les Etats unis et l¹Otan !

« Ils sont venus faire la guerre au terrorisme, alors que le premier ennemi
c¹est la pauvreté ». Malalaï Joya a 27 ans. Elue au parlement elle ne cesse
de se battre et de dénoncer. Elle est l¹une des rares figures solaires que
nous rapportons sous les noirs nuages qui s¹amoncellent. Les seigneurs de
guerre l¹ont condamnée à mort. L¹un d¹eux s¹exclame à l¹assemblée «
Attrapez-la et violez-la ! » Malgré la nuée de gardes armées qui l¹entourent
pas à pas, mitraillette en main, elle parle quand même et accuse. Elle est
l¹une des voix de la résistance. L¹une des voix de ce que personne n¹oserait
appeler l¹espoir.

Dommage qu¹il n¹y ait plus guère de journalistes au Journalistan.

Daniel Mermet, octobre 2006

.

reglage.jpg

à réécouter sur www.la-bas.org

Lundi 23 octobre - Ceuta et Melilla (3)

ceuta3mini.jpg Suite du reportage d¹Antoine chao à Bamako.
Toujours la même question : pourquoi partent-ils ? Aminata Traoré, Taoufik
Ben Abdallah, Dembo Moussa Dembélé et les parents de Fodé et Yaguin - jeunes
guinéens retrouvés morts en 1999 à Bruxelles dans le train d¹atterrissage
d¹un avion en provenance de Conakry -, tentent de répondre...

Mardi 24 octobre - La bataille de l¹eau (1)

Reportage de François Ruffin.
Les trois majors de l¹eau -Suez, Véolia et la Saur- distribuent 80% de l¹eau
en France. « Merci à l¹eau du robinet ? ». Pour elles, sans aucun doute !
Les profits sont faramineux. De l¹autre côté des tuyaux, pour les usagers,
la facture d¹eau? est parfois salée. Pas surprenant, donc, que des villes
d¹irréductibles leur résistent en re-municipalisant leur eau? avec de
conséquentes baisses de factures à la clé...

Mercredi 25 octobre - La bataille de l¹eau (2)

Sur le chemin d¹un retour de l¹eau au service public demeure un obstacle, et
pas des moindres : l¹inertie d¹hommes politiques et de syndicats, dont
beaucoup sont liés à ces multinationales de l¹eau...

Jeudi 26 octobre - La bataille de l¹eau (3)

eau3mini.jpg Au fil de l¹eau, Christophe Mongermont, délégué Force Ouvrière
à Rennes, nous explique comment Véolia achète la paix sociale via les
syndicats. Sans faire de vagues?

Vendredi 27 octobre - Zigeunerplage

tziganemini.jpg Reportage de Pascale Pascariello.
L¹eugéniste allemand Alfred Dillman utilisait le terme de "Zigeunerplage",
le "fléau tsigane", pour justifier le génocide de près de 500 000 Roms.
Aujourd¹hui à Béziers, des enfants roms sont interdits d¹école parce que
leurs parents habitent sur des terrains inondables. Le maire de Béziers,
Raymond Couderc dit privilégier l¹application des règles de l¹urbanisme.
Vraiment ?

Et comme toujours,

La bibliothèque de « Là-bas »

bibliomini.jpg

Les messages des AMG

courriersmini.jpg

Les repaires de « Là-bas si j¹y suis »

repairesmini.jpg

Si vous ne désirez plus recevoir ce mail hebdomadaire, entrez votre adresse
email dans le formulaire de désinscription en cliquant ici

Pour permettre à un de vos proches de recevoir ce mail hebdomadaire, merci
de me communiquer son adresse email à l'adresse suivante : hebdo@la-bas.org

Merci de ne pas répondre à ce courrier mais d'adresser vos courriels à
l'adresse de l'équipe de Là-bas si j'y suis : daniel.mermet@radiofrance.com



 
 
< n e t t i m e - f r >
 
Liste francophone de politique, art et culture liés au Net  
Annonces et filtrage collectif de textes.
 
<>  Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net
<>  Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org
<>   Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr
<>  Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net