Louise Desrenards on Thu, 18 Nov 2004 17:09:43 +0100 (CET) |
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Source [cesarelibre-infos] 17 novembre SOMMAIRE
- TONI NEGRI, ARTE, 19 NOVEMBRE, 22h15
- L'HUMANITE, 17 NOVEMBRE :
Autopsie d’un mensonge
d’État - COMITE LYONNAIS, REALISATION D'UNE PLAQUETTE
D'INFORMATION, APPEL A SOUTIEN :TONI NEGRI, ARTE, 19 NOVEMBRE, 22h15 ----- Original Message -----
From: "Marie-Christiane Arnaud"
To: "Comité Cesare Isère" ; "ViaLibre5"
Sent: Wednesday, November 17, 2004 9:40 AM Emission sur
ARTE, vendredi 19/11 à 22 h 15:
Tribune libre par Jean-Jacques de Felice Quel désaveu plus humiliant la Cour de Strasbourg pouvait-elle
infliger à ceux, et ils sont nombreux, qui depuis des mois lui ont prêté sans
retenue les pires aberrations juridiques, que la décision Sejdovic du 10
novembre 2004 ? Car on ne peut impunément faire dire à la Cour européenne
des droits de l’homme ce qu’elle n’a jamais dit. Dès l’arrestation de Cesare
Battisti, un certain nombre d’hommes politiques relayés par des juristes,
italiens et français, se sont employés sans relâche, par médias interposés, à
laisser croire non seulement que la justice des années de plomb avait été
irréprochable, mais encore que la Cour européenne des droits de l’homme avait
« validé » (sic) l’actuelle procédure italienne de
« contumacia ». Il s’agissait en réalité de préparer le terrain pour obtenir coûte
que coûte une extradition que rien pourtant ne devait autoriser. Rien : ni l’asile officiel accordé depuis vingt ans par notre
pays aux réfugiés italiens, ni les refus judiciaires intervenus en 1991 dans le
même dossier, ni enfin la jurisprudence constante des cours françaises qui,
depuis une quinzaine d’années, refusent les extraditions en considérant à juste
titre contraire à l’ordre public français et européen la procédure italienne de
contumace. Mais il n’était pas si facile de balayer d’un coup de bluff
politico-juridique tant d’arguments déterminants. Pour arriver à cette fin, indigne d’un État de droit et de son
éthique affichée, il aura donc fallu frapper fort, et dans un même élan
diaboliser l’homme et légitimer les procédures. La campagne orchestrée en ce sens a partiellement porté ses fruits
puisque le 30 juin dernier la cour de Paris, sans nul doute emportée par ce vent
mauvais, désavouait soudain quinze ans de jurisprudence et vingt ans d’asile en
autorisant l’extradition de Cesare Battisti, aux termes d’une argumentation
stupéfiante selon laquelle, en raison de sa « conduite », un accusé se
voyait « exclu du bénéfice des droits définis à l’article 6-1 (garanties du
procès équitable - NDLR) de la CEDH... » L’affaire Sejdovic, d’ailleurs déjà évoquée, mais en vain, lors
des débats devant la chambre de l’instruction, vient donc jeter le discrédit sur
l’arrêt du 30 juin, et désavouer ceux qui ont cru pouvoir s’appuyer sur une
prétendue jurisprudence européenne pour mieux abuser l’opinion. Relisons quelques propos ayant contribué jour après jour à
distiller le venin de la désinformation : 15 février 2004. Au Grand Jury RTL/le Monde, M. Dominique
Perben : « La justice italienne a modifié ses règles de procédure...
Il n’y a plus de possibilité de jugement par contumace sans la présence ou sans
la représentation. Donc nous sommes maintenant dans un système de procédure tout
à fait classique... » 6 mars 2004. Dans le Figaro, MM. Pierre Lellouche, Claude
Goasguen et Philippe Gougeon : « Depuis 1989, l’intégralité de la
procédure par contumace italienne a été validée par la Cour européenne des
droits de l’homme... » 15 mars 2004. Dans l’Express, M. Armando Spataro
(ex-procureur à Milan) : « Le jugement par contumace est irréprochable
lorsqu’il obéit à certaines règles, comme c’est le cas chez nous et comme l’a
reconnu récemment la Cour de justice de Strasbourg... » 22 mars 2004. Dans le Figaro, M. Claude Choquet, président de
l’Association française des magistrats instructeurs, et dont on peut se demander
au passage de quel droit il intervenait publiquement dans une affaire en cours
qui ne le concernait en rien : « La procédure italienne par contumace,
qui respecte pleinement les droits de la défense, a été validée par les juges de
Strasbourg en 1993... » II fut relayé quelque temps plus tard par M. Pierre Kramer,
substitut général à la cour de Paris. 2 juillet 2004. Dans la Croix, encore Armando Spataro :
« Le jugement par contumace obéit à des règles bien précises. Et sur ce
point, l’Italie a été irréprochable. D’ailleurs, la décision a été reconnue
pleinement légitime par la Cour européenne des droits de l’homme de
Strasbourg. » (En réalité, la cour de Strasbourg n’a même jamais été saisie
du cas Battisti... - NDLR.) Le même jour, M. Jacques Chirac lors du 23e sommet
franco-italien : « Depuis 1989, la loi italienne a changé et elle a
été définitivement jugée par la convention (sic) européenne des droits de
l’homme comme parfaitement respectueuse des exigences des droits de l’homme.
C’était donc un élément nouveau, évidemment considérable... » Ces quelques exemples d’affirmations péremptoires démontrent
comment amener, à coups d’approximations et de mensonges, une opinion publique
conditionnée à admettre les entorses à l’État de droit et à la morale
politique. Pourtant, nous l’avons dit, répété, martelé : jamais la Cour
européenne n’a validé la contumace à l’italienne puisqu’au contraire elle n’a
cessé de condamner l’Italie, aujourd’hui comme hier, notamment pour sa procédure
de « contumacia ». À l’occasion de l’affaire Sejdovic, la Cour de Strasbourg non
seulement condamne l’Italie pour violation des régies du procès équitable, mais
encore élargit sa critique du cas particulier à la législation italienne
elle-même, constatant que cette violation « tire son origine d’un problème
résultant de la législation italienne en matière de procès par contumace, qui
peut encore toucher plusieurs personnes à l’avenir (...). La Cour conclut que
les faits de la cause révèlent l’existence dans l’ordre juridique italien d’une
défaillance... Compte tenu de la situation à caractère structurel qu’elle
constate, la Cour observe que des mesures générales au niveau national
s’imposent sans aucun doute. » C’est donc bien en soi que la procédure de
« contumacia » est inacceptable, ne garantissant pas aux accusés
absents les droits d’une défense effective, et peu importent les quelques
modifications intervenues en 1989 qui, si elles ont permis de faire bonne
figure, n’ont, comme cela vient d’être aujourd’hui clairement jugé, jamais
entraîné pour autant une validation par la Cour de Strasbourg... À la lumière de cet argumentaire, l’arrêt du 30 juin, réduisant
comme peau de chagrin les droits de la défense, fait évidemment piètre figure
dans le paysage juridique français, et vient à contre-courant de toute
l’évolution jurisprudentielle française et européenne, comme de la loi française
du 9 mars 2004, démontrant le caractère éminemment politique d’un tel
revirement. Car tel est le véritable enjeu : nos démocraties
conçoivent-elles les droits de la défense comme l’alibi formel d’une justice qui
n’aurait alors d’équitable que l’apparence, ou bien ont-elles vocation à faire
respecter les droits effectifs de tout accusé ? La Cour de Strasbourg vient de répondre à cette question
fondamentale ; peu lui importe l’apparence d’un droit s’il n’a pas été
« effectivement » garanti. Les procédures italiennes qui conjuguent des déclarations de
repentis à l’encontre d’accusés absents avec le caractère définitif des
condamnations prononcées ne peuvent qu’inciter au refus de toute extradition de
l’un quelconque de ces réfugiés, et c’est en ce sens que se sont prononcées les
cours d’appel françaises jusqu’au 30 juin 2004... Le 11 octobre 2000, la cour d’appel de Bastia refusait
l’extradition d’un réfugié italien en ces termes : « II apparaît que la procédure de contumace italienne, en ce
qu’elle porte une atteinte grave aux droits fondamentaux de la défense, est
contraire à l’ordre public français... » Sans aucun doute, l’Italie devra modifier sa procédure de
contumace, mais les « années de plomb » resteront hors du champ des
futurs changements législatifs. Il faudra bien reconnaître qu’un quart de siècle après les faits
plus aucun nouveau procès ne peut être équitable : dépérissement des
preuves, qui d’ailleurs n’en étaient pas, disparition des témoins éventuels,
etc. Car, pour être équitable, le procès doit aussi se tenir dans un délai
raisonnable, autre condition posée par la jurisprudence européenne, et trente
années écoulées depuis les faits constituent sans aucun doute un délai
absolument déraisonnable... Le nouveau procès à venir pour les réfugiés des
années de plomb ne peut être que celui de l’histoire elle-même. En février 1878, dans l’enceinte du Sénat, Victor Hugo
déclarait : « Les guerres civiles ne sont finies qu’apaisées. En
politique, oublier c’est la grande loi. La guerre civile est une faute. Qui l’a
commise ? Tout le monde et personne. Sur une vaste faute, il faut un vaste
oubli. » En attendant, la France a donné asile à une poignée d’hommes et de
femmes issus de ces années-là, ils ont fondé des familles, des enfants sont nés,
le temps a passé, créé des droits, et la France se déshonorerait en extradant
« vingt ans après » un seul de ces exilés.
Comité lyonnais de soutien à Cesare Battisti.
« Je n’ai pas
tué » Sans l’ombre d’une preuve
et si Cesare Battisti était innocent ?Chasse à l’ours La peau du dernier ours brun Qui l’avait déjà vendue Quand on l' a abattu ? Son ourson orphelin Erre parmi les pins L’avez-vous reconnu ? De quel côté de la frontière Creusait-il sa tanière Hier ? Et sa peauQui l’aura vendue Si on le trouve abattu ? 1er novembre 2004 Alice Debord. Triste vallée, il y a plus d’ours derrière les barreaux que dans la
nature. Dans les Alpes, deux loups ont été abattus. Nous ne nous y ferons
jamais, à cette perception du monde : barreaux et meurtre.
Question marchandage, la chose n’est pas nouvelle, bien entendu. Dans le livre d’Alain Pecunia « Les ombres ardentes, un français de 17 ans dans les prisons franquistes », on apprend que dans les années 60, trois jeunes prisonniers français (anarchistes) avaient été échangés contre des Mirages français. Cette fois-là le marchandage (avec Franco) fut pour sauver et non perdre les trois hommes. Il faudrait lire ce livre jusqu’au bout, non pour affoler ou inquiéter quiconque, mais pour s’informer. Il faut sauver Battisti, comme tous les autres réfugiés, mais Battisti se trouve dans une situation grave étant déjugé extradable. Le danger est pour lui immédiat. Sauver Battisti c’est un premier pas pour sauver tous. Nous tous aussi, vu les lois liberticides, où nous sommes tous suspendus à la mauvaise humeur d’un voisin, d’un jaloux, d’un fou, puisque le mouchardage et la dénonciation de repenti, sont devenus officiellement une pratique légale et plus que souhaitée. En ce sens, à Lyon, deux projets sont en cours, l’un très local, dont nous parlerons d’ici peu, l’autre national. Amener le doute, le trouble, ce trouble là nous l’avons introduit lors de discussions dans la rue. Mais ne pouvant discuter un à un avec les habitants de Lyon et de son agglomération, nous utilisons les radios locales (les journaux s’étant tous ligués pour « préjuger » Cesare Battisti coupable, du haut de leur ignorance et de leur désinformation, ou de leur paresse), nous avons donc utilisé aussi le livre (Cesare Battisti face au marchandage), pour toucher d’autres individus que nous mêmes, laisser une permanence critique et de soutien, épauler Fred et nous tous pour Battisti et tous les autres réfugiés et leurs familles. Nous préparons actuellement une plaquette (8/10 pages, pour titre) « Sans l’ombre d’une preuve »(en sous titre) « Cesare Battisti a été accusé de meurtres et condamné à la prison à vie, et si Cesare Battisti était innocent ? », à diffuser quantitativement (voilà l’un de nos projets en cours). Il leur faut des Dreyfus, des Sacco/Vanzetti, des proies plausibles à livrer au monde. Ils ont trouvé un gardien d’immeuble, écrivain, avec femme et enfants, comme des millions d’autres français. Ils ont trouvé des gens paisibles, biens intégrés depuis 15 ans en France, qui a reçu un avis favorable pour la nationalité française. Ainsi déshéroïser Battisti, comme chacun des italiennes et italiens, qui sont à ce jour les simples instruments de la politique-marchande. Le
livre document de Julien Cendres « A
la splendeur abandonné », beau poème d’amour, nous donne un aperçu du
dérèglement des sens de ceux qui nous gouvernent… mars 1988… Un article paru
dans le supplément du Monde, le Monde 2 du 9 octobre 2004 : Le 5
mai 1988 Jean-Paul Kaufmann, Marcel Carton et Marcel Fontaines sont libérés, des
geôles « libanaises », de trois longues années de terrible détention.
(lire pièce jointe). Enfin c’est le Monde2 qui écrit ça, personne ne nous
oblige a y croire… Comme nous ne sommes pas obligés croire que l’usage
veut que tout recours devant le Conseil d’Etat soit suspensif. Comme le
dérèglement des saisons, tout impossible peut toujours avoir lieu. Ni honneur ni
grandeur. Mais nous nous trompons très certainement. « Enfin une bonne nouvelle », dit
Roberto Silvi, « de Rions aussi ! A Orphée : « notre belle énergie » se porte bien, même en enfer, mais, nous ne sommes pas sûr d’avoir bien compris ton message… on ne savait pas s’il fallait rougir, bleuir, verdir, blanchir ? Alors on est resté sottement rose. Bien à toi… Pornographie ! ? Nous pensions que le livre Cesare
Battisti face au marchandage était un livre pornographique, dont-il ne
fallait pas parler ni montrer. Quelques librairies (les 1/3 pas toujours de
droites), trouvent les propos, Brisé,
Martyrisé, Outragé, exagérés, pour ne pas dire scandaleux. Et bien non, pas
pour tous ! « …et avec tous mes
remerciements pour l’envoi du si utile “Cesare Battisti face au
marchandage”… » à notre tour, tu te reconnaîtras, grand merci. Le
scandale n’est pas dans ce livre, le scandale est dans ce que quelques uns font
des hommes comme de toutes choses, propriétaires, et leur bon vouloir, selon un
code bien particulier à eux. Aux brisés, martyrisés, outragés, courage, bien à vous tous,
Les optimistes noirs, jusqu’à la libération de Cesare Battisti et de tous
les autres réfugiés.
Lyon, le 12/11/04 PS : la plaquette « Sans l'ombre d'une
preuve » est en cours, donc il y aura principalement le texte de
Fred Vargas dans Le Monde du 14/11/04, et joint à cela, d'autres éléments sur la
nécessaire deshéroisation de Cesare Battisti. Il faut le tirer en grandes
quantité pour le diffuser largement. Donc pour l'impression et la diffusion de cette plaquette, tout
soutien financier est indispensable (envoyer un chèque à l'ordre de J.J.Garcia,
à l'adresse suivante : Fédération du Rhône de |