copy.cult on Tue, 25 Mar 2003 10:12:29 +0100 (CET)


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[nettime-fr] RE: ?flashfestival


> Monsieur Malevé,
>
> Ce que vous soulevez est en effet un problème, parfois une simple
> confusion, mais qui est légitime.
>

Chère madame Monnier,


Permettez-moi tout d'abord de vous remercier d'avoir répondu aussi
prestement à mon message. C'est un plaisir pour moi de voir que vous vous
intéressez aux questions qui peuvent se poser à l'égard de votre
programmation. Voilà pourquoi je me permets de prolonger ce dialogue avec
des remarques concernant votre argumentation que je conteste sur plusieurs
points tantôt sur les informations que vous apportez, tantôt sur la
position globale.

> J'attire votre attention sur la présentation du festival et en reprends
> les 1ere lignes :
>
> "Le contenu interactif et animé pour Internet fait son festival ! Le
> Flash Festival en France est le premier festival francophone consacré
> aux contenus Shockwave Flash..."
>
> ->Notre soucis a donc toujours été de communiquer sur le contenu et la
> création avant tout !
> ->Puisque vous parlez "outil", il est très important de différencier le
> format Shockwave Flash (format ouvert, standard et modifiable), du
> logiciel Flash (format propriétaire).
> Le festival a toujours été présenté comme festival du contenu Shockwave
> Flash (technologie ouverte que l'on retrouve chez bon nombre de marques
> concurrentes à Macromedia et outils de création) qui ne pose pas le
> problème que vous décrivez.
>


Permettez-moi de faire ici une distinction importante. Ce que l'on appelle
un format ouvert (open) ne signifie pas nécessairement qu'il soit
libre(free). Quand vous dites que le format shockwave-flash(swf) est
"ouvert, standard et modifiable", vous faites une approximation.

La réalité est que Macromedia a publié les spécifications de son langage.
Et il offre la possibilité à toute partie intéressée de produire du
contenu en ce format à une série de CONDITIONS dont vous pouvez prendre
connaissance ici:
http://www.macromedia.com/software/flash/open/licensing/fileformat/license2.html

A la lecture de cette licence, vous reconnaîtrez comme moi que cela
signifie que Macromedia reste propriétaire.

Pour vous en convaincre, portez votre attention sur ceci:

"5.   Updates
You understand and agree that Macromedia may amend, modify, change, and
cease distribution or production of the Specification at any time. You
understand that this License does not entitle you to receive any upgrades,
updates, or future versions of the Specification under this License. "

commentaire: Macromedia se réserve le droit de cesser unilatéralement la
publication de ses spécifications. Si cette publication cesse, plus
personne ne pourra utiliser le format. Et donc si celui-ci devient DE
FACTO le format d'échange de données d'animation graphique pour le web,
posséder le format revient à contrôler tout cet échange.

"6. Ownership
Macromedia and its suppliers or licensors shall retain all right, title,
and interest to the Specification and SWF. All rights not expressly
granted herein are reserved by Macromedia."

commentaire: aucun droit ne vous est accordé d'autre que de pouvoir
produire un contenu dans ce format temporairement. Et toute tentative de
transformation du format lui-même est prévenue par ceci:

" You agree that your Product must output SWF files that can be opened
without Errors in the latest version of the Macromedia Flash authoring
software listed at http://www.macromedia.com/software/flash/.";

enfin:

"  You will not make or distribute copies of the Specification, or
electronically transfer the Specification outside your company."

Nous sommes là très loin d'un format libre qui stipule la liberté de
copier, redistribuer, et modifier.





> Je vous invite à regarder les programmes des conférences de l'année
> précédente et vous constaterez que toutes les conférences étaient
> ouvertes aux autres outils (conférence SVG, Toon boom, Swift 3D, lien
> shockwave Flash vers autres technologies, Plasma etc...). Nous sommes
> donc concernés par ce que vous relatez.
>


Certes vous les incluez. Et je ne réagirais probablement pas si votre
thème était tout autre, mais je pense que dans le cas d'un festival Flash
portant sur le web activisme, mentionner des alternatives ne suffit pas.
Il faut prendre parti.


> J'attire aussi votre attention sur le fait qu'il existe bien "une scène
> Flash" et une esthétique Flash reconnue. Nous souhaitons parler de cette
> création.
> Voir le traité de Lev Manovich à ce sujet :
> http://www.manovich.net/DOCS/generation_flash.doc. Article également
> disponible chez Rhizome.org.
> Nous allons dans son sens : "I am interested in "generation Flash" that
> is quite different from Flash software/format."
>
> Le nom "Flash" est suffisamment ancré pour définir cette création pour
> ne pouvoir en changer dans l'appellation Flash Festival. Ne pas
> reconnaître ce mouvement (comme l'étrange enthousiasme de cette nouvelle
> génération de créateurs pour leurs outils -contrairement aux Media
> artistes des decennies passées-)  ne serait-elle pas aussi un manque
> d'ouverture.

Je pense que c'est justement parce qu'il est ancré que vous auriez intérêt
à le changer.
Vous prendriez alors position par rapport à la scène dont vous parlez. Les
événements culturels peuvent avoir un effet transformateur sur ceux
auxquels ils participent, ils peuvent être l'occasion d'envoyer un message
clair.

De plus je ne suis pas convaincu que le constat que vous faites sur
l'identification des créateurs et leurs outils soit amené à durer, ni que
ce constat concerne l'ensemble des créateurs.

Voyez par exemple la réaction qu'a eu à mon courrier, Antoine Schmitt
auquel on peut difficilement reprocher d'être opposé aux formats
shockwave/flash puisqu'il a développé un extra pour
director(http://www.as-ci.net/asFFTXtra/):

A l'instar de Lev Manovitch qui intègre dans son fameux texte
"Generation Flash" (http://www.manovich.net/texts_00.htm) tous les
travaux mettant en oeuvre la programmation comme matériau central
(Java, C++, perl, Director, etc.. incluant Flash), le Flash Festival
gagnerait en crédibilité s'il s'ouvrait, à la fois dans son titre et
dans ses critères de sélection, à tous les environnements de
programmation utilisés de manière artistique. Ainsi peut-être
aurions-nous enfin en France un festival dans lequel le software art
aurait une place de choix.

Je suis persuadé que nous n'avons à ce point ni l'un ni l'autre épuisé nos
arguments.
J'aimerais vous proposer de poursuivre cette discussion en compagnie d'un
panel plus large d'artistes qui constitueront probablement votre public
et/ou participeront a votre événement.

Pourquoi ne pas poursuivre ce dialogue sur nettime-fr puisque l'annonce de
votre événement y est passée et qu'elle a commencé déjà à poser questions?

(nettime-fr@samizdat.net)

bien à vous

n.malevé

>
> Cordialement,
>
> Guylaine Monnier
> Directrice artistique
> Flash Festival en France
> Tél. : 01 48 24 96 45
> Fax.: 01 48 24 96 46
>
> 24 et 25 Mai 2003 | Centre Pompidou, Paris
> Performances+Conférences+Festival
> www.flashfestival.net
>
>
> -----Message d'origine-----
> De : copy.cult@constantvzw.com [mailto:copy.cult@constantvzw.com]
> Envoyé : lundi 24 mars 2003 18:54
> À : contact@flashfestival.net
> Cc : geraldine.gomez@cnac-gp.fr
> Objet : ?flashfestival
>
>
> Chère Géraldine Gomez (ou toute autre personne en charge du
> FLashfestival),
>
>
>
> La programmation des cinémas de demain nous a habitué à des découvertes
> ou à l'invitation d'expérimentateurs ou d'artistes de la cyberculture.
>
> Pourtant, l'annonce du Flashfestival aujourd'hui me laisse pour le moins
> perplexe.
>
> Vous n'êtes pas sans savoir que le monde informatique actuel vit sous la
> domination de différentes firmes monopolistes. Dans l'industrie
> graphique qui se spécialise dans la fabrication d'interfaces pour le
> web, l'enjeu pour les deux principales d'entre elles, Macromedia et
> Adobe, est
> d'incarner la pratique du web design. Il s'agit d'associer le plus
> fortement le nom de sa marque à l'activité dont elle tente de capturer
> tout le marché. Quelle aubaine dès lors de voir un pan entier de cette
> activité être baptisé avec le nom d'un de ses produits. Ne plus parler
> d'animation ou de création interactive pour la conception d'interfaces
> web n'est pas seulement un raccourci. Dans un contexte d'événement
> public, cela devient de la publicité. Et de la publicité comme titre
> d'un
> événement organisé par un service culturel d'état, c'est du favoritisme
> ou de la politique.
> Ce qui est intéressant d'ailleurs, car c'est justement de politique que
> veut nous parler le Flashfestival. Son thème est celui de l' « Activisme
> Web ».
>
>
> Donc en plus d'amalgamer une discipline et un produit(mais n'est-ce là
> pas le travers de tant d'institutions parresseuses comme les écoles ou
> les galeries où l'on parle de faire du « flash » ou de faire du «
> director » comme l'on disait faire une « nature morte » ou un « paysage
> »?),
> l'invitation de cet événement suppose que l'usage d'une technologie
> serait sans conséquence idéologique.
>
> On pourrait donc en toute étanchéité séparer l'outil du contenu produit.
>
>
> Contrairement à ce que les organisateurs de cet événement semblent
> croire, organiser un festival de Flash ne signifie pas la même chose que
> d'organiser un festival de vidéo ou même d'HTML. En effet, le format
> Flash est un format propriétaire. C'est-à-dire un format qui n'est pas
> dans les mains d'une communauté d'utilisateurs/trices mais qui évolue
> selon l'analyse d'un marché. Contrairement à un standard qui est un
> ensemble de règles acceptées et choisises librement par un large nombre
> d'acteurs, un format propriétaire est décidé unilatéralement dans une
> logique
> d'entrepreneur. Son accessibilité à toutes les pateformes, sa
> compatibilité ne sont pas des priorités pour les équipes de
> développement de Macromédia. Le logiciel est réalisé sur la base d'une
> analyse de ce qu'est supposé être un/e auteur/e de nouveau média, une
> sorte de
> dérivation sans équipe d'un réalisateur de film. Bref proposer le
> confort du siège de « director ».
>
>
> Or pour une organisation activiste, l'accessibilité ou le cryptage sont
> des priorités absolues. L'accès aux composantes de son outil le sont
> aussi.
>
>
> Comparons un instant le processus créatif d'une équipe de personnes à
> compétences diverses qui se rassemblent pour penser/imaginer/réaliser la
> base technologique sur laquelle elle va créer, diffuser et celui d'un
> client de Macromedia. La première se réunit, discute, apprend, utilise
> des bibliothèques mises à sa disposition par une communauté pour
> réaliser son outil, le deuxième sort sa carte de crédit ou mendie une
> copie du logiciel dont il ne sait rien .
>
>
> Qui dans ces deux exemples a tiré les conclusions qui s'imposent de ce
> que vous appelez une « année riche en événements »?
>
>
> Faire de l'activisme sur le web n'est pas seulement faire un bandeau qui
> raille Georges Bush. C'est surtout prendre conscience de l'enjeu qui
> pèse sur l'accès à l'information et l'importance cruciale de l'autonomie
> de diffusion, de création et d'association. Et de comprendre que cette
> autonomie ne se réalisera pas au travers de technologies fermées qui se
> cantonnent dans le rôle convenu, narcissique et restreint d'une applet.
>
>
> Je pense, et je ne crois pas être le seul, que ce débat doit être
> présent à l'intérieur de l' événement que vous organisez. Car si vous ne
> réagissez pas, vous allez entériner un amalgame néfaste tant pour la
> pratique artistique que pour la compréhension de l'activité
> contestataire sur le réseau.
>
>
> En outre, je crois qu'il est important de proposer une alternative car
> la critique ne suffit pas:
>
>
> Pourquoi ne pas encourager spécifiquement les propositions qui utilisent
> les bibliothèques libres(Ming, par exemple) qui exportent le swf(faire
> du flash sans macromedia)?
>
> Pourquoi ne pas encourager les animations réalisées en SVG(format
> standard développé pour la production dynamique de graphique et
> d'animation)?
>
> Pourquoi ne pas encourager l'utilisation de javascript pour prendre le
> contrôle de Flash existants et donc de l'image de nombreux sites
> vitrines qu'il sert si souvent à réaliser?
>
>
> Mais aussi pourquoi ne pas ouvrir votre compétition aux logiciels
> développés spécifiquement pour l'activisme tels que les systèmes de
> publication ou des logiciels de clonage de site comme « reamweaver »(oui
> sans le d), des bibliothèques spécialisées et libres comme Perl::lwp,
> etc?
>
>
> Revendiquer des critères de ce type comme ceux qui font partie de la
> sélection de votre concours serait de votre part beaucoup plus
> conséquent avec l'idée de promouvoir des réalisations « web activistes
> ». Et
> donnerait un coup de fouet à un monde de graphistes trop souvent pris
> dans l'image que lui renvoie le miroir déformant tendu par l'industrie
> du logiciel.
>
>
> Bien à vous,
>
>
> n.malevé
>
> pour l'association constant vzw.
>
>
>
> Title: Pour infos/ Flashfestival au centre Pompidou
>
> Pour information :
>
>
> Centre Pompidou : Appel à participation au Flashfestival
>
>
> Et n'hésitez pas à vous inscrire au Flashfestival
>
> http://www.flashfestival.net, qui aura lieu au centre Pompidou, le 24
>
> et 25 mai. La thématique du Prix Spécial centre Pompidou/cinémas de
>
> demain cette année : « Web Activisme». En cette année « riche » en
>
> évènements, les actions artistiques se sont multipliées sur et
>
> avec Internet, pour dénoncer, résister, et rassembler les internautes.
>
>
> centre Pompidou
>
> geraldine gomez
>
> cinemas de demain
>
> http://www.centrepompidou.fr/evenements


---------------------------------------------------------------
> Monsieur Malevé,
>
> Ce que vous soulevez est en effet un problème, parfois une simple
> confusion, mais qui est légitime.
>

Chère madame Monnier,


Permettez-moi tout d'abord de vous remercier d'avoir répondu aussi
prestement à mon message. C'est un plaisir pour moi de voir que vous vous
intéressez aux questions qui peuvent se poser à l'égard de votre
programmation. Voilà pourquoi je me permets de prolonger ce dialogue avec
des remarques concernant votre argumentation que je conteste sur plusieurs
points tantôt sur les informations que vous apportez, tantôt sur la
position globale.

> J'attire votre attention sur la présentation du festival et en reprends
> les 1ere lignes :
>
> "Le contenu interactif et animé pour Internet fait son festival ! Le
> Flash Festival en France est le premier festival francophone consacré
> aux contenus Shockwave Flash..."
>
> ->Notre soucis a donc toujours été de communiquer sur le contenu et la
> création avant tout !
> ->Puisque vous parlez "outil", il est très important de différencier le
> format Shockwave Flash (format ouvert, standard et modifiable), du
> logiciel Flash (format propriétaire).
> Le festival a toujours été présenté comme festival du contenu Shockwave
> Flash (technologie ouverte que l'on retrouve chez bon nombre de marques
> concurrentes à Macromedia et outils de création) qui ne pose pas le
> problème que vous décrivez.
>


Permettez-moi de faire ici une distinction importante. Ce que l'on appelle
un format ouvert (open) ne signifie pas nécessairement qu'il soit
libre(free). Quand vous dites que le format shockwave-flash(swf) est
"ouvert, standard et modifiable", vous faites une approximation.
La réalité est que Macromedia a publié les spécifications de son langage.
Et il offre la possibilité à toute partie intéressée de produire du
contenu en ce format à une série de CONDITIONS dont vous pouvez prendre
connaissance ici:
http://www.macromedia.com/software/flash/open/licensing/fileformat/license2.html

A la lecture de cette licence, vous reconnaîtrez comme moi que cela
signifie que Macromedia reste propriétaire.

Pour vous en convaincre, portez votre attention sur ceci:

"5.   Updates
You understand and agree that Macromedia may amend, modify, change, and
cease distribution or production of the Specification at any time. You
understand that this License does not entitle you to receive any upgrades,
updates, or future versions of the Specification under this License. "

commentaire: Macromedia se réserve le droit de cesser unilatéralement la
publication de ses spécifications. Si cette publication cesse, plus
personne ne pourra utiliser le format. Et donc si celui-ci devient DE
FACTO le format d'échange de données d'animation graphique pour le web,
posséder le format revient à contrôler tout cet échange.

"6. Ownership
Macromedia and its suppliers or licensors shall retain all right, title,
and interest to the Specification and SWF. All rights not expressly
granted herein are reserved by Macromedia."

commentaire: aucun droit ne vous est accordé d'autre que de pouvoir
produire un contenu dans ce format temporairement. Et toute tentative de
transformation du format lui-même est prévenue par ceci:

" You agree that your Product must output SWF files that can be opened
without Errors in the latest version of the Macromedia Flash authoring
software listed at http://www.macromedia.com/software/flash/.";

enfin:

"  You will not make or distribute copies of the Specification, or
electronically transfer the Specification outside your company."

Nous sommes là très loin d'un format libre qui stipule la liberté de
copier, redistribuer, et modifier.





> Je vous invite à regarder les programmes des conférences de l'année
> précédente et vous constaterez que toutes les conférences étaient
> ouvertes aux autres outils (conférence SVG, Toon boom, Swift 3D, lien
> shockwave Flash vers autres technologies, Plasma etc...). Nous sommes
> donc concernés par ce que vous relatez.
>


Certes vous les incluez. Et je ne réagirais probablement pas si votre
thème était tout autre, mais je pense que dans le cas d'un festival Flash
portant sur le web activisme, mentionner des alternatives ne suffit pas.
Il faut prendre parti.


> J'attire aussi votre attention sur le fait qu'il existe bien "une scène
> Flash" et une esthétique Flash reconnue. Nous souhaitons parler de cette
> création.
> Voir le traité de Lev Manovich à ce sujet :
> http://www.manovich.net/DOCS/generation_flash.doc. Article également
> disponible chez Rhizome.org.
> Nous allons dans son sens : "I am interested in "generation Flash" that
> is quite different from Flash software/format."
>
> Le nom "Flash" est suffisamment ancré pour définir cette création pour
> ne pouvoir en changer dans l'appellation Flash Festival. Ne pas
> reconnaître ce mouvement (comme l'étrange enthousiasme de cette nouvelle
> génération de créateurs pour leurs outils -contrairement aux Media
> artistes des decennies passées-)  ne serait-elle pas aussi un manque
> d'ouverture.

Je pense que c'est justement parce qu'il est ancré que vous auriez intérêt
à le changer.
Vous prendriez alors position par rapport à la scène dont vous parlez. Les
événements culturels peuvent avoir un effet transformateur sur ceux
auxquels ils participent, ils peuvent être l'occasion d'envoyer un message
clair.




>
> Cordialement,
>
> Guylaine Monnier
> Directrice artistique
> Flash Festival en France
> Tél. : 01 48 24 96 45
> Fax.: 01 48 24 96 46
>
> 24 et 25 Mai 2003 | Centre Pompidou, Paris
> Performances+Conférences+Festival
> www.flashfestival.net
>
>
> -----Message d'origine-----
> De : copy.cult@constantvzw.com [mailto:copy.cult@constantvzw.com]
> Envoyé : lundi 24 mars 2003 18:54
> À : contact@flashfestival.net
> Cc : geraldine.gomez@cnac-gp.fr
> Objet : ?flashfestival
>
>
> Chère Géraldine Gomez (ou toute autre personne en charge du
> FLashfestival),
>
>
>
> La programmation des cinémas de demain nous a habitué à des découvertes
> ou à l'invitation d'expérimentateurs ou d'artistes de la cyberculture.
>
> Pourtant, l'annonce du Flashfestival aujourd'hui me laisse pour le moins
> perplexe.
>
> Vous n'êtes pas sans savoir que le monde informatique actuel vit sous la
> domination de différentes firmes monopolistes. Dans l'industrie
> graphique qui se spécialise dans la fabrication d'interfaces pour le
> web, l'enjeu pour les deux principales d'entre elles, Macromedia et
> Adobe, est
> d'incarner la pratique du web design. Il s'agit d'associer le plus
> fortement le nom de sa marque à l'activité dont elle tente de capturer
> tout le marché. Quelle aubaine dès lors de voir un pan entier de cette
> activité être baptisé avec le nom d'un de ses produits. Ne plus parler
> d'animation ou de création interactive pour la conception d'interfaces
> web n'est pas seulement un raccourci. Dans un contexte d'événement
> public, cela devient de la publicité. Et de la publicité comme titre
> d'un
> événement organisé par un service culturel d'état, c'est du favoritisme
> ou de la politique.
> Ce qui est intéressant d'ailleurs, car c'est justement de politique que
> veut nous parler le Flashfestival. Son thème est celui de l' « Activisme
> Web ».
>
>
> Donc en plus d'amalgamer une discipline et un produit(mais n'est-ce là
> pas le travers de tant d'institutions parresseuses comme les écoles ou
> les galeries où l'on parle de faire du « flash » ou de faire du «
> director » comme l'on disait faire une « nature morte » ou un « paysage
> »?),
> l'invitation de cet événement suppose que l'usage d'une technologie
> serait sans conséquence idéologique.
>
> On pourrait donc en toute étanchéité séparer l'outil du contenu produit.
>
>
> Contrairement à ce que les organisateurs de cet événement semblent
> croire, organiser un festival de Flash ne signifie pas la même chose que
> d'organiser un festival de vidéo ou même d'HTML. En effet, le format
> Flash est un format propriétaire. C'est-à-dire un format qui n'est pas
> dans les mains d'une communauté d'utilisateurs/trices mais qui évolue
> selon l'analyse d'un marché. Contrairement à un standard qui est un
> ensemble de règles acceptées et choisises librement par un large nombre
> d'acteurs, un format propriétaire est décidé unilatéralement dans une
> logique
> d'entrepreneur. Son accessibilité à toutes les pateformes, sa
> compatibilité ne sont pas des priorités pour les équipes de
> développement de Macromédia. Le logiciel est réalisé sur la base d'une
> analyse de ce qu'est supposé être un/e auteur/e de nouveau média, une
> sorte de
> dérivation sans équipe d'un réalisateur de film. Bref proposer le
> confort du siège de « director ».
>
>
> Or pour une organisation activiste, l'accessibilité ou le cryptage sont
> des priorités absolues. L'accès aux composantes de son outil le sont
> aussi.
>
>
> Comparons un instant le processus créatif d'une équipe de personnes à
> compétences diverses qui se rassemblent pour penser/imaginer/réaliser la
> base technologique sur laquelle elle va créer, diffuser et celui d'un
> client de Macromedia. La première se réunit, discute, apprend, utilise
> des bibliothèques mises à sa disposition par une communauté pour
> réaliser son outil, le deuxième sort sa carte de crédit ou mendie une
> copie du logiciel dont il ne sait rien .
>
>
> Qui dans ces deux exemples a tiré les conclusions qui s'imposent de ce
> que vous appelez une « année riche en événements »?
>
>
> Faire de l'activisme sur le web n'est pas seulement faire un bandeau qui
> raille Georges Bush. C'est surtout prendre conscience de l'enjeu qui
> pèse sur l'accès à l'information et l'importance cruciale de l'autonomie
> de diffusion, de création et d'association. Et de comprendre que cette
> autonomie ne se réalisera pas au travers de technologies fermées qui se
> cantonnent dans le rôle convenu, narcissique et restreint d'une applet.
>
>
> Je pense, et je ne crois pas être le seul, que ce débat doit être
> présent à l'intérieur de l' événement que vous organisez. Car si vous ne
> réagissez pas, vous allez entériner un amalgame néfaste tant pour la
> pratique artistique que pour la compréhension de l'activité
> contestataire sur le réseau.
>
>
> En outre, je crois qu'il est important de proposer une alternative car
> la critique ne suffit pas:
>
>
> Pourquoi ne pas encourager spécifiquement les propositions qui utilisent
> les bibliothèques libres(Ming, par exemple) qui exportent le swf(faire
> du flash sans macromedia)?
>
> Pourquoi ne pas encourager les animations réalisées en SVG(format
> standard développé pour la production dynamique de graphique et
> d'animation)?
>
> Pourquoi ne pas encourager l'utilisation de javascript pour prendre le
> contrôle de Flash existants et donc de l'image de nombreux sites
> vitrines qu'il sert si souvent à réaliser?
>
>
> Mais aussi pourquoi ne pas ouvrir votre compétition aux logiciels
> développés spécifiquement pour l'activisme tels que les systèmes de
> publication ou des logiciels de clonage de site comme « reamweaver »(oui
> sans le d), des bibliothèques spécialisées et libres comme Perl::lwp,
> etc?
>
>
> Revendiquer des critères de ce type comme ceux qui font partie de la
> sélection de votre concours serait de votre part beaucoup plus
> conséquent avec l'idée de promouvoir des réalisations « web activistes
> ». Et
> donnerait un coup de fouet à un monde de graphistes trop souvent pris
> dans l'image que lui renvoie le miroir déformant tendu par l'industrie
> du logiciel.
>
>
> Bien à vous,
>
>
> n.malevé
>
> pour l'association constant vzw.
>
>
>
> Title: Pour infos/ Flashfestival au centre Pompidou
>
> Pour information :
>
>
> Centre Pompidou : Appel à participation au Flashfestival
>
>
> Et n'hésitez pas à vous inscrire au Flashfestival
>
> http://www.flashfestival.net, qui aura lieu au centre Pompidou, le 24
>
> et 25 mai. La thématique du Prix Spécial centre Pompidou/cinémas de
>
> demain cette année : « Web Activisme». En cette année « riche » en
>
> évènements, les actions artistiques se sont multipliées sur et
>
> avec Internet, pour dénoncer, résister, et rassembler les internautes.
>
>
> centre Pompidou
>
> geraldine gomez
>
> cinemas de demain
>
> http://www.centrepompidou.fr/evenements
er.




 
 
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