Fred Forest on Wed, 12 Nov 2003 08:40:42 +0100 (CET)


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RE : [nettime-fr] humeur d'un jour, humeur de toujours en attendant le déluge !


Title: RE : [nettime-fr] humeur d'un jour, humeur de toujours
A PROPOS DE LA GREVE GENERALE DE L'ART !


Salut Olivier,

Un bogue de la communication dans les réseaux informatiques (dont je suis peut-être le seul responsable ?) a privé la liste de nettime-fr de la lecture de la correspondance, ci-dessous. Correspondance que je t'ai adressée le 10 novembre à 12h13 en attendant le déluge, comme toi, mais pas les bras croisés.... Le mal sera donc réparé.Par contre Ne ne t'etonne donc pas si cette correspondance n'est plus d'actualité pour toi

1- Je comprends bien que tu sois désabusé. On le serait à moins ! Je pense pour ma part que plutôt que de tomber malade à cause de ces choses-là, il faut soigner le mal en supprimant ses causes. C'est pourquoi, entre autres, j'ai monté et animé ce forum sur la transparence des institutions culturelles publiques en France dans le cadre des " Rencontres Nationales des artistes plasticiens de la Villette " aux quelles tu fais allusion, avec, à la table, Alain Quemin et trois directeurs de FRAAC...Ces trois derniers s'étant copieusement fait siffler à plusieurs reprises par une salle comble et en verve.

 Que tu me comprennes bien, Olivier, il ne s'agit nullement d'un combat désespéré ou naïf de ma part, mais d'un combat legitime, systématique, rationnel, organisé et créatif. Il faut tout simplement que les artistes cessent enfin d'avoir le complexe de l'assistanat et de la dépendance. J'ai déjà obtenu quelques modestes résultats dans cette démarche. Malheureusement, je suis encore trop isolé dans cette action de dénonciation. Les artistes, prudents à l'extrême, font preuve hélas ! en general, en tout cas trop souvent, d'une immaturité et d'une lâcheté rares, qui justifient tout à fait la situation dont ils pâtissent souvent...Pour tenter de forcer les choses par une inscription sociale en dehors des allégeances politiques habituelles (et combien décevantes au résultat !), j'ai été à l'origine l'electron qui a impulsé la création de la FRAAP ! (Ce que personne ne sait obligatoirement, et ce que personne ne dit jamais en tout cas) D'autres talents, d'autres énergies, d'autres contributions, et non des moindres par leurs mérites respectifs, ont entérinés son existence.Je ne suis, ni un homme d'appareil, ni un défenseur du corporatisme, aussi éclairé soit-il, c'est pourquoi je laisse le soin désormais, à d'autres, de gerer cet outil précieux, beaucoup mieux que je ne le ferai moi-même.Encore membre du conseil d'administration de la FRAAP (élu avec le plus petit nombre de voix !) je me contenterai donc d'en être un modeste impulseur d'idées,jusqu'au moment où j'en serai congédié, sans doute, un jour, car tu t'imagines bien que mon discours critique à l'égard des artistes, eux-mêmes, et mes positions avérées de franc-tireur, ne me mettent pas en position de confort idéal.  On verra bien ! Peu importe, je n'en ai rien à préserver autre que mon indépendance et ma liberté de parole devant qui que ce soit. Ras le bol la langue de bois.Que les artistes se reveillent un peu, et agissent ! au lien de penser éternellement que leur seul et unique salut se trouve dans les couloirs de la DAP.

En ce qui concerne ce combat, pour la transparence des acquisitions, comme fer de lance prioritaire (nous sommes en démocratie, non ! parait-il ?) il restera, encore celui contre l'opacité, dans la nomination des responsables, la désignation des membres des commissions, l'attribution des bourses, des commandes publiques, la représentativité des artistes, mis ici, ou là commme des pots sur une étagère. J'en passe et des meilleurs.  La transparence est en bonne voie malgré tout. Elle fait son petit bohnomme de chemin, avec l'espoir d'aboutir un jour concrétement, par l'action que je poursuis avec obstination, c'est vrai, auquel j'aimerai que d'autres me proposent de se joindre.

Les chances avancent. Mes interventions au Sénat, lors du colloque des 16 et 17 octobre 2003 pour le XXVème anniversaire de la loi du 17 juillet 1978 sur l'accès aux documents administratifs, comme les conversations que j'ai eues avec la Présidente de la CADA en témoignent, autant que les approches que j'ai pu avoir à ce sujet avec certains députés de partis politiques, il faut le constater, moins frileux et moins bavards que d'autres. Un peu de patience, et on consatera bientôt les premiers résultats. J'en prends le pari, et je garantis que, d'ici trois ans, au plus, Beaubourg publiera le prix de ses acquisitions, auprès de galeries françaises, comme celles, par exemple, d'Yvon Lambert, Daniel Templon, Durand-Dessert et d'autres galeries encore.. ou bien de galeries américaines, plus nombreuses certainement (?), pour soutenir sans doute l'économie de ce grand pays de la liberte par le biais original de l'art minimal !

(http://www.fredforest.org/proces)

2- Pour ce qu'il est du ridicule auquel on s'exposerait en lançant une grève générale de l'art : non, pas du tout, tu te trompes mon cher Olivier ! On  ne risque aucun ridicule ! (Même quand on est victime  comme tu sembles le signaler, toi-même, d'une hérédité en rapport avec ses origines belges  :-) Ce sont les sbires du minstères de la culture que tu stigmatises, si bien, qui seront finalement l'objet du ridicule que tu crains !

Comprends-moi bien, Olivier, à défaut de plasticiens qui se mobilisent par milliers dans la rue, il faut prendre cette proposition de grève générale des artistres plasticiens  au second degré, et monter  une opération mediatique qui, par le biais d'une fiction créative, accredite cette simulation de grève. Une simulation qui aura pour objet, par les armes corrosives de l'humour, de la parodie et de la distanciation ludique et critique, relayés par l'information, de mettre le (les) probléme sur la place publique.

Si tu avais une meilleure connaissance d'une pratique artistique qui se nomme l'art sociologique, tu concevrais immédiatement les résultats concrets qu'on peut attendre de cette grève générale de l'art, mais c'est vrai, hélas ! que dans les ecoles d'art de la République, des professeurs consciencieux s'attachent beaucoup plus à enseigner l'art contemporain du marché, que celui qui dérange.C'est normal. C'est humain.C'est bien de chez nous. C'est bien dans l'esprit du temps. Cela changera un jour, si nous faisons (nous les artistes) en sorte que ça change un jour ! Sinon le monde continuera à tourner carré.

3-  Enfin, Olivier, pour le CIPAC, du 27-28 novembre, comme dans toute réunion publique, la prise de parole est toujours quelque chose de difficile, surtout face au rempart institutionnel. Ils ont tous là tous-là, en rangs serrés, au coude à coude (avec, bien sûr, le voyage et l'hôtel payés, neuf fois sur dix, sur les deniers publics) en leur qualité de professionnels et d'experts de la langue de bois ! (Question inconvenante, au passage : c'est donc combien le budget alloué au CIPAC, cette année, pour monter son cirque ?)

Donc, n'y prends pas la parole Olivier au CIPAC, puisque tu t'y rends si courageusement. Reste muet comme une carpe. Cloué dans ton fauteuil. Inutile de te rendre malade, comme tu le prévois, car tu le seras de toute façon, malade, quoi qu'il en soit, comme tu l'expliques si bien.

ALORS, FINALEMENT, POUR EN REVENIR A L'ESSENTIEL QUI VEUT BIEN LANCER - AVEC, OU SANS MOI !- LA GREVE GENERALE DE L'ART ? Faites vos propositions, la liste est grande ouverte



Fred Forest




Merci de me répondre aussi rapidement par une proposition objective, c'est d'accord pour le lien sur ton site. Quand à une grève générale personnellement je n'ai pas peur du ridicule je suis belge d'origine, quand à d'autres j'en suis moins sûr.
Je me suis inscrit au CIPAC mais je ne suis pas sûr d'ouvrir ma gueule, j'ai pas envie de retomber malade.
Qu'est-ce qui est plus dure de la fermer ou de l'ouvrir ?
Franchement je ne sais plus.
à bientôt
Olivier

le 9/11/03 18:53, Fred Forest à forest@unice.fr a écrit :
ENFIN, LA GREVE GENERALE EST DECLAREE !

Salut Olivier,

La grève générale commence donc aujourd'hui ! Je trouve ton message relevé sur nettime ce jour particulièrement pertinent. Et ton initiative exemplaire . Merci de nous indiquer ainsi la voie à suivre.Nous autorises-tu à le publier sur notre site du GIGA ?

http://impertinent.info/giga

Par ailleurs, cette idée de la grève des artistes est une idée dont je rêve  depuis toujours. Ne peut-on pas mettre ensemble sur pied un comité d'organisation au départ, par exemple, de cinq artistes plasticiens (de generations et de bords differents) pour le lancement d'une grève générale de la production des artistes plasticiens (?) Mesure hautement symbolique et perturbante pour les tenants du système. Ensuite, bien sûr, cela fera boule de neige. Je demanderai à Marc Voinchet de France Culture (Tout arrive, même une grève générale des artistes plasticiens....) de nous inviter à son micro (je le connais bien), pour asssurer l'information sur notre projet inédit en matière d'initiative sociale et culturelle. Je pense en effet que ce type d'information relève de la vocation même de cette émission.Et ce n'est certainement pas Laure Adler qui pourra nous démentir (?) Pour la suite, et décliner le thème en long et en large, aucun problème pour des artistes, fussent-ils plasticiens, s'ils ont un peu d'imagination, et quelque chose dans le ventre, pour ne pas dire ailleurs... Il ne nous restera plus qu'à faire une annonce officielle de la greve generale lors de l'ouverture officielle du CIPAC et ce sera gagné. Qu'en penses-tu ?

Salut à toi

Fred

www.webnetmuseum.org
www.fredforest.or

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Résumé de 4 jours de Fédération des Réseaux d'Associations d'Artistes Plasticiens à La Villette

Donner la parole, peut-on véritablement la donner lorsqu'il faudrait la prendre ?
Comment avoir une parole lorsque celle-ci est niée par les tenants de la culture.
Il est étonnant de voir le micro entre les mains de critiques d'art tous masculins pour qui tout va bien, du côté de la presse comme du côté de l'institution, dépourvus de sens critique ils se défendent surtout de faire la promotion des artistes.
(ben voyons on se demandait justement à quoi ils servent, à rien !)
Certes nous sommes donc d'accord ils n'ont leur place nul part et sont là eux aussi pour parler à la place des artistes et se prendre pour les véritables auteurs.

Le mensonge en guise de parole, le flot fait taire les paroles des artistes à tout jamais dans un silence prophétique.

Il est étonnant de voir des paroles sincères et simples généralement uniques face à une assemblée de pratiquants du micro et des mots. La fracture est telle que l'on entend les bavards dont les mots ont perdus leurs sens mais qui pratiquent l'endormissement et la manipulation des informations.
Ce n'est que face à 400 artistes qui posent des questions simples que l'on voit les manipulateurs pris à leur propre piège et autistes aux questions posées qu'ils n'entendent tout simplement pas, car c'est leur place qui est illégitime.

Ils n'entendent même pas les questions posées car elles sont déjà déformées quand ils croient y répondre.
C'est ahurissant de vérité pour qui accepte de voir.
Je demande la disparition pure et simple de ces personnages de la culture qui s'arrogent le droit de parler aux noms des plasticiens.

A peine une parole d'artiste est formulée qu'elle glisse sur leur cerveaux rongés par le pouvoir et la manipulation.
De quelle droit créent-ils une collection avec l'argent de l'état sans tenir compte de la vie de tous les artistes. Il sont là non élus à décider de ce qui doit être comme une multinationale de l'agroalimentaire déciderait des paysans.

Je ne vois pas d'autres solutions que la suppression pure et simple de tous ces a-fonctionnaires ou néo-parasites de la culture que tant qu'ils ne sont pas mis au RMI ne sauront pas ce que c'est qu'un artiste mis hors du contexte de l'art contemporain tel qu'ils aiment à nous définir.

A leur politique culturel puissions-nous leur rendre la pareille.
Les mettre hors d'état de nuire c'est les rendre aussi impuissant qu'ils nous ont rendu et c'est rendre la liberté aux artistes.
Un certain directeur de FRAC nous persuade qu'il faut absolument augmenter le budget de la culture car sans lui et ce système les artistes seront sous le joug du libéralisme. Ah
Encore un qui a peur de perdre son pouvoir et sa place et nous devrions cautionner ça.
pour ceux qui aiment la politique de la table rase en matière culturelle, ils risquent d'en avoir pour leur argent, car la vengeance sociale par principe est sans appel.

En attendant une solution qui ne viendra pas je suis en grève de l'art

Olivier de SCHRYNMAKERS
http://art-contre-culture.com



http://perso.wanadoo.fr/ode.s/arimbaud.html

http://perso.wanadoo.fr/ode.s/direct3.html

http://perso.wanadoo.fr/ode.s/page166pierresviolettes.html


écrit en 1992 au retour de New-York

http://perso.wanadoo.fr/ode.s/txtpoemepolitique.html
Résumé de 4 jours de Fédération des Réseaux d'Associations d'Artistes Plasticiens

Donner la parole, peut-on véritablement la donner lorsqu'il faudrait la prendre ?
Comment avoir une parole lorsque celle-ci est niée par les tenants de la culture.

Il est étonnant de voir le micro entre les mains de critiques d'art tous masculin pour qui tout va bien, du côté de la presse comme du côté de l'institution, dépourvus de sens critique ils se défendent surtout de faire la promotion des artistes.
(ben voyons on se demandait justement à quoi ils servent, à rien !)
Certes nous sommes donc d'accord ils n'ont leur place nul part et sont là eux aussi pour parler à la place des artistes et se prendre pour les véritables auteurs.

Le mensonge en guise de parole, le flot fait taire les paroles des artistes à tout jamais dans un silence prophétique.

Il est étonnant de voir des paroles sincères et simples généralement uniques face à une assemblée de pratiquants du micro et des mots. La fracture est telle que l'on entend les bavards dont les mots ont perdus leurs sens mais qui pratiquent l'endormissement et la manipulation des informations.
Ce n'est que face à 400 artistes qui posent des questions simples que l'on voit les manipulateurs pris à leur propre piège et autistes aux questions posées qu'ils n'entendent tout simplement pas, car c'est leur place qui est illégitime.

Ils n'entendent même pas les questions posées car elles sont déjà déformées quand ils croient y répondre.
C'est ahurissant de vérité pour qui accepte de voir.
Je demande la disparition pure et simple de ces personnages de la culture qui s'arrogent le droit de parler aux noms des plasticiens.

A peine une parole d'artiste est formulée qu'elle glisse sur leur cerveaux rongés par le pouvoir et la manipulation.
De quelle droit créent-ils une collection avec l'argent de l'état sans tenir compte de la vie de tous les artistes. Il sont là non élus à décider de ce qui doit être comme une multinationale de l'agroalimentaire déciderait des paysans.

Je ne vois pas d'autres solutions que la suppression pure et simple de tous ces a-fonctionnaires ou néo-parasites de la culture que tant qu'ils ne sont pas mis au RMI ne sauront pas ce que c'est qu'un artiste mis hors du contexte de l'art contemporain tel qu'ils aiment à nous définir.

A leur politique culturel puissions-nous leur rendre la pareille.
Les mettre hors d'état de nuire c'est les rendre aussi impuissant qu'ils nous ont rendu et c'est rendre la liberté aux artistes.
Un certain directeur de FRAC nous persuade qu'il faut absolument augmenter le budget de la culture car sans lui et ce système les artistes seront sous le joug du libéralisme. Ah
Encore un qui a peur de perdre son pouvoir et sa place et nous devrions cautionner ça.

pour ceux qui aiment la politique de la table rase en matière culturelle, ils risquent d'en avoir pour leur argent, car la vengeance sociale par principe est sans appel.

En attendant une solution qui ne viendra pas je suis en grève de l'art


http://art-contre-culture.com



http://perso.wanadoo.fr/ode.s/arimbaud.html

http://perso.wanadoo.fr/ode.s/direct3.html

http://perso.wanadoo.fr/ode.s/page166pierresviolettes.html


écrit en 1992 au retour de New-York

http://perso.wanadoo.fr/ode.s/txtpoemepolitique.html