Louise Desrenards on Tue, 25 Mar 2008 15:42:16 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Sur la question de la pétitionà propos du machisme (ce sera mon dernier post sur le sujet)


D'abord, à l'opposé de Clément, quant à moi au moins je n'ai donné d'ordre ni de conseil à personne au sujet de la signature proprement dite de la pétition. Je n'ai même pas dit si je la signerai ou pas -- contrairement à mon habitude, étant que je le déclare tout de go.

Parce que c'était sur le sujet lui-même que je souhaitais être entendue.

Mais la seule remarque que je ferai à la réponse de Clément, c'est celle-ci, contre toute ambiguité qui pourrait désinformer les intentions de mon information : que sa réponse elle-même met en relief la confusion existant de façon semblable dans le discours de cet expert et l'appel contre lui, je cite Clément :

"Il ne s' "identifie" à un violeur qu'en tant qu'homme, mu *lui aussi* par des processus psychiques dont le spectre s'étend effectivement par delà les considérations morales, éthiques et socialement acceptables, comme en témoignent les rêves "dérangeants" que même les plus sages d'entre nous peuvent parfois vivre.
Il ne "justifie" rien, mais tente de comprendre..."
[d'une part et d'autre part j'imagine que sur la base précédente tu ne parlais pas de mon propre texte mais de la citation intégrale de celui qui a animé ma publication sur nettime, car alors c'est toi qui soudain serais bien confus :] "L'amalgame qui est fait dans ce texte délateur entre la justification morale, la légitimation d'un acte d'un côté, et sa compréhension, de l'autre, est dangeureux, c'est celui qui permet aux obscurantistes de tout poil de réduire au silence les savants."

Car oui -- délateur étant en trop tant pour le texte que tu analyses de façon interférente de tous les discours -- donc impliquant le mien qui pourtant s'en tient à distance -- ce qui est peu honnête dans le procédé d'amalgame de points de vues divers, les réduisant à une seul engagement (citer depuis des points de vue différents pour faire "vouloir dire" c'est aussi un peu le jeu de l'appel que je forwarde mais où je ne suis pas explicitement sauf à le reprendre à sa périphérie). Donner à penser et donner à juger n'est pas le même objectif. Car oui : c'est exactement de cela qu'il s'agit aussi, de cette ambivalence (et non pas ambiguité), chez le psy.

Il reste que si un psy a le droit à l'ambivalence et de penser ce qu'il pense en toute ambiguité en tant qu'artiste du discours ou en tant qu'homme, de là à en faire acte de vérité professionnelle scientifique, alors l'ambivalence entre la légitimation d'un acte et sa compréhension comme acte de justice contribuant à éclairer le tribunal, soit abusif et manipulateur : c'est typiquement l'idéologie réductionniste contre la liberté de penser elle-même, au nom de la défendre, par l'arraissonnement de la vérité universelle d'une croyance quelle qu'elle soit appelée à devenir consensuelle sous la prescription légale, et par conséquent l'exercice évident d'une domination.

On peut tout penser et tout dire mais pas tout engager comme réalisation sociale matérialiste. Je serai toujours du côté de la liberté de penser : TOUT même le pire par rapport aux autres. Mais pas de le passer à l'acte ssocial parmi les autres.

Et personnellement je suis sans ambivalence contre la violence physique et matérielle faite aux femmes quand cela existe, y compris contre tout ce qui ferait acte public consensuel de la légitimer chez ceux qui en font une pratique ordinaire de leurs rapports sociaux ou de leur jouissance -- et même de leurs amours consentis. C'est à dire qu'avec ce psy on est typiquement dans le cas où oui, il ne devrait pas être au barreau payé comme expert avec mes impôts -- de femme citoyenne. Nous parler de son intimité privée d'homme -- imposée comme valeur dans le cadre de sa propre expertise -- pour faire écran à la généralisation d'un crime est obscène.

De là à signer sous la formulation d'une telle pétition... disons plutôt qu'en réclamer à l'Etat -- qui le convie -- que c'est typiquement le genre de situation évoquée dans un de mes précédents mails à propos d'un édito lamentable gonflé de crasseuse démagogie dans un magazine d'art contemporain en ligne, sur les années 70, et pour le dire plus précisément de ce psy puisque nous y voilà, le modèle de gars qui se serait fait casser la figure par un bataillon de choc féministe dans les années héroïques -- rien que pour lui apprendre que la pratique professionnelle de l'ambivalence du tribunal aux dépents de l'intégrité vitale d'autrui -- ici une forme de justification raciste de la jouissance masculine du genre de celles dont les pires militaires de l'histoire moderne et post moderne firent -- et font encore plus que jamais -- leurs desserts choisis -- au nom de la "valeur" de la science comme vérité, se règle de façon autonome.

Mais nous n'en sommes plus là et la preuve, où en est la parole légale devenue uniquement légitime des tendances personnelles et du pouvoir -- ou de la morale intégriste... etc.


clemos  	
à nettime-fr, Louise

	
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13:42 (il y a 59 minutes)
Bonjour

Je suis surpris à chaque fois qu'on tente de faire taire, par tous les moyens disponibles, une personne qui énonce une _vérité_, si "indécente" soit elle.

Dire que "dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs", ça n'est pas faire l'apologie du viol, c'est mettre au jour une part d'animalité violente (le Ca ?), inhumaine au sens strict qui, lorsqu'elle n'est pas réprimée par quelque autre instance de la personnalité (le Surmoi ?) comme elle devrait l'être, génère des comportements effectivement "indécents". En conséquence de quoi, "il nous fait presque rêver", dans la mesure ou le rêve, le fantasme parfois, participe de ce conflit et en est, si j'ai bien compris, la partie consciemment émergeante...

"Si l¹expert dénonce sans ambiguïté les meurtres de ce dernier, il revendique une solidarité de sexe qui lui permet de s¹identifier avec une complaisance indécente au violeur, sans aucun respect pour les proches et les familles des victimes" Voilà un psychiatre qui a commis l'erreur ultime d'appartenir au genre masculin, celui des violeurs, et de le dire... Il ne s' "identifie" à un violeur qu'en tant qu'homme, mu *lui aussi* par des processus psychiques dont le spectre s'étend effectivement par delà les considérations morales, éthiques et socialement acceptables, comme en témoignent les rêves "dérangeants" que même les plus sages d'entre nous peuvent parfois vivre.
Il ne "justifie" rien, mais tente de comprendre...
L'amalgame qui est fait dans ce texte délateur entre la justification morale, la légitimation d'un acte d'un côté, et sa compréhension, de l'autre, est dangeureux, c'est celui qui permet aux obscurantistes de tout poil de réduire au silence les savants. Je passe sur les "victimes", qui sont systématiquement instrumentalisées, et rarement par ceux qui ont raison (ceux là n'ont pas besoin de faire intervenir un pathos aussi nauséabond.)

Ne signez pas de pétition en général,
de pétitions obscurantistes en particulier...

+++++++
Clément

2008/3/25 Louise Desrenards <louise.desrenards@free.fr <mailto:louise.desrenards@free.fr>>:



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