Re: [Nettime-fr] Donc je rÃponds sur le projet Projet de publication en

J'ai vu. Je trouve Ã la fois intÃressant ce que tu proposes, dans la mesure oÃ il s'agit d'une sorte de recension de l'ensemble dont chaque partie se dÃveloppe s'informe et informe parfaitement par elle-mÃme, :

technologies dâÃchanges de fichiers,
droits dâauteurs et Creative Commons,
construction collective de la connaissance et Wikipedia,
publication et circulation des livres,
blogging et micro-blogging
monnaies virtuelles et cryptologiques, initiÃes par BitCoin
le mouvement du logiciel libre avec la Free Software Foundation

etc...

Toutefois un peu rÃductionniste comme proposition relative aux couches de la conception et de l'_expression_ via le numÃrique, ou alors tautologique (redite et vÃritÃ -- pas mathÃmatique), voire tout au contraire omniscient (dans le sens d'un abus d'un thÃme englobant qui sÃpare une rÃalitÃ technique des autres et de la sociÃtÃ) Â...

Si l'on considÃre que tout l'archivage ou quasiment aujourd'hui est numÃrisÃ ou en voie de le devenir, on voit qu'on peut aller jusqu'au relevÃ de la grotte de Lascaut... Il serait tout de mÃme fÃcheux de perdre la proie pour l'ombre dans le dÃpassement de la connaissance par l'Ãquivalence de l'information numÃrique. Pour me rÃsumer sur cette idÃe : ce n'est pas une question de forme (ce que tu proposes) mais de fond (de sens) ce qui manque dans un projet rÃduit au thÃme numÃrique.

C'est l'abandon Âdu sens des choses et des Ãtre et de leurs activitÃs -- de la diffÃrence -- dans l'Ãquivalence de la forme qui rÃduit leur activitÃ Ã des donnÃes quantifiables supprimant tous les autres services humains sinon ceux de la numÃrisation. C'est ainsi qu'on voit monter des entreprises qui se chargent de numÃriser moyennant leur droit d'exploiter le domaine publ:ic...

En sorte une fin de la culture.

Malraux : "La culture c'est ce qui rÃpond Ã l'homme qui se demande ce qu'il fait sur terre." (Discours d'Amiens, 19 mars 1966)

Contexte (ledit Discours)
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/dossiers/malraux2006/discours/a.m-amiens.htm

Ne nous y attardons pas sur l'aspect institutionnel, si ce n'est que le numÃrique en est un nouveau qui prÃtend remplacer toutes les autres (comme dit monsieur Hollande rÃpondant su la faÃon de trouver des Ãconomies sur les dÃpenses de l'Etat : la virtualisation).

Mais si l'on suit Malraux, pour quiÂ la culture consiste en ce qui est derriÃre nous et pas Ã l'instant ni demain :Â alors oui, le numÃrique tel que le proposes dans ton projet est dÃjÃ derriÃre nous et Ã ce titre dÃjÃ, peut-Ãtre : de la culture. Mais pour aller jusqu'Ã dire que c'est de la culture, du point de vue de Malraux, alors on doit se poser la question du numÃrique et de la mort (voir dans le discours d'Amiens, et voir aussi Baudrillard "L'Ãchange symbolique et la mort" -- critique des rÃvolutions de la valeur -- donc de la loi [ce qui concernerait par consÃquent les dispositifs mathÃmatiques du numÃrique] -- et question de la rÃversibilitÃ annoncÃe par l'extermination de la valeur qui se produit en mÃme temps dans les sociÃtÃs de l'Ãconomie qui l'exploitent).

Enfin, Ã mon sens, ce qu'apporte aussi le numÃrique et qui fait tout de mÃme diffÃrence c'est le prÃdictible annoncÃ, la prÃdiction par les systÃmes logiques et l'intÃgration des statistiques... ce qui rompt avec les conceptions de l'expÃrience venant du passÃ pour ce qui est du raisonnement collectif (forcÃment au niveau individuel c'est plus Ãtroitement aussi intÃgrÃ de l'expÃrience de chaque jour, d'un passÃ immÃdiat au jugÃ des effets, et des familles et de l'environnement Ãducatifs).

La grande question de la rupture en rÃalitÃ, aujourd'hui, ce n'est pas tant le numÃrique en lui-mÃme que ce qu'il permet : la conversion instantanÃe de notre activitÃ en donnÃes algorithmiques... et que cela tende Ã la prÃdiction de nos rÃsolutions comme par fatalitÃ.

C'est Ã dire que lÃ, on n'a plus Ã attendre de ce qui s'est produit la rÃponse du sens de ce qu'on fait sur terre. Pourtant, en mÃme temps, l'entropie de la destruction du biotope nous le dit sans tenir compte des prÃdictions chiffrÃes, sinon que Ãa va encore plus vite que les statistiques ne l'annonÃaient.. dans ce cas les chiffres n'ont plus qu'Ã quantifier la vitesse et l'accroissement imprÃvus des phÃnomÃnes que les statistiques avaient administrÃes sur un plus long terme.Â C'est le moment oÃ les phÃnomÃnes concrets annulent la globalisation numÃrique du monde.

Question d'Ãthique.

Mais de toutes faÃons mÃme si ce n'est plus la question de l'archivage par la numÃrisation et la miniaturisation, on retourne alors Ã laÂ question des chiffres comme on comptait sur ses doigts autrefois, quoiquâÃ une mÃga Ãchelle du calcul des donnÃes multiplesÂ (le temps calcul du numÃrique selon une requÃte -- directe ou indirecte -- dans le temps rÃsumÃ du crayon sur une page).

La seule chose qui compte pour nous tous Ã la fois aujourd'hui, parce que nous sommes tous impliquÃs quel que soit notre intention et notre capacitÃ directe de l'Ãtre ou pas, c'est la question des mÃtadonnÃes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme

Les systÃmes englobants -- algorithmiques --Â mÃtadonnÃes ou les donnÃes massives (Big Data) c'est cela l'ÃvÃnement et pas marrant (quoiqu'il soit possible de le limiter ou de le dÃjouer ?)....

Loiez Deniel (FB) -- je ne sais pas s'il est encore inscrit sur cette liste, mais peut-Ãtre pourrait-il y revenir mÃme si sa passion d'aujourd'hui c'est jouer de l'Oud et de ses livrer d'une faÃon magistrale Ã la photo documentaire notamment de la Turquie :

"La dÃmocratie de demain est l'algorithme du Big Data.
Marine comme les autres participe Ã cette Ãvolution. ISIS aussi. Donc la seule et vraie bataille de demain sera la capacitÃ de la poÃsie Ã maÃtriser l'algorithme . et c'est ainsi, qu'un jour peut-Ãtre, la terre appartiendra aux poÃtes."

Le texte suivant de McKenzie Wark, "Haut modernisme et Basse thÃorie"Â constitue Ã mes yeux une voie d'accÃs pour comprendre oÃ nous vivons :
http://www.criticalsecret.net/haut-modernisme-et-basse-theorie-from-high-modernism-to-low-theory-telesthesia,005.html

Pour info du texte de Ken (qui rÃpond Ã Stiegler) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pharmakos

2014-10-07 18:20 GMT+02:00 Aliette Guibert <aliette.guibert@gmail.com>:

J'aime beaucoup la le titre du blog en pied de mail "impossible exil" (et l'adresse) remarquÃs au terme de cette conversation sur le dÃtail...

Bon, "On" avait bien raison de te faire remarquer la question, du doigt. Mais par contre lÃ :

"Je trouve que l'on parle beaucoup de ce titre et pas assez de l'Ãventuel contenu"

Oui tu as raison. Je vais de ce pas aller m'en enquÃrir (si ce n'est pas trop mathÃmatique pour moi ;-)

2014-10-07 14:10 GMT+02:00 StÃphane Mourey <stephane.mourey@impossible-exil.info>:

Le 07/10/2014 12:22, JNM a ÃcritÂ:

hors liste

Pourquoi ?

DÃsolÃ, j'ai un cÃtÃ anti-social romantico-situ Ã tendance taoiste mÃditatif alcoolique voire cannabique Ã l'occasion...

mefie-toi, cela peut amener droit Ã la dÃpression, surtout si tu reÃois des critiques nÃgatives en pleine poire publique.

Merci du conseil. Toute critique est bonne Ã prendre. Je n'ai pas peur des critiques nÃgatives, j'ai toujours pensÃ qu'une critique, mÃme malintentionnÃe, pouvait Ãtre utile :

"Si la vÃritÃ devenait lâarme de nos ennemis, alors nous serions devenus nos propres ennemis. Sans doute tente-t-on de nous manipuler en utilisant la vÃritÃ, forme plus subtile de manipulation que le mensonge. Alors nier est vain, mais rÃvÃler est essentiel pour donner Ã cette vÃritÃ manipulÃe toute sa clartÃ. Si lâennemi utilise certaines de nos ombres contre nous, alors il nous rend service en nous obligeant Ã affronter ce quâen nous-mÃme nous avons toujours fui. Seul celui qui est son propre ennemi est ennemi de la vÃritÃ."

Ãthique RÃvolutionnaire, Article 6.

Par ailleurs, la dÃpression, mÃme si je ne l'ai pas vÃcue au sens psychiatrique du terme, est une vieille compagne.

Â c'est vrai que le titre alternative digitale n'est pas bon, tu devrais acheter alternatives numÃriques ou alternum ou autres si c'est dispo.

Je trouve que l'on parle beaucoup de ce titre et pas assez de l'Ãventuel contenu. Je changerai, ou pas, ce titre si une rencontre se produit, si des gens se joignent au projet et le font vivre. Je suis arrivÃ au terme de ce que je pouvais faire seul au moins en terme de motivation et surtout de temps pris pour faire des plans sur la comÃte. Pour que ce projet parvienne Ã maturitÃ, c'est-Ã-dire qu'il passe aux premiers pas d'une rÃalisation, il faut que d'autres participent, l'enrichissent, le critiquent.
Ãvidemment, si un Ãventuel cybersquatter ('tain, encore un englichisme...) est sur la ligne en ce moment, alternatives numÃriques sera une cause perdue. Pas seulement Ã cause de ta suggestion (s'il l'a attendue pour avoir l'idÃe de l'acheter, c'est qu'il est vraiment sot), mais parce qu'au fond, depuis que j'ai ÃvoquÃ ce projet ici, on ne parle que de Ãa.
Qu'importe, ce sera un nouveau dÃfi pour notre imagination. Et puis, cela Ãvitera peut-Ãtre un procÃs des propriÃtaires de Alternatives Ãconomiques et Alternatives Internationales.

Tout de mÃme, ce titre a au moins un mÃrite : il fait parler de lui auprÃs d'un public lettrÃ.

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Blog: Impossible Exil

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