xavier cahen on Wed, 14 Dec 2005 11:18:01 +0100 (CET)


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[nettime-fr] pourinfos.org [apostilles] : Le Net : vers une cartographie sÃmantique et sociale.


pourinfos.org
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[apostilles] [apostilles] [apostilles] [apostilles] [apostilles]
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Bonjour, pourinfos est heureux de vous prÃsenter sa nouvelle rubrique :
apostilles / Hello, pourinfos is please to present a new column to you :
apostils

Sommaire / Summuary :

- Le Net : vers une cartographie sÃmantique et sociale. |par : RÃmi Sussan|
http://pourinfos.org/encours/item.php?id=2424

- The Net: towards a semantics and social cartography. |by: RÃmi Sussan|
http://pourinfos.org/encours/item.php?id=2427


[english version below] ----------------------------------------------------------------------- [apostilles] [apostilles] [apostilles] [apostilles] [apostilles] -----------------------------------------------------------------------

Apostilles :

Petites marques pour rafraÃchir la mÃmoire des choses qu'on a vues".

"Les apostilles tirent leur nom du latin post illa, "aprÃs ces choses"
et se mettent alors surtout dans la marge de gauche, qu'il s'agisse de
la modification apportÃe à un acte juridique ou de la remarque que l'on
ajoute aujourd'hui en bas de page.

Cette rubrique a pour objet la publication bimestrielle dâun texte inÃdit.
Sans avoir le projet de devenir un magazine, ni une revue, pourinfos.org
souhaite partager pÃriodiquement dans un temps dÃcalà de lâÃvÃnementiel,
une pensÃe contemporaine.
Les textes que vous lirez dans cette rubrique aborderont des sujets
concernant les arts visuels mais aussi des sujets connexes de sociÃtÃ,
politique, technique, etcâ

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Le Net : vers une cartographie sÃmantique [1] et sociale.

Les anciens orateurs de lâAntiquità avaient pour habitude dâassocier aux
points saillants de leur discours diffÃrents ÃlÃments architecturaux
appartenant à un bÃtiment ou une citÃ. Lorsquâils se trouvaient devant
leur public, il leur suffisait de traverser mentalement ce paysage
imaginaire pour se remÃmorer les diffÃrentes Ãtapes de leur
argumentation : tel escalier rappelant une mÃtaphore trÃs explicite, tel
encorbellement une critique dâun de ses adversaires, et ainsi de suite.
De cet  art de la mÃmoire  qui allait, au cours du Moyen Ãge et de la
Renaissance, se charger de connotations mystiques et magiques sâest
dÃveloppà la notion trÃs occidentale  dâespace mental  qui aboutira,
plusieurs siÃcles plus tard, Ã lâidÃe du cyberspace, Ã lâInternet [2].

Le Net, comme les anciens palais de mÃmoire, est un espace abstrait dans
lequel se trouvent des ÃlÃments sÃmantiques, des idÃes, des concepts,
des textes. Contrairement aux anciennes structures, cependant, les
objets sÃmantiques ne sont pas arbitrairement distribuÃs selon un schÃma
urbain ou architectural extÃrieur, Ãlaborà indÃpendamment. Ici, câest le
discours lui-mÃme qui organise lâespace, crÃe ses paysages, ses
cathÃdrales et trace les courbes de ses rues. Il y a plus : le palais de
mÃmoire Ãtait un lieu dÃsert, rÃservà à la mÃditation de lâorateur
solitaire. Cet espace là est peuplà des foules sây dÃplacent en suivant
les parcours qui leur sont imposÃs par le langage lui-mÃme. La nouvelle
gÃographie du Net dÃcrit donc, simultanÃment, un paysage social et un
univers sÃmantique.


Le Web, miroir du Net.

Dans cet espace mental, câest le Web qui attire le plus le regard des
nouveaux venus. Pourtant, le Web nâest pas le Net. Il nâen est que la
partie visible.
Le Web est un miroir dÃformant du Net. Le Net est dynamique, composà de
flux dâidÃes ou dâindividus ; le Web est statique, constituà par des
sites, des pages, Ã lâexistence (plus ou moins permanente). Le Net est
peer to peer [3], bidirectionnel. Tout le monde participe et interagit.
Le Web est  client serveur  : un certain nombre de gros pourvoyeurs
distribue lâinformation à de petits destinataires, qui jouent un rÃle
passif de spectateurs et ne se connectent quâoccasionnellement : la
plupart dâentre nous.
Mais le Web, malgrà toutes ces simplifications, possÃde dÃjà une
gÃographie complexe. On en fait souvent le domaine de la  transparence
absolue Â, du  temps rÃel Â... Pourtant, une page Web nâest accessible
quâà celui qui possÃde les informations nÃcessaires pour la chercher :
soit un hyperlien vers celle-ci, obtenue par une page qui pointe vers
elle, soit le groupe de mots clÃs susceptible de la faire apparaÃtre
dans Google -et dans les trois premiÃres pages de prÃfÃrences-. Et
encore, dâaprÃs certaines recherches un moteur de recherches comme
Google ne couvrirait que 69% du Web environ en ne comptant que les pages
aisÃment accessibles [4].

Du coup,  surfer sur le Web  sâapparente bien plus, pour lâinternaute
sÃrieux, à une partie de Donjons et Dragons quâà un quelconque sport de
glisse. Câest à qui obtiendra les  clÃs  permettant dâaccÃder aux
pages les plus pointues les plus prÃcises : et pour cela, une
connaissance approfondie de son domaine dâÃtude est indispensable.


Le rÃseau social.

Cette escalade, dÃjà prÃsente sur le Web, sâavÃre une mÃtaphore encore
plus exacte lorsquâon aborde lâaspect plus discret du Net, celui des Â
communautÃs virtuelles Â, là oà se joue rÃellement la vie du RÃseau.
Pour accÃder à celle-ci, il faut, bien entendu, les trouver : les plus
faciles dâaccÃs sont rÃpertoriÃes dans des catalogues, comme les groupes
alt.* de usenet, voire les listes de diffusion de yahoogroups. Il faut
ensuite savoir se faire accepter par le groupe en question. MÃme en
lâabsence de modÃrateurs sÃvÃres, on peut se retrouver rejetà simplement
à cause de lâindiffÃrence des autres membres. Lâacceptation par le
groupe dÃpend à la fois du niveau de connaissance du sujet de discussion
et aussi, souvent, dâune netiquette qui peut Ãtre parfois spÃcifique Ã
la communautÃ.
Il existe enfin des listes de discussions qui ne sont accessibles que
par lâintermÃdiaire dâautres communautÃs, qui font office de viviers.
Celles-ci se pÃnÃtrent exclusivement par invitation.
Encore une fois, le paysage numÃrique nous montre ses creux et ses
bosses, ses plaines accessibles par tous et ses montagnes rÃservÃes aux
plus motivÃs.


La blogosphere.

La  blogosphere Â, sous-ensemble du Web, qui regroupe lâensemble des Â
blogs Â[5], possÃde une gÃographie encore plus escherienne. Il sâagit en
effet dâun hybride entre un ensemble de site Web et un groupe de
conversations analogue à usenet ou aux mailing lists. Un premier post
lancà sur un blog va se retrouver, par le jeu des flux rss [6] et des
connexions entre bloggers, reproduit sur une multitude de pages et
surtout commentà en de nombreux endroits. Il est difficile pour un
lecteur de suivre les rÃactions à un contenu sans avoir une idÃe prÃcise
de la  communautà  impliquÃe par une section donnÃe de la blogosphere,
lâensemble des acteurs susceptibles dâÃtre intÃressÃs par le mÃme sujet.
Il existe certes des outils, des moteurs de recherches qui affichent
lâensemble des occurrences dâun  post  spÃcifiÃ. Un service comme
blogpulse [7] cherche mÃme à tracer lâÃvolution dâune conversation Ã
travers une multitude de sites. Mais, tout comme les moteurs de
recherche traditionnels, ces systÃmes fonctionnent mieux pour ceux qui
savent quoi chercher et comment le faire.


Le plus petit des mondes.

De fait, câest la notion des "petits mondes", issue de la thÃorie des
graphes [8], qui fournit lâarchitecture propre à lâunivers digital, le
plan de ce  palais de mÃmoire Â.
Elle permet de dÃvoiler lâinfrastructure du Net dans son ensemble, car
ce dernier dans son intÃgralitÃ, y compris le Web, fonctionne selon ses
principes.
Cette thÃorie mathÃmatique, ÃlaborÃe par Duncan Watts et Steve Strogatz
[9] explore lâexistence dâune catÃgorie particuliÃre de rÃseau, dit  en
petits mondes Â. Les nÅuds les plus proches entre eux se trouvent
fortement connectÃs formant des  ensembles  des  clusters  [10]
relativement isolÃs des uns des autres, Ã une nuance prÃs : de chacun de
ces clusters en effet sort une ou deux connexions reliant ce dernier Ã
des noeuds extÃrieurs.
Aussi surprenant que cela puisse paraÃtre, lâexistence dâun trÃs petit
nombre de ces relations longue distance suffit à faire du rÃseau global
un ensemble aisÃment traversable. Câest la fameuse loi des  six degrÃs
Â, qui dit quâil existe grosso modo, six degrÃs de sÃparation entre deux
habitants de notre planÃte, quels quâils soient. Autrement dit, vous
connaissez forcÃment quelquâun qui connaÃt quelquâun etc., qui frÃquente
une personne cible choisie alÃatoirement. Câest vrai du monde rÃel, mais
encore plus du cyberspace, dans lequel ces  six degrÃs  peuvent Ãtre
franchis en un claquement de doigts.
Ainsi, il existerait une moyenne de quatre degrÃs de sÃparations entre
deux serveurs mails, situÃs nâimporte oà dans le monde. Autrement dit,
pour aller dâun point à un autre, un courrier Ãlectronique nâaurait pas
besoin de plus de quatre Ãtapes. Pour se rendre via les hyperliens,
dâune page Web à nâimporte quelle autre, la distance maximale, le
diamÃtre du Web, comme on lâappelle, serait dâenviron 19. Câest
beaucoup, mais relativement peu quand on pense au nombre de pages
existantes.
La blogosphere globale, plus rÃcente, nâest pas encore entiÃrement
interonnectÃe. Il nâest pas garanti, en effet, de pouvoir aller dâun
blog à un autre en suivant les liens qui les relient. Un grand nombre
sont simplement dÃconnectÃs de leurs voisins. Mais certaines portions de
la blogosphere comme par exemple lâensemble des  livejournal Â, une
communautà de blogger qui regroupe environ sept millions de blogs
prÃsenterait environ 6 degrÃs de sÃparation entre ses membres, 10 au
maximum [11].


Nouvelles richesses, nouveaux sommets.

Dâapres Mark Buchanan, auteur de Nexus [12], il existerait deux types de
 small worlds networks Â. Les premiers, ceux dÃcrits par Duncan Watts,
sont composÃs de clusters auxquels ont Ãtà ajoutÃs, alÃatoirement,
quelques liens longues distances. Comme le note Buchanan, la
caractÃristique de ces petits mondes, trÃs Ãgalitaires, est quâil sâagit
de pures constructions mathÃmatiques : ils ne possÃdent pas dâhistoire,
pas de dÃveloppement ce nâest pas le cas du Web, et du Net. Ceux là sont
des produits du monde rÃel et prÃsentent une structure quelque peu
diffÃrente : les principales connexions sont assurÃes par de  gros
connecteurs  qui cumulent un bien plus grand nombre de liaisons que
leurs congÃnÃres. Câest vrai des pages Web comme des serveurs Internet
en gÃnÃral. Et, par la logique propre aux petits mondes les plus gros
noeuds sont Ãgalement ceux qui accumulent le plus vite de nouvelles
connexions. Â Les riches deviennent plus riches Â, note Buchanan.
Bien que, on lâa vu, on ne puisse encore assigner à la blogosphÃre le
caractÃre dâun rÃseau en petits mondes, on remarque Ãgalement la
prÃsence de nÅuds plus importants, essentiellement ceux qui se
consacrent au  filtrage de news Â, câest-Ã-dire qui se contentent
dâagrÃger les contenus dâautres blogs ou pages.


Une sociÃtà hiÃrarchisÃe ?

Il est aisà de comprendre que la sociÃtà formÃe par des listes de
discussions de plus en plus spÃcialisÃes rÃpond aux mÃmes critÃres. Ceux
qui ont la meilleure rÃputation, ceux qui connaissent les bonnes
personnes et les bons rÃseaux, sont ceux qui ont le plus de chances de
nouer de nouvelles relations, de dÃvelopper leur carnet dâadresse. Une
fois encore, ce sont les riches qui deviennent plus riches. Pour
Alexander Bard, pop star suÃdoise devenue philosophe, et son coauteur
Ian Soderqvsit [13], la complexità du Net lui donne au final une
organisation pyramidale au sommet de laquelle se trouvent les
netocraties : un groupe dâindividus qui cumulent les bonnes adresses,
les bons amis... Aujourdâhui, la capacità de chacun à accumuler des
contacts est matÃrialisÃe par lâexistence de nouveaux services Web, les
 rÃseaux sociaux  comme Orkut ou LinkedIn. GrÃce à ces rÃseaux, chacun
peut visualiser lâÃtendue de ses relations et celle de ses
correspondants, voir combien de  degrÃs de sÃparation  lui sont
nÃcessaires pour joindre tel Ãventuel employeur, tel artiste admirÃâ
Mais ici encore, il faut Ãviter de confondre la carte et le territoire.
On ne peut voir en Orkut, LinkedIn ou leur successeurs quâune
approximation, un miroir du rÃseau social  on-line Â, tout comme le Web
nâest que le reflet du Net rÃel. Pour longtemps encore, nous devrons
nous contenter de traverser le continent du Net sans disposer de
cartographie adÃquate.

RÃmi Sussan
Paris, le 14 dÃcembre 2005



Notes :

[1] SÃmantique :
D'une maniÃre gÃnÃrale, la sÃmantique est une branche de la linguistique
qui Ãtudie les /signifiÃs/. Le mot /sÃmantique/ a Ãtà inventà à la fin
du XIX^e siÃcle par le linguiste franÃais Michel BrÃal, auteur du
premier traità de sÃmantique.
Une classe sÃmantique contient des mots qui partagent certaines
propriÃtÃs sÃmantiques. Il peut y avoir des intersections entre les
classes sÃmantiques. L'intersection de /femme/ et /jeune/ peut Ãtre /fille/.
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9mantique
http://tecfa.unige.ch/~scherly/STAF11/concept1.html
http://www.urfist.cict.fr/lettres/lettre28/lettre28-22.html


[2] L'art de la mÃmoire, Frances Yates, la bibliothÃque des histoires,
Gallimard.
http://www.maulpoix.net/memoire.html
-Machina memorialis, de Mary Carruthers, la bibliothÃque des histoires,
Gallimard.
-Le thÃÃtre de la mÃmoire, Giulio Camillo, les editions Allia.
http://www.artemis.jussieu.fr/hermes/hermes/actes/ac9394/02ac9394am.htm

[3] Peer to peer :
Le terme poste à poste est la traduction (initialement adoptÃe au
Canada) de l'anglais peer-to-peer, laquelle est souvent abrÃgÃe P2P. On
peut aussi traduire par  pair à pair  ou  Ãgal à Ãgal Â. Dans cet
article, l'abrÃviation P2P sera utilisÃe de faÃon systÃmatique.
P2P dÃsigne un modÃle de rÃseau informatique dont les ÃlÃments (les
nÅuds) ne jouent pas exclusivement les rÃles de client ou de serveur
mais fonctionnent des deux faÃons, en Ãtant à la fois clients et
serveurs des autres nÅuds de ces rÃseaux, contrairement aux systÃmes de
type client-serveur, au sens habituel du terme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peer_to_peer

[4] http://www.clickz.com/experts/search/article.php/3512376

[5] Blog :
Un blog est un site web sur lequel une ou plusieurs personnes
s'expriment de faÃon libre, sur la base d'une certaine pÃriodicitÃ. De
faÃon trÃs synthÃtique, un blog est un site Web personnel composÃ
essentiellement d'actualitÃs (ou "billets"), publiÃes au fil de l'eau et
apparaissant selon un ordre antÃchronologique (les plus rÃcentes en haut
de page), susceptibles d'Ãtre commentÃes par les lecteurs et le plus
souvent enrichies de liens externes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog

[6] Rss :
Un flux RSS ou fil RSS ("RSS Feed" en anglais), sigle de Really Simple
Syndication (syndication vraiment simple), ou de Rich Site Summary
(rÃsumà complet d'un site) est un format de syndication de contenu
Web.C'est un fichier XML dynamique dont votre lecteur RSS (ex: Mozilla
Firefox, Mozilla Thunderbird) affiche le contenu qui est mis à jour en
permanence. Ce systÃme est trÃs utilisà pour diffuser les nouvelles des
sites d'information (actualitÃ, sciences, informatique, etc.) ou des
blogs, ce qui permet de consulter ces derniÃres sans visiter le site, ou
bien de les formater à sa guise, etc. Il existe sept formats diffÃrents
de RSS, ce qui rend indispensable l'Ãtablissement d'une norme.
Il est à noter que Syndicate, en anglais, est en rapport avec le
journalisme et la vente d'un article à plusieurs journaux. Mais en fait
le standard permet de diffuser toutes sortes d'information, d'alertes,
de mise à jour de listes ou d'ÃvÃnements. Really Simple Syndication se
rapproche donc d'une diffusion journalistique simplifiÃe.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rich_Site_Summary

[7] Blogpulse peut Ãtre utilisà pour chercher dans les blogs
http://www.blogpulse.com

[8] ThÃorie des graphes :
Un graphe est une reprÃsentation symbolique dâun rÃseau. Il sâagit dâune
abstraction de la rÃalità de sorte à permettre sa modÃlisation.
http://www.geog.umontreal.ca/Geotrans/fr/ch2fr/meth2fr/ch2m1fr.html

[9] Six Degrees, Duncan Watts, Vintage, 2003
http://www.wired.com/wired/archive/11.06/relation_spc.html
http://www.liafa.jussieu.fr/~latapy/RSI/Transparents/degenne.ppt

[10] Cluster :
"un cluster dÃfinit un regroupement d'ÃlÃments dans un domaine,
gÃnÃralement spatial"
http://en.wikipedia.org/wiki/Cluster

[11]
http://cemcom.infosci.cornell.edu/papers/characterizing-livejournal-medynskiy-kaye-draft03.pdf



[12] Nexus, Mark Buchanan,Norton, 2002 http://www.wwnorton.com/catalog/spring02/004153.htm

[13] Netocracy : The New Power Elite And Life After Capitalism,Alexander
Bard, Jan Soderqvist,Financial Times Prentice Hall.
http://www.laspirale.org/pages/ afficheArticle.php3?id=175â=fr
http://www.pearson.ch/Business/Reuters/1469/1903684293/NETOCRACYthenewpowerelite.aspx




Biographie de RÃmi Sussan:
Nà en 1960, RÃmi Sussan est un journaliste spÃcialisà dans les nouvelles
technologies. Il sâintÃresse notamment à lâusage que lâhomme fait de
celles-ci, ainsi quâaux mouvements parallÃles et alternatifs qui en
dÃcoulent ou qui leur donnent naissance. Il a Ãcrit divers articles sur
les aspects les plus futuristes de l'informatique (Intelligence
artifielle, rÃalità virtuelle) pour la presse spÃcialisÃe ( .Net Pro,
Login), des articles de vulgarisation scientifique ou technique
(Technikart, Web magazine), ou des textes sur les courants "underground"
("guide des religions du futur", pour La Spirale). Il vient de publier
Les Utopies posthumaines.

Les Utopies posthumaines, Ãditions Omniscience, 2005
http://www.omniscience.fr/.
http://mapage.noos.fr/utopies.posthumaines/

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Ce texte est publià sous la licence franÃaise Creative Commons :
Attribution - Non Commercial â Pas dâOeuvres DÃrivÃes 2.0.
Afin de favoriser une utilisation gratuite, pÃdagogique ou associative.
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr/




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Hello, pourinfos is please to present a new column to you:

Apostils :

âSmall annotations designed to remember things we have seenâ.

The word apostil comes from the Latin âpost illaâ, âafter those thingsâ
and is generally written in the left margin, whether it is a legal
document or the note that we added today at the bottom of a page.

The purpose of this column is to publish an original text on a
bi-monthly basis.
pourinfos.org wishes to share periodically contemporary thoughts in a
non-synchronized time/news (headlines) relationship with no further
intention to become a magazine or a review.
The articles that you will read in this column will not only debate
matters about visual arts, but also about topics related to society,
politics, techniques, etcâ

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[apostils] [apostils] [apostils] [apostils] [apostils] [apostils] [apostils]
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The Net: towards a semantics [1] and social cartography.

Ancient orators from the Antiquity used to associate various
architectural elements belonging to a building or a city with the
salient points of their discourse. When addressing an audience, they
mentally traveled through their imaginary journey to recall the many
stages of their argumentation: this staircase reminding them of a very
explicit metaphor, that corbelled construction reminding them of an
opponentâs critique, and so onâ The very Western concept of âmental
spaceâ developed from âthe Art of memoryâ gained many mystical and
magical connotations all along the Middle Ages and the Renaissance,
finally to reach many centuries later, the concept of cyberspace, the
Internet [2].

The Net, just like the old memory palaces, is an abstract space where
semantic elements, ideas, concepts and texts can be found. However,
unlike ancient structures, semantic objects are not arbitrarily
distributed according to an urban or an external architectural diagram
that would be elaborated separately. Here, the discourse itself
organizes the space, creates landscapes and cathedrals, and designs
curves for its streets. There is more to it: the memory palace was a
desert space kept for the lonely oratorâs meditation. This very space is
filled with crowds that are moving in it, following paths that have been
imposed on them by the language itself. Therefore, Netâs new geography
is simultaneously describing a social landscape and a semantic universe.


The Web is the mirror of the Net.

The Web gets most attention from new comers in this mental space.
However, the Web is not really the Net. It is only a visible face.
The Web is the Netâs distorting mirror. The Net is dynamic, and is
formed by a flux of ideas or individuals; the Web is static, and is
constituted by sites, and more or less permanent pages. The Net is âpeer
to peerâ [3]], bidirectional. Everybody participates and interacts. The
Web is âclient/serverâ: a few large suppliers spread information to
small addressees who are, in fact, a passive audience that only get
occasionally connected: most of us.
However, the Web already has a complex geography in spite of all these
simplifications. One does refer to it as the domain of âabsolute
transparencyâ, of âreal timeââ In fact, a Web page is only accessible to
those having the necessary information to reach it; whether it is a
hyperlink to it, obtained through a page pointing to it, or the keywords
group enabling it to show in Google â and in the first three-reference
pages-. Furthermore, studies indicate that search engines such as Google
only cover about 69% of the easy-reach pages of the Web [4].

As a result, for serious cyber surfers, âsurfing on the Webâ looks
rather like a Dungeons and Dragons game. Their real challenge is to get
the âkeysâ that will enable them to reach the finest and more precise
pages. A serious knowledge of the field of studies is required to
achieve that level.


The social network.

Already noticeable on the Web, this escalation turns out to be an even
more exact metaphor when the most discreet aspect of the Net is
approached, the virtual communities where the networkâs true reality can
be found. In order to get there, one needs to identify them: the easiest
to find are logged in catalogues such as usenet alt.groups* or
yahoogroups diffusion lists. One then needs to be accepted by the group.
One might be rejected only on the basis of the sole indifference of the
other members, in case of a lack of serious moderators. The group
acceptance depends both on the level of knowledge of the subject matter
and often on the groupâs specific etiquette.

At last, there are some discussion lists that are only accessible
through other communities acting as breeding grounds. Those are
exclusively available through invitations. Again, the digital landscape
shows us bumps and holes, flat open countries for all and high tops for
the most determined.


La blogosphere.

The âblogosphereâ is a Web subset, which gathers all the âblogsâ [5] and
has got an even more Escherian type of geography. It actually is a
hybrid between an ensemble of Web sites and a discussion group similar
to usenet or mailing lists. A primary post sent on a blog will end up
reproduced on many pages and moreover, commented in many various places,
via RSS Feed [6] and diverse connections linking bloggers. It is hard
for readers to follow feedback from material without knowing precisely
what âcommunityâ is involved in a precise section of the blogosphere,
the group of actors who would be interested in the same topic. There
are, of course, some useful tools such as search engines, which can log
the occurence of a specific âpostâ. Blogpulse [7] is a service that
intends to trace the evolution of a discussion through various sites.
Just as traditional search engines, these systems work better for whose
who know what to look for and how to look for it.


The smallest world.

In fact, the notion of âsmall worldsâ, part of the Graph Theory [8]
itself produces the architecture relevant to the digital universe,
blueprint for the âmemory palaceâ.
This theory discloses the Net infrastructure as a whole, since it works
entirely, including the Web, according to its principles.
This mathematical theory, elaborated by Duncan Watts and Steve Strogatz
[9],explores the existence of a particular category of networks, called
âsmall worldsâ. Closest nodes are strongly connected together and
produce âsetsâ or âclustersâ, relatively isolated from each others,
except that one or two connections come out from every cluster [10],
liking it to external nodes.
As surprising as it may seem, the existence of a very small number of
long distance relationships is enough to easily cross the global
network. The famous âsix degreesâ law states that there are more or less
six degrees distance between two inhabitants on our planet, whoever they
are. In other words, one knows somebody who knows somebody, etcâ who
goes around with a randomly targeted person. It is true in the real
world, but even more so in cyberspace where these six degrees can be
crossed in a snap. Thus, there would be an average of four degrees
distance between two mail servers located anywhere in the world. In
other words, an Email wouldnât need more than four stages to go from one
point to another. In order to go via hyperlinks from one Web page to any
other page, the maximum gap, the Web diameter, as they call it, would be
around 19. This is a lot, but relatively not, when thinking about the
number of existing pages.
The global blogosphere is more recent and is not yet entirely connected.
One cannot go for sure from one blog to another following links that
join them together. Most of them are simply disconnected from their
neighbors. But some parts of the blogosphere, such as âlivejournalâ, a
blogger community that gathers together almost 7 millions blogs, would
show around 6 degrees distance between its members, 10 degrees at most [11].




New wealth, new peaks.

According to Mark Buchanan, Nexusâ author [12], there would be two types
of âsmall worlds networksâ. The first ones, described by Duncan Watts,
are made of clusters with randomly added long-distance links. As
Buchanan remarks, the characteristics of these very egalitarian small
worlds are pure mathematic constructions: they do not have a history or
a development; this is not the case for the Web and the Net. These are
products of the real world and they have a somehow different structure:
main connections are provided by âbig connectorsâ, that hold
simultaneously a much larger number of connections than the latter two.
It is true for Web pages and Internet servers in general. With a small
worlds logic, bigger nodes get new connections faster. âThe rich get
richerâ, says Buchanan.
Although, as we already know, one cannot yet attribute small worlds
network characters to blogospheres, the presence of more important nodes
can also be noticed, essentially those involved in ânews screeningâ, and
only incorporate other blogs or page contents.


A hierarchical society?

It is easy to understand that a society built on more and more
specialized discussion lists answers to the same criteria. The most
reputable ones, with best people and best networks, do have best chances
to develop new relationships and develop their address books. Again,
riches become richer. For Alexander Bard, a Swedish pop star who became
a philosopher, and his co-author Ian Soderqvsit [13], the complexity of
the Net ends up as a pyramidal organization topped with netocrates: a
group of individuals collecting good addresses and good friendsâToday,
everyoneâs capacity to store contacts is materialized by the emergence
of new Web services called âsocial networksâ such as Orkut or LinkedIn.
Because of these networks, everyone has the chance to visualize the
extent of their connections and the extent of their correspondentâs
connections, to check how many âdegrees of distanceâ are necessary to
reach a potential employer or a famous artistâ
Here again, one should be careful not to mistake the map and the
territory. One should only think of Orkut, LonkedIn, or the likes as an
approximation, a mirror of the âon-lineâ social network, just as the Web
is only reflection of the real Net. One will still have navigate the Net
continent without a proper cartography for a long time.

RÃmi Sussan
Paris, December 14, 2005


Notes :

[1] Semantics :
As a general rule, semantics is a subfield of linguistics studying
/significants /. The word /semantics/ was created at the end of the
nineteenth century by the French linguist Michel BrÃal. He wrote the
first treatise on semantics.
A semantics category contains words that are sharing some semantics
properties. There can be some junctions between the different semantics
categories. The junction (intersection) between /woman/ and /young/
might be /girl/.
http://en.wikipedia.org/wiki/Semantic
http://tecfa.unige.ch/~scherly/STAF11/concept1.html
http://www.urfist.cict.fr/lettres/lettre28/lettre28-22.html

[2] L'art de la mÃmoire, Frances Yates, la bibliothÃque des histoires,
Gallimard.
http://www.maulpoix.net/memoire.html
-Machina memorialis, de Mary Carruthers, la bibliothÃque des histoires,
Gallimard.
-Le thÃÃtre de la mÃmoire, Giulio Camillo, les editions Allia.
http://www.artemis.jussieu.fr/hermes/hermes/actes/ac9394/02ac9394am.htm

[3] Peer to peer :
The word âposte à posteâ is the French translation (initially adopted in
Canada) for the English âpeer-to-peerâ, often in short, P2P. It is also
possible to translate the term by âpair à pairâ or âÃgal à Ãgalâ. In
this article, the term P2P will be used systematically.
P2P designates a network model whose elements (nodes) do not only have a
client-server role, but also function both ways. They are at the same
time clients and servers for other nodes belonging to these networks,
unlike the usual client-server structures.
http://en.wikipedia.org/wiki/Peer_to_peer

[4] http://www.clickz.com/experts/search/article.php/3512376

[5] Blog :
A blog is a Web site where one individual or a group expresse themselves
freely on a rather regular basis. In short, a blog is a personal Web
created by incorporating periodic news or âbilletsâ, usually presented
in reverse chronological order (more recent entries at the top of the
page). Readers are invited to comment, and most of the time, blogs are
enriched with external links.
http://en.wikipedia.org/wiki/Blog

[6] Rss :
The abbreviation RSS Feed is used for Really Simple Syndication or Rich
Site Summary, and is a file format for Web syndication. It is a dynamic
XML file that your RSS (ex: Mozilla Firefox, Mozilla Thunderbird) can
display and it can be updated regularly. This system is widely used by
the Web community to share latest entries from various information sites
(head news, sciences, computing, etcâ) or blogs. This allows the readers
to consult the latest entries without going to the site, and to format
them to their taste. There are seven different RSS formats calling for
the necessary development of a norm. Note that Syndicate is linked with
journalism and article sales to various newspapers. In fact, standard
allows the spread of all kinds of information, headlines, periodic
updates of lists and events. Really Simple Syndication is, in fact, a
simpler journalistic diffusion.
http://en.wikipedia.org/wiki/Rss

[7] Blogpulseis a tool for blog search http://www.blogpulse.com

[8] graph theory :
A graph is the symbolic representation of a network. It is an
abstraction of reality, which allows its modelisation.
http://www.geog.umontreal.ca/Geotrans/fr/ch2fr/meth2fr/ch2m1fr.html

[9] Six Degrees, Duncan Watts, Vintage, 2003
http://www.wired.com/wired/archive/11.06/relation_spc.html
http://www.liafa.jussieu.fr/~latapy/RSI/Transparents/degenne.ppt

[10] Cluster :
âCluster refers to the grouping together of elements within a domain,
usually spatialâ.
http://en.wikipedia.org/wiki/Cluster

[11]
http://cemcom.infosci.cornell.edu/papers/characterizing-livejournal-medynskiy-kaye-draft03.pdf



[12] Nexus, Mark Buchanan,Norton, 2002 http://www.wwnorton.com/catalog/spring02/004153.htm

[13] Netocracy : The New Power Elite And Life After Capitalism,
Alexander Bard, Jan Soderqvist,Financial Times Prentice Hall.
http://www.laspirale.org/pages/ afficheArticle.php3?id=175â=fr
http://www.pearson.ch/Business/Reuters/1469/1903684293/NETOCRACYthenewpowerelite.aspx




RÃmi Sussanâ biography:
Born in 1960, RÃmi Sussan is a journalist specialized in new
technologies. Above all, he is interested in the way people are using
them, and in the parallel and alternative movements resulting from them
or initiating them. He not only wrote various papers about the most
futuristic angles of computer science (artificial intelligence, virtual
reality) for the specialized press (.Net Pro, Login), scientific
popularization or technical articles (Technikart, Web magazine), but he
also produced work on the underground trends (Introduction aux religions
du futur, La Spirale). He recently published âLes Utopies posthumainesâ.

Les Utopies posthumaines, Ãditions Omniscience, 2005
http://www.omniscience.fr/.
http://mapage.noos.fr/utopies.posthumaines/

Translation : Kristine Barut Dreuilhe

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