gilbert quélennec on Tue, 23 Oct 2007 18:08:12 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Fwd: Quelle Europe après le non ?




Début du message réexpédié :

De : "jennar" <jennar@nida.gov.kh>
Date : 23 octobre 2007 05:37:38 HAEC
Objet : Quelle Europe après le non ?


Bonjour,

Ainsi donc, ils sont passés à l’acte ! Ils ont osé n’apporter à la nécessaire réforme des institutions européennes que ce qui était prévu dans le TCE. Absence d’exigence démocratique, absence d’exigence sociale, absence d’exigence écologique.

Ces chefs d’Etat et de gouvernements que les médias nous présentent comme des « gens responsables » sont en fait les pires des irresponsables : ils construisent une Europe de plus en plus détestable. Une bataille est engagée. Il faut combattre ce minable traité modificatif qui ne modifie en fait rien d’essentiel. Il n’est pas trop tard. Il n’est pas encore ratifié.

Je serai en France en décembre-janvier. Je suis prêt à m’engager comme je l’ai fait en 2004-2005. Déjà, plusieurs conférences sont prévues. Compte tenu des engagements déjà pris, il ne me reste plus du temps disponible qu’à partir du 14 janvier, sauf le 23 où je serai à Cholet et 24 à Nantes. Je crois qu’il est vain d’espérer – sauf décision du Conseil constitutionnel exigeant une révision de la Constitution de la Ve République – aller au-delà de janvier. Mais on peut encore décider début janvier quand on disposera des éléments manquants aujourd’hui.

Que pouvons-nous espérer ? Il n’y aura pas de référendum. Ne nous faisons pas d’illusion. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas le réclamer. Un million de citoyennes et de citoyens réclamant un référendum, cela ne pourrait passer inaperçu. Et cela contribuerait à produire ce qu’il faut, à mes yeux, rechercher : une formidable pression sur le PS. En effet, et je reprends ici un passage d’un récent article de Michel Soudais dans Politis :
« La majorité UMP-Nouveau Centre, même avec l’appoint des élus du MoDem, n’a pas la majorité requise pour ratifier le traité modificatif par la voie parlementaire. Ce traité modifiant l’organisation des pouvoirs de l’Union européenne, il nécessite une révision de l’article 88-1 de la Constitution de la Ve République. Celui-ci prévoit que la France « peut participer à l’Union européenne dans les conditions prévues par le traité établissant une constitution pour l’Europe signé le 29 octobre 2004 ». Cette référence étant caduque, il faut lui en substituer une nouvelle. « Or, pour cela, il faut un vote ratifié par une majorité des 3/5 du Parlement » (l’Assemblée nationale et le Sénat réuni en congrès), notait non sans malice Jean-Luc Mélenchon, au soir du second tour des législatives. Pour avoir cette majorité, il eût fallu que la gauche ait moins de 190 députés. Elle en a obtenu plus de 200.
La gauche est donc en mesure d’empêcher Nicolas Sarkozy de réaliser son coup de force. Du moins sur le papier. Car, en dépit des engagements du projet socialiste et du Pacte présidentiel, dont tous se réclamaient, contre aussi la synthèse du congrès du Mans, approuvée de tous, plusieurs élus socialistes ont déjà fait part de leur intention d’approuver le traité modificatif, avant même d’en connaître la teneur exacte. »
Selon moi, c’est la stratégie qu’il faut adopter : mettre la gauche dite de gouvernement devant ses responsabilités. Exercer sur le PS la pression maximale en suscitant un puissant mouvement d’opinion contre ce traité modificatif. C’est une bataille que nous pouvons gagner. A condition de reproduire la mobilisation de 2005.
J’ai écrit « Quelle Europe après le non ? » comme un outil militant. Ce n’est pas un traité de science politique. C’est une réflexion et une analyse pour faire, utilement je crois, campagne pour une autre Europe. Merci de diffuser l’annonce de sa sortie (ci- dessous et en pièce jointe).
Bien cordialement,
Raoul


En librairie à partir de ce mercredi 24 octobre :

Raoul Marc JENNAR

QUELLE EUROPE APRES LE « NON » ?
(Fayard)

La réforme des institutions européennes, gravement affectées par un manque réel de démocratie, n’a pas été réalisée à Amsterdam en 1997, à Nice en 2000 ou par le Traité établissant une Constitution pour l’Europe de 2004. Et s’il y a bien eu un rejet lorsque les peuples de France et des Pays-Bas ont eu la parole en 2005, c’est davantage un rejet des défaillances des gouvernants qu’un rejet de principe de l’Europe.

Ce qui a été sanctionné par-dessus tout, c’est l’incapacité des gouvernements à concrétiser le rêve européen. Ce qui a été refusé, c’est une Europe limitée au commercial, à l’économique et au financier. Ce qui a été condamné, c’est l’absence d’Europe démocratique, d’Europe sociale, d’Europe écologique.

Pour sortir de la crise provoquée par la défaillance des élites européennes, un préalable s’impose : fournir les réponses aux questions qui ne sont jamais posées. Quelle Europe voulons-nous ? Voulons-nous tous une Europe politique ? Quelle organisation de l’Europe voulons-nous ? Voulons-nous une Europe européenne ? Quels rapports entendons-nous établir entre l’Europe et le reste du monde ?

Ces questions ne sont jamais posées. Et pourtant, des réponses à ces questions auraient du précéder la rédaction du « traité modificatif » afin d’enrayer un processus de désintérêt, voire d’hostilité à l’égard du projet européen. Ce livre s’efforce d’apporter des réponses et de proposer des réformes susceptibles de donner du contenu à une ambition européenne très largement partagée par l’immense majorité de ceux qui ont dit « non » en 2005 comme par la plupart de ceux qui ont dit « oui.

Réconcilier ceux qui, tout en adhérant au principe d’une Europe intégrée, ont dit « non » avec ceux » qui ont dit « oui » réclame beaucoup plus que les quelques éléments positifs qui avaient justifié bien des « oui ».

Les propositions du « traité modificatif » ne vont pas au-delà de ces trop rares points positifs. Elles ne remettent pas en question les aspects négatifs des traités existants. Il faut davantage pour redonner confiance et espoir. En troisième partie de ce livre, l’auteur décortique, comme il l’avait fait pour le traité constitutionnel, les éléments du « traité modificatif ».

Pour Raoul Marc Jennar, « il ne s’agit pas de réaliser, dans l’immédiat, une Europe rêvée. Il s’agit de faire disparaître ce qui tue ce rêve. Il y a urgence. »


Docteur en science politique, chercheur et militant altermondialiste, Raoul Marc JENNAR, qui fut en 2005 un des protagonistes de la campagne contre le traité constitutionnel européen, est l’auteur de Europe, la trahison des élites, Prix 2004 des Amis du Monde diplomatique.










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